Big Brother et la Royal Bank of Canada !

Tribune libre - 2007



Assurer la sécurité aux prochains Jeux olympiques qui se tiendront à Vancouver. Mettre de côté des employés qui oeuvraient sur un contrat de fabrication d’hélicoptères légers. Imposer un passeport pour se rendre au Sud. Construire une clôture physique et électronique pour bien démarquer la frontière, etc. Toutes ces actions viennent montrer que les plus importantes valeurs canadiennes sont dans le collimateur des États-Uniens…

Après avoir pris connaissance du dernier acte de racisme de la part de Bell Hélicopter qui, se soumettant à des directives états-uniennes, a fait en sorte qu’une vingtaine d’employés (dont certains étaient à l’emploi de Bell Helicopter depuis deux décennies) aient été écartés de la chaîne de montage, voilà que nous apprenons que la Royal Bank of Canada en remet.

En effet, cette banque agissant du haut de son privilège royal vient de refuser à des citoyens canadiens, qui ont eu le malheur de naître dans un pays « autre », d’ouvrir un compte en devises américaines.

J’ai détesté les libéraux fédéraux à cause de leur vision bornée dans le domaine de la constitution intérieure, mais je dois reconnaître qu’ils prenaient une nécessaire distance face à certaines politiques agressantes que les « Américains » voulaient imposer au monde, et a fortiori, à leur voisin immédiat.

Le « nouveau gouvernement » Harpeur, lui, n’a pas cette pudeur! Il laisse de plus en plus les États-Uniens dicter leur vision paranoïaque et accepte que l’on impose à l’intérieur de nos frontières des éléments qui vont à l’encontre même de la Charte canadienne des droits et libertés. Comment les élus canadiens peuvent-ils accepter sans réagir que les diktats américains sapent leur autorité morale, financière et autres sur notre territoire même?

Accepter la dernière aberration prônée par la Banque royale signifie une accentuation de ces pressions indues qui à cause de notre couardise deviennent des directives acceptables. Je suis scandalisé, que dis-je : profondément indigné que l’on se soumette à des directives provenant d’un autre pays ayant une politique étrangère et financière différente de la nôtre. Comment mon gouvernement souverain peut-il accepter que les dirigeants d’un pays étranger viennent imposer leurs vues sur notre propre territoire?

Quoi !!! On va interdire à d’honnêtes citoyens d’avoir un compte de banque en devises américaines en se basant sur le seul prétexte que ces citoyens ne sont pas nés au Canada. Où et quand arrêterons-nous cet à-plat-ventrisme dont nous sommes de plus en plus témoins?

Tiens, j’ai une proposition pour régler le tout :

Fermons le Canada, cette succursale américaine offerte gracieusement par le nouveau gouvernement conservateur, afin de devenir officiellement un autre État, relevant du pouvoir fédéral états-unien.

Serge Longval,
Longueuil


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