Dès le lancement de sa campagne électorale, le chef de l'ADQ, Mario Dumont, s'est empressé d'enfourcher son cheval préféré, les accommodements raisonnables.
M. Dumont a raison de s'attribuer une bonne part du mérite des décisions du gouvernement Charest dans ce dossier. Toutefois, maintenant que le gouvernement a pris des mesures appropriées, M. Dumont ne peut plus se contenter de soulever cet épineux problème. Il doit expliquer en quoi les solutions qu'il met de l'avant donneraient de meilleurs résultats.
La principale proposition de l'ADQ consiste en la rédaction d'une constitution québécoise " pour affirmer notre identité et nos valeurs ". Or, cette proposition souffre d'au moins deux grandes faiblesses. Premièrement, la rédaction d'une constitution n'est jamais simple. D'ailleurs, le programme de l'Action démocratique ne fournit aucun détail sur la démarche envisagée par le parti, sauf pour dire qu'elle serait " non partisane, démocratique et consensuelle ".
Ça, c'est rêver en couleurs. Le jour où commencerait le travail (par une assemblée constituante?), les chicanes éclateraient : entre souverainistes et fédéralistes, entre la gauche et la droite, entre les écologistes et les patrons, entre les athées et les croyants, entre les féministes et les masculinistes... La tâche serait pénible et longue.
Quant au résultat, il serait de peu d'utilité. En effet, les valeurs communes des Québécois sont déjà inscrites dans ce qu'on peut appeler nos lois fondamentales : la Charte des droits et libertés de la personne, la loi 101, la loi sur le financement des partis politiques, la loi anti-pauvreté, etc. Que gagnerait-on à regrouper ces principes dans un seul texte? Ayant vécu des années de crise constitutionnelle canadienne, souhaitons-nous vraiment plonger dans un psychodrame constitutionnel québécois?
Deuxièmement, une constitution ne réglerait en rien les problèmes causés par les demandes d'accommodements raisonnables. Par définition, un accommodement est une exception aux règles. Il s'agit, selon la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, d'" aménager une norme ou une pratique de portée universelle, en accordant un traitement différentiel à une personne qui, autrement, serait pénalisée par l'application d'une telle norme ".
Les constitutions énoncent les principes généraux, les fondements d'une société donnée. Il revient aux gens sur le terrain, et éventuellement aux tribunaux, de décider comment ces principes s'appliquent dans les mille et une situations de la vie quotidienne. Une constitution québécoise interdirait-elle aux centres d'exercice de faire givrer leurs vitres? Affirmerait-elle le droit des pères d'assister aux cours prénataux? Ce genre de détails n'a évidemment pas sa place dans un texte aussi solennel.
Forcé (par l'ADQ) d'agir dans ce dossier délicat, le gouvernement Charest a pris les bonnes décisions. Un : la commission Bouchard-Taylor permettra aux Québécois de réfléchir collectivement à ce problème. Deux : la Commission des droits de la personne conseillera les gestionnaires de services publics qui doivent réagir à une demande d'accommodement.
À défaut de pouvoir proposer mieux, M. Dumont agirait de manière responsable s'il cessait d'agiter cette braise-là.
Une solution déraisonnable
Québec 2007 - ADQ
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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