Les nouvelles réflexions de Jean Allaire

Le Groupe avenir Québec suggère de remplacer le ministère de la Santé par une société d'État

Signer la constitution de 1982 - la subordination dans l'effondrement national

Alec Castonguay - Le Québec fait du surplace. Et cet immobilisme appauvrissant n'est plus tolérable. La province doit se secouer. Pour y arriver il faut des idées nouvelles, quitte à mener des débats sur fond de controverses. Aux grands maux, les grands remèdes.
C'est le constat fait par un nouveau groupe de réflexion mené par Jean Allaire. Les collaborateurs de Groupe avenir Québec ont rendu public hier un rapport de 134 pages -- qui penche résolument à droite -- pour venir à bout du statu quo et du manque de leadership politique dont la province serait affligée.
Jean Allaire, qui avait contribué à la fondation de l'ADQ, espère que tous les partis politiques à Québec reprendront le plus d'idées possible. Il souhaite que son rapport ne tombe pas dans l'oubli. «Est-ce que ça va déboucher sur quelque chose, on ne le sait pas. Mais il fallait essayer. On est sincères, apolitiques et réalistes dans notre démarche», a dit M. Allaire lors de la conférence de presse qui s'est tenue hier à l'ENAP, à Montréal.
Des idées dans plusieurs domaines
Le rapport -- que l'on peut consulter sur le site Internet du Devoir -- renferme des pistes de solutions dans plusieurs domaines (santé, éducation, économie, développement durable, question nationale). Jean Allaire ne s'en cache pas, certaines idées proviennent de son précédent rapport, produit par Groupe réflexion Québec, publié en 1993. «Dans certains domaines on l'a actualisé, alors que d'autres idées sont nouvelles», dit-il.
Certaines idées ne feront certainement pas l'unanimité, comme celle qui consiste à hausser la TVQ pour baisser d'autant les impôts. Le Groupe avenir Québec (GAQ) estime, avec des mesures appropriées pour aider les moins nantis, que ce transfert fiscal inciterait les gens à travailler.
Dans le domaine de la santé, le GAQ souhaite dépolitiser cette responsabilité pour la confier à une société d'État, Santé Québec, qui aurait la charge de tout le système à la place du ministère. GAQ estime que le «fouillis bureaucratique», comme l'affirme Stephen Morgan (ancien candidat de l'ADQ), serait moins imposant avec une société d'État autonome. Santé Québec serait renflouée entre autres par un ticket modérateur imposé aux utilisateurs des soins de santé.
En ce qui a trait à la question nationale, Jean Allaire et son groupe souhaitent que le Canada se lance dans une ronde constitutionnelle pour que le Québec retrouve la place qui lui revient. Mais pour y arriver, le Québec doit d'abord devenir un bon partenaire dans la fédération. Une fois ce sérieux prouvé, le Canada sera plus disposé à écouter les demandes du Québec, dit-on. «Il est temps pour le Québec de cesser la politique du chantage de la sécession et de la chaise vide», peut-on lire.
Pendant cette opération charme du Québec, on pourrait tenter de rapatrier par des ententes administratives certains pouvoirs, notamment en matière de culture, dit le rapport. Et si le Canada refuse, y a-t-il un plan B? «Ce sera aux gens de décider», se contente de dire Jean Allaire.


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