YVON DANSLECHAMPS, et avec lui, notre cause aussi

Chronique de Jean-Claude Pomerleau


Vivement une doctrine d'État pour sortir le mouvement de sa confusion
stratégique qui lui fait confondre,Québec Solidaire avec Québec
suicidaire.
Vous voulez avoir une idée de la confusion stratégique et tactique qui
règne dans les rangs souverainistes parce que la doctrine d'État y est
absente. Pour vous en convaincre, lisez [l'entretien que donne Yvon
Deschamps à La Presse->16715].
Après 50 ans à camper du coté de la souveraineté, à être un des rares à
avoir pratiqué un humour porteur de changement social, sa confusion en
matière de stratégie politique demeure totale. A cet égard il est
représentatif du mouvement souversainiste dans son ensemble. Et dans les
circonstances historiques où nous sommes, cette confusion est suicidaire !
Yvon n'a aucune idée de l'urgence qu'il y a de reprendre le contrôle de
notre État, puisqu'il nous invite à voter Québec Solidaire. Solidaire de
quoi et de qui, si non de Charest et de sa clique d'affairistes qui
squattent notre État à leurs profits, tout en réduisant sa potentialité de
manière critique pour la suite de l'histoire. Pas grave, semble-t-il dire,
puisque l'on peut faire la souveraineté à partir de l'opposition. Il suffit
de grossir les rangs de l'armée des petits frères des pauvres à gauche, à
hauteur de 60% pour que le pays advienne. Québec suicidaire, quoi.
Imaginez le bonheur du chef de pupitre de La Presse quand leur soldat
Casivi est arrivé avec cet interview dans laquelle, Yvon Danslechamps,
accrédite la thèse de Dion a l'effet que ,"50 % plus 1 c'est pas le seuil
démocratique pour se donner un pays". Et qu'en plus, il recommande de voter
Québec Solidaire ... de Charest, puisque ces voix prises au PQ garantiront
la majorité aux libéraux. Quand un vieux loup comme lui donne dans une
telle confusion stratégique, imaginez les autres.
Mais faut-il s'en étonner. Depuis le départ de M Parizeau, la culture
d'État fait cruellement défaut au Parti Québécois et dans le mouvement
souverainiste en général. C'est ce qui explique que Mme Marois et toute
l'élite péquiste, sont incapables de produire un argumentaire ancré sur une
solide doctrine d'État qui nous aurait montré le véritable enjeu de cette
élection, qui est existentiel:: l'urgence de reprendre le contrôle de notre
État des mains d'une clique qui veulent en réduire les assises, car ces
assises sont vitales pour garantir la pérennité de notre existence en tant
que peuple de langue française en Amérique.
Sans doctrine d'État, le mouvement souverainiste va poursuivre sa marche
confuse, en rangs dispersés, vers sa défaite ultime. "Je marche à la mort"
, pour paraphraser Gaston Miron.
Devant tant de confusion stratégique, réalisez-vous l'urgence de se doter
d'une nécessaire doctrine d'État.

JCPomerleau
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


Laissez un commentaire



1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    6 décembre 2008

    Pourquoi toutes ces personnes ont-elles quitté le PQ et se retrouvent à Québec solidaire?
    Yvon Deschamps, Richard Desjardins, Dan Bigras, Luck Mervil, France Castel, Raymond Lévesque, Judi Richard, Paul Amarani, Karen Young, Christian Vanasse des Zapartistes, Yves Lambert, fondateur du groupe La Bottine souriante et le peintre et sculpteur, Armand Vaillancourt.
    Pourquoi ces autres personnes sont-elles aussi rendues là?
    Claude Béland ancien directeur des « Caisse populaires Desjardins »
    Robert Perreault, ex-ministre du Parti québécois, André Ferretti, Michel Chartrand, Laure Waridel...et tant d'autres?
    Yvon Deschamps décrit ce matin, avec son langage vert, fort simple, ce que de grands intellectuels n'arrivent pas à expliquer. Il n'y a qu'une raison pour faire l'indépendance: la liberté.
    Le reste du Canada s'apprête à botter le cul aux Québécois. A leur faire faire par dépit ce qu'ils ne veulent pas faire par choix. Plutôt que d'engendrer un pays par rejet, il vaut mieux rester encore dans le pays où l'on est. Le pays doit naître d'une soif commune et générale de liberté et ne pas naître dans le rejet d'une nation qui ne veut plus nous côtoyer.
    Pauline sonne le réveil et réclame que les brebis égagées (selon elle...) reviennent chantantes, en cette fin de campagne, à la bergerie péquiste.
    Trop tard! La bergère n'a rien compris des conséquences des gestes qu'elle a posés lorsqu'elle est devenue chef du Parti de René Lévesque.l Ce n'est pas en bafouant les brebis, en changeant unilatéralement le programme de fonctionnement de l'habitation souverainiste, que la confiance peut régner par la suite. La cheffe a demandé de ne plus parler de souveraineté. Que ce n'était pas l'enjeu de cette élection-ci. Certains, avec raison, ont décidé d'en parler, hors des cadres du parti dans lequel ils avaient toujours oeuvré.
    40 % au moins des Québécois souhaitent de faire du Québec un pays français en terre d'Amérique. Le PQ de Pauline ne récolte plus que 29 % des appuis populaires, selon les derniers sondages. Où sont allés les 11% et plus qui ne sont plus au PQ. Volatilisés? Pas du tout. Ils sont ailleurs, évidemment dispersés. Un jour, sans doute, quelqu'un viendra pour tout cristalliser, pour tout rapailler.
    Un Vaclav Havel possible en terre laurentienne enneigés? De la révolution de velours...on pourrait faire vivre la révolution bleue. Il ne faut pas désespérer. Mais, de ces aparatchiks déconnectés, il faut vite se délivrer.
    Nestor Turcotte