Fiction : Extraits des notes de chevet de John Charest...

... au sujet de la façon dont son gouvernement gère la Charte de la langue française

Ce que j’aime de ces trois ministres, un peu innocentes sur les bords, c’est qu’elles n’osent surtout pas se prononcer ou faire quoi que ce soit sans mon autorisation.

Loi 104 - Les écoles passerelles - réplique à la Cour suprême

Avertissement, ce récit peut ne pas correspondre tout à fait à la réalité!
John Charest - « La situation plus ou moins préoccupante du français au Québec énerve bien des « excités purs et durs de la langue », quelques organismes tels le Mouvement Montréal français, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal ainsi que quelques personnes comme Curzi.
C’est drôle, mais ça ne m’inquiète pas, moi, John Charest. Je pense que leurs petites manifestations n’intéressent que les « gras dur aux cheveux blancs à la retraite », mais pas les jeunes. Ça me surprendrait énormément que ces protestataires, extrémistes et jamais satisfaits réussissent à mobiliser bien des gens, surtout que je tiens les syndicats occupés avec les négociations et que ceux-ci ne sont pas eux non plus tous blancs comme neige dans le dossier de la corruption dans la construction.
Moi, John Charest, sur cette question du français au Québec, je sais ce que je fais, je sais où je m’en vais.
Premièrement, j’ai nommé trois ministres qui projettent une image sympathique aux postes de ministres responsable de la langue française, de l’immigration et de la justice. Et on sait comment les Québécois aiment bien les gens sympathiques. Aussi, ces trois ministres sont comme moi, Canadiens dans l’âme. Ils sont Canadiens d’abord, c’est-à-dire qu’ils aiment bien la politique de bilinguisme et de multiculturalisme de Trudeau. Ils aiment être francophones, mais se disent bilingues, car c’est plus prestigieux, ça permet de bien communiquer avec nos frères du Canada et de faire affaire avec les États-Unis. Aussi, quand on fera comme Couillard et qu’on quittera la politique, on aura ainsi accès à de bons postes très bien rémunérés.
Ce que j’aime de ces trois ministres, un peu innocentes sur les bords, c’est qu’elles n’osent surtout pas se prononcer ou faire quoi que ce soit sans mon autorisation.
Et, à la tête de l’Office québécois de la langue française (OQLF), j’ai installé Mme Boucher qui est tellement reconnaissante de sa nomination très partisane qu’elle fait tout pour que rien ne bouge à l’OQLF et ce n’est pas difficile puisque le dossier de la langue ne l’intéresse pas trop elle non plus.
Ce dossier de la langue qui a causé tant de problèmes à Bourassa et à mes amis anglophones de Montréal et de tout le Québec ne m’empêche pas de dormir.
Je pense qu’on aime tous la fameuse Loi 101 maintenant que mes amis les juges de la Cour suprême nommés par Trudeau l’ont amochée avec quelque 200 coups durs.
Moi et ma gang, on aime ça aussi que des immigrants réussissent à contourner la Loi 101 et à envoyer illégalement leurs enfants à l’école anglaise.
On est très fier de donner le même gros cadeau de méga-hôpital aux 8 % d’anglophone, un beau cadeau de milliards de dollars, le même que je donne aux 80 % de francophones. J’espère que les gens des régions ne seront pas trop déçus.
Je suis particulièrement heureux de ma directive à l’effet que mes fonctionnaires doivent considérer comme anglophone tout immigrant qui s’adresse à eux pour la première fois en anglais et Dieu sait qu’ils sont nombreux à le faire, ayant bien sûr immigré au Canada et en Amérique du Nord. Eux les immigrants savent qu’il vaut mieux adopter l’anglais plutôt que le français pour réussir.
J’aime bien ça que la moitié des nouveaux Québécois choisit le cégep anglais et adopte la culture canadienne plutôt que la Québécoise en lisant The Gazette plutôt que La Presse, le Journal de Montréal et Le Devoir, écoutant CTV, CBC et Global plutôt que TVA, Radio-Canada et V, encourageant le théâtre et le cinéma américain plutôt que le québécois, etc. En un mot, je ne suis pas du tout déçu (mais je ne dirais jamais ça en public) que ces nouveaux Québécois deviennent de bons citoyens canadiens plutôt que de bons Québécois. Ça fait plus de gens au Québec qui adoptent une vision large, ouverte sur le monde. Mais surtout, ça fait plus de gens que je peux tenir pour acquis lors des élections, et ça, c’est ce qui compte, pour moi, pour mon parti, pour mes amis et pour ceux qui tirent si bien les ficelles en me finançant grassement et en simplifiant par le fait même mon existence de premier ministre de la belle province de Québec.
« When I was young, my mother used to say that I would become famous when I grew older, and I think I have achieved her dream! »
Vive le Québec bilingue!
P.S. Je viens d’apprendre que contrairement aux Québécois, les Canadiens m’aiment et m’apprécient. Moi aussi, je les aime bien! » - John Charest.


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    13 octobre 2012

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  • Archives de Vigile Répondre

    23 avril 2010

    Bonjour, M.Le Gal,
    Ce que vous décrivez, ce n'est pas de la fiction. C'est la réalité.
    Lawrence Tremblay.