Québec -- Jacques Parizeau, ancien premier ministre du Québec, estime que le présumé règlement du déséquilibre fiscal contenu dans le dernier budget fédéral s'assimile en fait à un «tripatouillage de chiffres» qui ne change en rien le destin du Québec
«Ne vous imaginez pas un instant que ça met en cause quoi que ce soit», a lancé Jacques Parizeau devant un auditoire acquis de quelques centaines d'étudiants de l'université Laval, qui l'ont chaleureusement applaudi à plusieurs reprises. M. Parizeau avait été invité à prononcer une allocution devant les étudiants par le candidat du Parti québécois dans Louis-Hébert, André Joli-Coeur, candidat dont l'entourage d'André Boisclair ne voulait pas et qui s'est finalement imposé.
Il ne s'agit pas de 2,3 milliards mais bien de 900 millions d'argent neuf qui viendra d'Ottawa, a soutenu l'ancien ministre des Finances. «Neuf cents millions, c'est pas mal. Ça se prend. C'est quand même mieux qu'un coup pied au derrière. Mais est-ce que c'est ça qui va changer l'avenir du Québec?», s'est demandé M. Parizeau, qui a vite répondu par la négative. Il y a des années où les transferts fédéraux ont augmenté de un milliard, d'autres où ils ont baissé de un milliard, a-t-il fait observer.
Tout cela ramène «l'espoir tenace» qu'un jour le Québec parviendra à s'entendre avec le fédéral, a dit M. Parizeau, qui a tout de suite enchaîné avec une attaque en règle de la position constitutionnelle de l'Action démocratique du Québec. «L'autonomie, c'est un vieux rêve. Duplessis a pratiqué ça pendant des années. Ça fait des années qu'on veut, comme dit Yvon Deschamps, un Québec indépendant dans un Canada uni», a-t-il dit. «Mais M. Deschamps avait fait une blague!», a ajouté M. Parizeau, suscitant l'hilarité de l'auditoire.
Jacques Parizeau s'en est aussi pris à la prétention de Mario Dumont lorsque celui-ci compare son équipe avec celle qui entourait René Lévesque en 1976. «C'était une équipe brillante, extraordinaire», formée de gens qui, pour la plupart, n'avaient pas d'expérience politique mais qui s'étaient distingués par ailleurs. «Il n'y a pas de commune mesure. Il est mieux d'oublier ça, M. Dumont», a-t-il dit.
Les attaques contre la tenue du référendum, le fait que les gens n'en veulent pas, «j'appelle ça le syndrome du marteau. On veut construire une maison, mais la discussion porte sur le fait de savoir si on est pour ou contre le marteau», a-t-il illustré.
Enfin, Jacques Parizeau a invité les jeunes électeurs à voter pour le PQ malgré ses défauts. «Dans un mariage, il n'y a pas de femme ou d'homme parfait», a-t-il fait valoir.
900 millions ne changeront pas l'avenir du Québec, dit Parizeau
L'ancien premier ministre attaque Mario Dumont et sa position autonomiste
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