Boisclair présente ses candidats issus de l'immigration

Québec 2007 - Parti Québécois

Le chef du Parti québécois, André Boisclair, a présenté, hier, sa brochette de 12 candidats issus de l'immigration dont les trois quarts sont cantonnés dans des forteresses libérales.
Dans la liste, on retrouve, dans Borduas, Pierre Curzi, qui est né au Québec de parents d'origine italienne, et dans La Prairie, François Rebello, qui est né d'un père d'origine portugaise. Tous les deux sont tellement de culture québécoise que l'on peut douter que l'appellation «issus de l'immigration» leur convienne.
Deux seuls candidats -- Pierre Curzi et Marie Malavoy, dans Taillon -- sont dans des circonscriptions considérées comme sûres pour le PQ. François Rebello est dans une circonscription qui a déjà été péquiste quand le parti était au pouvoir. La moitié des candidats se présentent dans des circonscriptions où la majorité libérale dépasse les 15 000 voix.
Le Parti québécois soutient qu'il dépasse le Parti libéral du Québec quant au nombre de candidats issus de l'immigration. Au PLQ, on en compte également douze, mais il faut inclure dans la liste le député de D'Arcy-McGee, Lawrence Bergman, de confession juive, a indiqué la porte-parole libérale, Isabelle Melançon.
Au cours d'un point de presse en matinée, André Boisclair a réitéré que c'étaient les membres du PQ qui choisissaient les candidats. «C'est comme ça que la démocratie fonctionne dans notre parti», a-t-il dit. Changer les règles pour permettre au chef de désigner un certain nombre de candidats afin de permettre à plus de personnes issues des communautés culturelles ou encore à plus de femmes de se présenter dans des circonscriptions prenables ne fait pas partie de ses priorités. «Ce serait toute une révolution», estime M. Boisclair.
Encore l'homophobie
Au cours d'un discours prononcé dans le quartier du marché Jean-Talon, André Boisclair, étranglé par l'émotion, s'est arrêté pendant presque une minute alors qu'il venait de parler d'homophobie. «Jamais nous ne voudrons vivre dans une société où le racisme, l'intolérance, la discrimination ou l'homophobie sont... [pause de 48 secondes pendant laquelle les applaudissements ont fusé] des situations qui, chez nous, peuvent être tolérées», a-t-il déclaré devant environ 200 personnes.
«Il ne faut jamais se laisser distraire par des débats faits par des démagogues», a-t-il dit, faisant allusion à Mario Dumont. «La vraie lumière rouge sur le tableau de bord, ce n'est pas le débat sur l'accommodement raisonnable, [...] c'est celui du chômage chez les jeunes des minorités visibles.»
«L'avenir appartient aux sociétés métissées», estime M. Boisclair qui juge que le Québec est un modèle pour l'intégration de ses immigrants. «Nous sommes un peuple brillant qui peut servir de modèle dans le monde», a-t-il dit.
Il y a eu le défit zéro, mais c'est à «l'exclusion zéro» que M. Boisclair rêve. «La marche, elle peut être longue et elle va être difficile parfois. Mais des utopies dans la vie, et le rêve, ce n'est pas fou de temps en temps.» Son engagement en faveur d'un Québec «plus juste et plus solidaire», il est sincère, a-t-il souligné, se targuant d'emprunter une démarche anti-électoraliste. «Il n'y a personne qui pourra nous dire que c'est un grave calcul stratégique et politique qu'on est en train de faire là, que nous marquons des gains sur le plan politique. Mais ça fait du bien parfois de se dire, pendant une campagne électorale, que ce n'est pas ça qu'on cherche, que ce n'est pas des votes qu'on cherche à acheter.»


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