La madame de la SAAQ n’est pas habilitée à évaluer la conduite d’un postulant hassidique à moins de s’asseoir sur le siège arrière. Et le monsieur de la SAAQ ne peut s’asseoir dans la même automobile que celle où la madame hassidique est installée au volant! « Comme qu’on dit en latin de ruelle givrée : Ça va mal à’shop à’matin!!! »
Cette anecdote est révélatrice du comment et où se fait conduire ce peuple minoritaire et frileux composé de Québécois de souche !
Et pourtant, les juifs hassidiques ne sont pas des immigrants fraîchement débarqués. Dans leur cas, l’aéroport n’existait même pas à l’arrivée de leurs ancêtres. Ils sont ici depuis plus d'un siècle et suivent encore à la lettre (sinon à l’iota) les préceptes de leur religion. Bien sûr, ils ont trouvé des accommodements raisonnables pour ne pas être prisonniers de leur logement lorsqu’il leur est interdit de circuler hors de chez eux. Je pense ici à l’érouv cette grosse ficelle installée à quelques mètres du sol. Rappelez-vous, ils ont été chercher l’approbation de la cour pour pouvoir aménager cette décoration urbaine permanente.
Vous me direz que c’est une vulgaire ficelle qui ne gâche en rien la vue des non-pratiquants. Je vous répondrai que cette ficelle a une valeur symbolique qui, si elle indique la voie à suivre pour nos amis hassidiques, a aussi pour effet psychologique de bien délimiter leur territoire …
Revenons donc à la conduite automobile. Si on leur enlève le privilège de choisir le sexe de la personne qui évalue la capacité de conduire une automobile pour « leurs » femmes, ils risquent de crier au racisme. Pire encore, les autres privilèges/droits – la souccah (la cabane en bois sur la galerie); l’érouv (la ficelle aérienne); l’école rabbinique (les vitres givrées); les congés religieux (payés en sus); le droit de laisser l’automobile stationnée sur la rue durant le sabbat (essayez de faire de même lorsque vous allez à la messe du dimanche, vous!); l’assemblée municipale qui suspend sa séance le vendredi seize heures, afin que les conseillers de religion juive puisent entrer chez eux avant la tombée de la nuit (et reporter ainsi l’adoption du budget de la ville de Montréal - une bourgade quoi! - au lundi suivant à six heures du matin); sans oublier les écoles réservées exclusivement à des élèves d’obédience juive (les Gentils n’y ont pas accès ); et j’en oublie peut-être.
Bref, ils pourraient dis-je, invoquer le droit/privilège acquis pour ne pas que les choses changent! Ce ne sera pas la première fois que le bon peuple se taira et baissera la tête devant les édits gouvernementaux ou les jugements sages et éclairés des « juges suprêmes ».
À TiViA, après le défilé des Imams, il y aura celui des rabbins. Ceux-ci refuseront – c’est dans la norme - de serrer la main de l’intervieweuse et des femmes invitées à débattre de la situation. Bref, les Québécois seront donc encore une fois conviés à s'installer devant la télé pour écouter pourquoi ces citoyens refusent de s'intégrer au bon peuple afin de préserver leur foi millénaire. Tolérance, tolérance! Quand tu nous tiens!
Vivement que les politiques abordent directement ces problèmes au salon de la race, là, où même le petit Mario a le droit de parole. Je ne voudrais pas que ce soit - encore une fois - les juges qui dictent à une société libre et raisonnable quelle direction prendre!
Serge Longval,
Longueuil
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé