Réponse à Me Jean ALLAIRE

Vers une "démission" nationale

Signer la constitution de 1982 - la subordination dans l'effondrement national


Bonjour Maître Jean Allaire,
[Comme vous précisez dans la préface de votre rapport->rub1008], ce nouveau texte est la résultante d’une relecture de votre rapport de 1993, lequel possède selon vous encore beaucoup d’actualité. Dans 16 ans d’ici en 2025, comment qualifierons-nous votre rapport d’octobre 2009 ?
Aujourd’hui, La Presse publie des extraits de votre dernier rapport sous le titre “Vers une réconciliation nationale”, texte qui pourrait être signé par nul autre que Paul Desmarais père.
En tant que québécois et avocat, votre position d’abandon des intérêts supérieurs du Québec, votre client, m’apparaît tellement totale et contraire à un instinct combatif, celui du plaideur, que la cause du Québec au sein du Canada est perdue d’avance selon vous. Le rapport recommande tellement de concessions ou présente des conditions irréalistes pour le Canada qu’il y a une soumission totale recommandée sous le parapluie de la réconciliation nationale.
Mais, POURQUOI demander cette solution de démission totale à un peuple ?
1. Pour vous, la cause de la souveraineté du Québec a été entendue et perdue. Peu importe si les règles de la démocratie ont été bafouées allègrement en 1995 du temps des Chuck Guité, Jean Pelletier et autres magouilles d’Option Canada. La victoire du NON de moins de 1% en 1995 est-elle réelle ou le résultat d’un vol? Selon moi, il y a trop de complaisance de votre part envers ces malversations qui ont continué au royaume des commandites à la Jean Chrétien, le capitaine du navire qui ne savait rien. D’ailleurs, ce dernier doit faire partie des honorables canadiens-français qui se sont distingués à Ottawa, autre raison d’unité entre le Québec et le Canada. C’est un peu lourd comme position.
2. Il y a deux autres voies pour répondre au POURQUOI de la position de votre dernier rapport:
2.1 le statu quo, la chaise vide, le temps des ententes à la pièce avec Ottawa ne sont pas des situations tenables ou optimales à comparer aux avantages matériels que le beau-grand Canada offre au Québec.
2,2 Enfin la voie que vous préconisez, celle de la réconciliation nationale à la couleur d’un fédéralisme renouvelé dans le sens d’une décentralisation.
Sauf qu’il y a un os dans le fromage, un gros os vu sous deux volets pour les québécois que nous sommes:
a) les efforts de réconciliation que vous préconisez sont facilement acceptables par les fédéralistes québécois; ces derniers ont toujours eu le beau rôle: les canadiens-anglais les portent sur la main parce qu’ils sont les sauveurs du Canada, les remparts contre la souveraineté du Québec qui aurait occasionné la “brisure du Canada” . Les québécois fédéralistes ont toujours eu un régime d’avantages et de faveur de la part du gouvernement central. Prenons un seul exemple: celui du fils de Gérard Pelletier, Jean, qui dirige l’information du réseau français de Radio-Canada. Il y en a des milliers comme lui qui sont l’équivalent de mercenaires à la solde du Canada. Jean Lesage qui est passé de ministre d’Ottawa à Premier ministre du Québec est une très belle exception à ce régime de mercenaires.
b) mais, pour les québécois souverainistes, votre proposition de “réconciliation nationale” est un saut dans le vide ... canadien. Le peuple du Québec avec ses éléments dynamiques et productifs au niveau national et international, autrefois acteurs de la “révolution tranquille”, aujourd’hui éveilleurs des consciences contre les méfaits de la mondialisation, contre la spoliation de l’environnement causé principalement par la consommation à outrance, cela selon vous ne peut que disparaître devant tous les bienfaits du Canada, le beau grand pays avec ses montagnes rocheuses.
Mais ce discours des montagnes rocheuses, de la perte des pensions de vieillesse, etc., on l’a déjà entendu avant le référendum de 1980 dans la bouche des ténors du NON dont la fourberie de Trudeau: promesse non tenue.
En conclusion, je crois que vous abandonnez trop facilement un pouvoir de négociation dans les mains du Québec, celui de tenir un autre référendum sur la sécession du Québec. Plusieurs pays dans le monde, dont la Suisse, utilise ce procédé démocratique éprouvé. Et de plus, historiquement, je constate que les référendums de 1980 et de 1995 sont des repères majeurs qui unissent les esprits des Québécois et des “Canadians” comme par magie.
Amitiés et à 2025 cher Maître.
Salix fils d'Obélix


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1 commentaire

  • Martin Lavoie Répondre

    15 octobre 2009

    Bravo M. Lachapelle, il est bon de lire une telle réprimande à un homme qui depuis quelques années vient troubler par ses rapports et ses jambettes adéquistes la marche des Québécois vers leur libération.