Dans les affaires comme en Bourse, il faut acheter quand c'est bas et vendre quand c'est haut. Or, en ce moment, s'il y a un actif qui ne vaut pas cher, c'est bien l'entreprise Alcan. Une idée: devrait-on racheter le producteur d'aluminium?
En 2007, Alcan a été vendue à l'anglaise Rio Tinto pour 38 milliards US. À l'époque, la communauté des affaires et les politiciens ont été presque unanimes à regretter la vente à des intérêts étrangers. Un autre siège social montréalais qui nous glisse entre les doigts, se sont dit plusieurs. Même le président du conseil d'Alcan à l'époque, Yves Fortier, avait déclaré que la décision n'avait pas été prise de gaieté de coeur.
Depuis, certains ont déploré l'inaction de Québec inc. dans cette affaire, dont le caquiste François Legault et la libérale Monique Jérôme-Forget, entre autres. Pourquoi la Caisse de dépôt et placement n'est-elle pas intervenue?
Heureusement, les autorités ont passé leur tour. Jeudi, Rio Tinto a fait des annonces douloureuses: elle dégonfle la valeur de son secteur de l'aluminium, cette fois de 10 milliards US. Depuis 2007, la valeur d'Alcan a été dégonflée de près de 25 milliards US, selon le quotidien Financial Times, de Londres. Un désastre pour Rio Tinto!
Imaginez si la Caisse avait acheté la moitié de l'entreprise en 2007 et qu'elle devait déclarer une radiation de 12 milliards? En plus des 40 milliards de pertes au cours de la crise de 2008 et du fiasco du papier commercial en 2007? Sage décision, en somme.
Aujourd'hui, cependant, la situation est totalement différente. Les actifs d'Alcan valent beaucoup moins cher. Et Rio Tinto ne voit plus l'aluminium dans sa soupe. L'avenir est dans le fer, disent en coeur actionnaires et analystes. Rio Tinto vient d'ailleurs de congédier le président qui avait acheté Alcan, Tom Albanese, pour le remplacer par celui responsable du minerai de fer, Sam Walsh.
«Je suis certain que si quelqu'un faisait une offre à Rio Tinto pour les actifs d'Alcan, l'entreprise aurait une oreille attentive», croit Louis Hébert, professeur de stratégie de HEC Montréal.
Certes, l'aluminium n'est pas très rentable en ce moment et le prix est bas. Le métal se vend quelque 2000$ la tonne par les temps qui courent, comparativement à près de 3000$ en 2007. De plus, de nouveaux concurrents à bas coûts ont fait leur apparition ces dernières années, en Chine et en Russie. C'est sans compter l'émergence de matériaux composites.
Il reste que l'aluminium est encore demandé et que l'économie mondiale reprend. De plus, le Québec, où sont principalement concentrées les usines d'Alcan, offre une énergie de grande puissance à bas prix, un élément central quand on sait que l'énergie constitue le principal coût des alumineries.
Quant au savoir-faire, le Québec et le Canada en regorgent: pensez aux cadres, aux directeurs d'usine et aux employés qui se sont succédé depuis 1901. La PDG de Rio Tinto Alcan, Jacynthe Côté, a d'ailleurs très bonne réputation.
M'est avis que les financiers se laisseraient tenter par une telle transaction, notamment la Caisse de dépôt et la caisse de retraite ontarienne Teachers', mais également des fonds privés. Et l'intérêt politique serait sûrement présent aussi au Canada anglais, après la perte de fleurons canadiens du métal comme Inco et Falconbridge.
Il reste à trouver un exploitant prêt à saisir l'occasion, un leader capable de mener à terme une telle affaire. Des volontaires?
Précision: attente dans les hôpitaux
L'attente dans les urgences des hôpitaux est très longue au Québec, mais il n'existe aucune statistique indiquant le temps d'attente moyen pour voir un premier médecin. Dans notre chronique, nous avons par erreur assimilé ce temps d'attente au temps passé sur une civière en attente d'un lit et d'un traitement complet, qui est de 17 heures en moyenne.
Le temps pour voir un premier médecin peut varier de quelques minutes à plusieurs heures. Au triage, l'infirmière détermine le niveau d'urgence sur une échelle de 1 à 5.
Aucun moyen, donc, de comparer précisément le Québec à l'Alberta, où le temps pour voir un premier médecin est généralement de moins de 1h30. Certains lecteurs nous ont toutefois fait part d'un temps d'attente pour voir un premier médecin au Québec variant entre 6 heures et 12 heures, dans certains cas. Ils avaient une jambe cassée ou une grave entorse à la cheville.
Québec inc. :
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