Sans surprise aucune, André Boisclair a été élu hier député de Pointe-aux-Trembles. M. Boisclair deviendra donc chef de l'opposition à l'Assemblée nationale. Nul doute que, excellent parlementaire, le chef péquiste saura garder le gouvernement libéral sur la défensive. Mais M. Boisclair devra faire davantage pour dissiper le malaise que suscitent sa personnalité et son leadership au sein de la population, y compris chez plusieurs péquistes.
Dans Pointe-aux-Trembles, M. Boisclair l'a évidemment emporté facilement, les libéraux et les adéquistes lui ayant laissé la voie libre. Cette absence, de même que le faible taux de participation, empêche de tirer quelque conclusion que ce soit du résultat. Pas de surprise non plus dans Taillon, où il n'y a aucun signe de la supposée remontée du PLQ annoncée par des sondages.
Compte tenu de la grande impopularité du gouvernement libéral, confirmée dans Taillon, on s'étonne d'entendre ces jours-ci autant de commentaires négatifs à l'égard de M. Boisclair qu'au sujet du premier ministre Jean Charest. Cela tient, d'abord, à la suffisance qu'il projette; malgré les efforts qu'il fait pour camoufler cette dominante de sa personnalité, M. Boisclair donne toujours l'impression de regarder ses interlocuteurs de haut.
De plus, la manière qu'a M. Boisclair de se défiler dans les dossiers embarrassants- l'an dernier sa consommation de cocaïne, il y a deux mois le rapport Moisan établissant que le Parti québécois avait non seulement reçu mais sollicité des contributions financières illégales- cette manière engendre la méfiance. On finit par se demander si le chef péquiste a le courage de faire face, le courage de ses convictions.
D'ailleurs, quelles sont ces convictions? Le malaise populaire est amplifié par le message flou, brumeux livré par André Boisclair depuis son arrivé à la tête du PQ. Par exemple, au sujet de la démarche d'accession à la souveraineté. Le programme du parti, auquel il a plusieurs fois juré fidélité et qui a été endossé après des mois de réflexion par les militants et par les ténors de la formation, prévoit que " le projet de pays sera l'enjeu de la prochaine élection ". Le programme, adopté il y a à peine un an, est d'ailleurs dans sa totalité axé sur ce " projet de pays ". Voici que M. Boisclair cherche à s'en distancer. Alors, pour quel PQ les Québécois voteront-ils aux prochaines élections? Celui du programme qui veut consacrer toutes les énergies du prochain gouvernement à la préparation d'un référendum (i.e. celui de Jacques Parizeau, invité d'honneur à Pointe-aux-Trembles hier soir), ou celui d'André Boisclair, qui parle de faire de l'éducation la priorité d'un éventuel gouvernement péquiste?
En choisissant M. Boisclair comme chef en novembre dernier, les militants du Parti québécois ont fait un pari qu'ils savaient risqué, le pari du changement de la garde à tout prix. Lorsqu'ils seront appelés aux urnes, les électeurs québécois, eux, ne parieront pas. Ils choisiront leur prochain gouvernement, leur prochain premier ministre. À l'heure qu'il est, nombre d'entre eux se demandent si André Boisclair est à la hauteur de cette fonction. Le nouveau député de Pointe-aux-Trembles dispose de quelques mois pour leur démontrer que leurs doutes ne sont pas fondés.
À hauteur de premier ministre
Élection partielle à Pointe-aux-Trembles
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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