Vent de panique chez Hydro-Québec

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Le bilan de la vente à la pièce des filières énergétiques d'Hydro-Québec

Pourquoi l’éolien sème-t-il un vent de panique chez Hydro-Québec ?


Parce que l’éolien gruge littéralement les profits de la société d’État alors qu’elle n’a aucunement besoin de cette coûteuse énergie pour répondre aux besoins d’électricité des clients à desservir.


En me basant sur les besoins et approvisionnements prévus selon le plan d’approvisionnement 2017-2026 d’Hydro-Québec, j’ai calculé que l’éolien fera perdre à la société d’État quelque 7,1 milliards de dollars au cours de ces dix années. Et cela n’inclut pas les nouveaux projets, comme le controversé Apuiat de la Nation innue, en partenariat avec Boralex.


Cette perte s’ajoute aux 2,5 milliards qu’Hydro-Québec, selon les calculs de la vérificatrice générale du Québec, Guylaine Leclerc, a dû débourser en coûts supplémentaires pour acquérir de l’énergie éolienne lors de la période allant de 2009 à 2016.


Cela porte les pertes éoliennes à près de 10 milliards de dollars d’ici 2026 ! Faisant évidemment partie des coûts qu’Hydro doit assumer, ces « pertes » se répercutent sur les tarifs d’électricité qu’on nous facture.


À qui la faute ?


Depuis 2003, les trois gouvernements qui se sont succédé, à savoir Charest, Marois et Couillard, ont forcé Hydro-Québec à conclure avec des producteurs privés des dizaines de contrats d’approvisionnement en électricité éolienne. Ce sont des contrats d’une durée de 25 ans, minimum.


Le problème ? Hydro est obligée d’acheter cette électricité à un prix au moins trois fois supérieur au coût de l’électricité que la société d’État produit à même ses grands barrages. Pis encore, comme Hydro est aux prises avec d’immenses surplus d’électricité, elle doit procéder à de gigantesques déversements d’eau. Ce qui équivaut à payer pour jeter ses surplus d’électricité.


Aux prises avec cette coûteuse production d’énergie éolienne dont Hydro n’a carrément pas besoin en raison de ses surplus, on comprend pourquoi le grand patron de la société d’État, Éric Martel, remet en question la pertinence de donner l’aval au projet éolien Apuiat.


Maigres retombées


Selon le PDG d’Hydro, ce projet éolien de 200 MW générera pour Hydro des pertes additionnelles allant de 1,5 à 2 milliards de dollars sur 25 ans. C’est d’autant désolant que, selon les experts d’Hydro, ce projet risque fort de ne rapporter que des miettes économiques à la Nation innue.


On évalue les redevances pour la Nation innue à seulement 500 000 $ par année. Ce qui porte les redevances potentielles à 13 millions pour les 25 années du contrat.


Ce qui est minime. Bien entendu, s’ajoute à cela l’opération du projet éolien. Mais ça reste marginal. On aura beau créer de 10 à 15 emplois à long terme, cela représente à peine des retombées additionnelles de quelques dizaines de millions sur la durée du contrat.


Au lieu du projet éolien Apuiat, il serait plus « rentable » pour la Nation innue de recevoir une subvention de 100 millions de la part du gouvernement Couillard pour lui permettre de développer des projets nettement plus créateurs d’emplois.


Un petit débat électoral avec ça !