Le français à Montréal

Tenir sa langue



Navrant que ce coup de sonde du Journal de Montréal n'ait provoqué, dans le camp politique, que des réactions mollassonnes flirtant avec la banalisation. Haussant les épaules, le premier ministre Jean Charest a reconnu qu'il fallait «regarder cela» avec l'Office de la langue française. Rejetant tout durcissement de la loi 101, la ministre Christine St-Pierre a dit plutôt croire à la sensibilisation accrue des commerçants fautifs.

Enquête 101: les faits d'abord

Que notre reportage ait suscité un tel front commun de journaux (les gardiens de la liberté de parole!) nous disant que toute vérité n'est pas bonne à dire peut être inquiétant.


Des gens disent avoir l'impression de se faire servir plus souvent en anglais dans le centre-ville? Le Journal investit sept semaines de travail de Noée Murchison pour vérifier. La journaliste a rédigé 97 demandes d'emploi. Sa candidature fut acceptée à 55 endroits; elle fut embauchée par 22 entreprises et a travaillé dans 15 d'entre elles. Neuf entreprises seulement sur 97 ont rejeté sa candidature parce qu'elle affirmait ne pas parler français. Voilà les faits.

Le Journal discovers that fearmongering sells newspapers

Montreal daily has a penchant for alerting readers to threats from minority citizens


In the spring of 2006, Le Journal de Montréal reported that it was hard for customers of stores in downtown Montreal to get service in French. The Office québécois de la langue française, the province's language bureaucracy, investigated, and found that service in French was offered in 90 per cent of the 2,500 downtown stores it visited. Then, in the fall of the same year, Le Journal began playing up fri...

Le client est roi?



Défendre son droit à un « service en français », c’est accepter d'emblée une perspective de minoritaire qui doit se battre pour des miettes de respect. Il faut plutôt imposer le français comme langue de travail normale et habituelle par des actions structurantes telles la fin du bilinguisme institutionnel systématique au Québec, l'imposition de certificats de francisation pour toutes les entreprises, et la restructuration du système hospitalier et du système d'éducation.

Voix publique

Blâmer la victime

Une constante dominait dans la cacophonie de réactions: c'est aux francophones à se faire respecter, à refuser de se faire servir en anglais, à montrer plus de fierté, etc.


Une constante dominait dans la cacophonie de réactions: c'est aux francophones à se faire respecter, à refuser de se faire servir en anglais, à montrer plus de fierté, etc. Bref, on blâme la victime et on exige qu'elle se fâche pour expier ses péchés. Bonjour l'autoflagellation!

Québec

La bataille des langues

Les « élites » off shore, en particulier en France, ont tôt fait de qualifier de « nationalisme » l’attachement des peuples à leur langue, alors que c’est parfois tout ce qui leur reste pour « faire société » et s’inscrire dans une histoire partagée.


Cette arme de domination... Si l’on ne voit dans les langues que des outils de communication, il n’y a pas lieu de recourir à une terminologie guerrière pour les évoquer. Se parler, en effet, c’est le contraire de se combattre. C’est communiquer, se comprendre, s’accorder. Ainsi, les transactions financières ont beau être informatisées, la devise de la City de Londres est toujours, depuis 1801, My word is my bond («...

Ô Pratte - le marché nous tue, laissons-le faire...

Le client a toujours raison



Une enquête du Journal de Montréal a montré qu'un unilingue anglophone peut décrocher un emploi dans de petits commerces de la région de Montréal. Cela a amené des souverainistes à déplorer un «net relâchement» et à réclamer un renforcement de la loi 101. N'a-t-on rien appris de l'affaire des accommodements raisonnables? Avant de monter sur ses grands chevaux à partir d'informations fragmentaires, ne de...

Tourner sa langue



Au moment où on s'agite encore une fois à propos de l'anglais à Montréal, je n'ai pu m'empêcher de sourire l'autre jour en voyant, affiché bien à la vue sur le mur d'une clinique médicale, le certificat de connaissance du français d'un médecin anglophone. «C'est très sérieux: vous échouez au test de français, vous ne pouvez pas pratiquer au Québec», confirme mon doc, ajoutant que l'un de ses amis, un ur...

Entre l'angélisme libéral et l'alarmisme péquiste

Je suis franchement surpris, pour rester poli, de l‘attitude condescendante d’André Pratte


Je viens tout juste de lire [l’article d’Yves Boisvert dans le journal La Presse du mercredi 16 janvier->11202]. Comme lui, j’ai été très surpris, en lisant le reportage de la journaliste du Journal de Montréal, de constater qu’on faisait une grosse manchette sur la « Difficulté d’être servi en français à Montréal » en affirmant que sur 97 tentatives en vue d’obtenir un emploi alors qu’on ne maîtrisait pas le...

Excusez-le, «He don’t get it»

Excusez-moi, I don’t get it



Il n’y a rien de terriblement surprenant à ce qu’un certain nombre de commerçants soit moins regardant sur la compétence linguistique juste avant le temps des Fêtes.

Québec

I don't speak french

Le français pas important



La représentante du Journal sert des clients en anglais à la caisse dans un magasin avant Noël. Noée Murchison - Malgré les 30 ans de la loi 101, les francophones peinent encore à se faire servir dans leur langue à Montréal. Une de nos journalistes a pu trouver 15 emplois dans des commerces en parlant uniquement anglais. En quelques semaines, une représentante du Journal se faisant passer...