Une proposition provocatrice

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Ce serait effectivement la chose à faire dans les conditions idéales, mais les conditions ne sont pas idéales. Sacrés platoniciens !

En proposant à QS et à ON de se saborder, Mme Marois fait preuve d’irréalisme. Ainsi, la chef du Parti québécois, Pauline Marois, vient de conseiller à Québec solidaire et à Option nationale de se saborder, comme l’avait fait le RIN de Pierre Bourgault à la fin des années 1960, pour laisser la voie libre à sa formation. Cette proposition provocatrice laisse pantois, car elle démontre que la première ministre péquiste fait partie du dernier carré d’irréductibles qui considèrent que la souveraineté doit se faire sous l’hégémonie du PQ.
Même l’ex-premier ministre Bernard Landry a changé d’idée à ce sujet en admettant que les souverainistes ne pourront pas s’unir sous la bannière d’un même parti. Ce dernier suggère maintenant que les trois partis souverainistes concluent « un pacte mathématique » en vue des élections qui surviendront probablement au printemps 2014. Mais il est d’ores et déjà évident que cette alliance ne se matérialisera pas, car Québec solidaire a rejeté cette option lors de son récent congrès. Les différences idéologiques entre les deux formations sont en effet trop importantes. Les mesures d’austérité du gouvernement Marois, qui ont déjà causé la perte de plusieurs milliers au nom du sacro-saint déficit zéro, sont la meilleure illustration du fossé qui sépare les deux partis.
Quoi faire alors pour créer des conditions pouvant éventuellement favoriser un rapprochement des partis indépendantistes ? En plus de renoncer à sa traditionnelle hégémonie sur le mouvement souverainiste, le PQ devra cesser de se servir du vote stratégique pour contraindre moralement des milliers de souverainistes progressistes de l’appuyer en se pinçant le nez plutôt que de voter selon leurs convictions pour des partis comme QS et ON. Cette tactique péquiste constitue en réalité un acte d’agression caractérisée qui est ressenti comme tel par ces deux formations.
Ce climat politique malsain ne pourra se dissiper que si le mécanisme électoral qu’est le mode de scrutin permet à chaque parti de faire le plein de ses voix ainsi que de faire élire un nombre de députés en proportion des votes recueillis. Il faut que le système cesse de déformer la volonté populaire qui s’exprime dans l’urne au profit du parti vainqueur et aux dépens des formations d’opposition, surtout des tiers partis, qui sont la plupart du temps exclus de toute représentation parlementaire.
Seul un mode de scrutin doté d’une composante proportionnelle significative pourrait régler ces problèmes fondamentaux.

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Paul Cliche76 articles

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Membre fondateur du Mouvement pour une démocratie nouvelle et auteur du livre Pour une réduction du déficit démocratique: le scrutin proportionnel ; membre de Québec Solidaire; membre d’ATTAC Québec; membre à vie de la Société Saint-Jean Baptiste de Montréal.





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