Parti québécois

Boisclair fouette la ferveur souverainiste

« Nous voulons un pays! »



C'est un André Boisclair visiblement revigoré par sa prestation de mardi soir qui a repris son bâton de pèlerin mercredi.
S'exprimant en soirée devant ses militants au théâtre National de Montréal, le chef du Parti québécois (PQ) a longuement parlé de souveraineté, en s'adressant à un auditoire majoritairement jeune et acquis à la cause.
« Les jeunes ont été négligés par le gouvernement de Charest », a clamé d'emblée M. Boisclair qui en veut pour preuves les coupures des libéraux dans les prêts et bourses et leur intention de dégeler les frais de scolarité.
Il a aussi rappelé que l'éducation constitue l'enjeu principal de son parti. « Aidez-moi à donner un nouvel élan au Québec, à garder les frais de scolarité accessibles [...] », a-t-il lancé à une assistance survoltée.
M. Boisclair pense que le rêve est permis, « le rêve d'avoir un pays ». Nous sommes des citoyens du monde, et nous voulons parler au monde, a-t-il dit, le propos entrecoupé par une assistance scandant en choeur « Nous voulons un pays! »
Manifestement en bonne forme, le leader péquiste a avoué sentir un souffle nouveau et a invité ses interlocuteurs à prêcher inlassablement la souveraineté.
Il n'a pas aussi raté l'occasion de décocher quelques flèches à l'endroit de ses adversaires, en particulier Mario Dumont qu'il a tenté de ridiculiser pour n'avoir pas été capable de chiffrer la marge de manoeuvre du gouvernement québécois, lors du débat des chefs de mardi soir.
« L'ADQ est un one man show », a observé André Boisclair, qui s'est attardé sur « l'inconsistance » du programme et de l'équipe adéquistes. Il a aussi mis en garde contre certaines intentions de ce parti, comme le dégel des frais de scolarité, qui se traduiraient, selon lui, par un appauvrissement des familles.
Il a ensuite fait la comparaison avec le programme péquiste qui, lui, préconise le gel des frais de scolarité et des frais de garderie à 7 $, non sans attaquer une nouvelle fois M. Dumont qu'il soupçonne d'avoir une idéologie proche de celle des États-Unis.
À Jean Charest, André Boisclair a prédit une fin [politique] proche. « Charest ne mérite pas une deuxième chance, il faut lui donner son 4 % », a-t-il martelé.
Il a aussi dénoncé le « fédéralisme de chantage » du chef libéral et a rappelé son faux pas concernant la partition du Québec. « Il [M. Charest] ne peut pas être premier ministre, il s'est disqualifié », a pesté M. Boisclair.
Appel aux souverainistes « égarés »
De passage un peu plus tôt dans la journée à Trois-Rivières, André Boisclair a lancé un appel pressant aux souverainistes « égarés » qui ont déserté le PQ en faveur de l'ADQ.
« Que les souverainistes qui seraient tentés de voter pour l'Action démocratique comprennent bien que c'est au Parti québécois que ça va se passer », a lâché le chef péquiste, en point de presse à l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).
Devant un groupe d'étudiants conquis de l'UQTR, M. Boisclair a exhorté les ex-péquistes à ne pas se laisser leurrer par le court passé souverainiste de Mario Dumont, au début des années 1990. « Je pense que les Québécois ont bien compris que M. Dumont a tourné le dos à la souveraineté du Québec », a insisté le leader du PQ.
Le chef de l'ADQ, a-t-il dit, est « gêné d'avoir eu des convictions souverainistes » et « n'ose même pas » mentionner dans son curriculum vitae publié sur Internet qu'il a fait partie du camp du « Oui » durant la campagne référendaire de 1995.
Il accuse M. Dumont d'entretenir « l'ambiguïté » sur le plan constitutionnel dans le but d'élargir sa base électorale, et croit que l'ADQ porte l'étendard autonomiste pour courtiser les souverainistes.


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