Le premier ministre du Québec, Jean Charest, passe la fin de semaine dans un camp de pêche privé de l'île d'Anticosti en compagnie de quelques invités de marque. C'est La Presse qui a révélé la tenue de cette rencontre informelle, que le bureau du premier ministre n'avait pas inscrite à son agenda public.
Le Parti québécois a vite fait d'organiser sa propre partie de pêche. La pêche au scandale. Selon le député Stéphane Bergeron, le fait que les contribuables paient pour cette activité du premier ministre, à laquelle ont été conviés conjoints et enfants, " soulève bien des questions d'éthique ". À notre avis, les questions qui se posent ont davantage trait aux exigences démesurées, à l'espèce de rectitude comportementale excessive que nous imposons aujourd'hui aux politiciens.
M. Charest ne passe pas la fin de semaine à fêter avec des copains. Il reçoit des premiers ministres provinciaux, des gouverneurs américains et l'ambassadeur des États-Unis à Ottawa. Ce genre de rencontres informelles a toujours existé et existe partout, en affaires, en politique, en milieu syndical, partout. C'est ainsi que les gens apprennent à mieux se connaître, à aborder des sujets litigieux dans une atmosphère plus décontractée que dans les salles de réunion, que des compromis sont esquissés, des alliances tissées. Parce que lui et ses invités risquent de prendre quelques truites et de goûter un bon vin blanc, faudrait-il que M. Charest paie cette dépense de sa poche? Devrait-il passer le chapeau?
M. Bergeron exige du premier ministre davantage de transparence: " Quel sont les sujets qu'il entend aborder? Va-t-il discuter du dossier du bois d'oeuvre? " Les députés péquistes publient-ils un ordre du jour avant chacun de leurs déjeuners d'affaires, un communiqué de presse après chaque partie de golf? Les journalistes sont-ils mis au parfum de toutes les activités d'André Boisclair?
Le député Bergeron déplore que la rencontre ait lieu dans une pourvoirie privée; il aurait préféré que cela se passe dans un établissement géré par le gouvernement. Le PQ tient-il tous ses congrès, caucus et conseils nationaux dans des édifices gouvernementaux? Le gouvernement du Québec devrait-il s'abstenir de faire affaire avec les entreprises privées?
En 1962, les membres du gouvernement de Jean Lesage se sont réunis dans un chalet de pêche du parc des Laurentides, au lac à l'Épaule. Les débats ont eu lieu à huis clos. Ce sont les contribuables qui ont payé la note, y compris l'alcool. Selon René Lévesque, " plusieurs avaient pris un verre de trop, et Lesage était du nombre. " S'il avait été là à l'époque, M. Bergeron aurait-il dénoncé cette retraite secrète? Les ministres n'auraient-ils pas pu se réunir dans la capitale et se limiter au café? Cette fin de semaine-là, le gouvernement Lesage a décider de nationaliser l'électricité...
Il y a bien assez d'affaires douteuses en politique, nul besoin d'en inventer. À force de se chercher des poux, les députés de l'Assemblée nationale contribuent à alimenter le cynisme déjà immense qui règne à leur endroit. En cela comme en tant d'autres choses, nos politiciens n'ont pas de pires ennemis qu'eux-mêmes.
La partie de pêche
Élection partielle à Pointe-aux-Trembles
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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