Comme il l'a de nouveau démontré aujourd'hui, le PQ n'est pas indépendantiste, il est souverainiste. La nuance est plutôt une différence fondamentale, puisque le concept de souverainisme se décline désormais de la façon suivante : pousser à la limite le carcan fédéral. Ces mots sont on ne peut plus clairs, et ils sont tirés du discours de la chef péquiste du 19 juin.
Faire en sorte de donner le meilleur espace possible aux aspirations nationales du Québec sous le régime de domination Canadian, c'est exactement ce que font tous les gouvernements québécois depuis des décennies, certains plus, d'autres moins.
Ceux qui pensent qu'une telle gouvernance, aujourd'hui dite souverainiste, serait de nature à favoriser l'indépendance à travers des conflits avec le fédéral, par effet pédagogique, ou autrement, ne tiennent pas compte des enseignements de l'histoire récente, en plus de se trouver à affirmer, objectivement, que l'indépendance n'est pas directement atteignable et qu'on peut améliorer notre tutelle en attendant ( encore ).
Résumons ce que l'expérience nous montre : les péquistes peuvent difficilement essayer de démontrer l'impasse canadienne en tentant eux-mêmes des réformes du cadre fédéral, sans être accusés d'être les responsables de l'échec. Ce fardeau devrait rester là où il doit être : sur les épaules de ceux qu'on dit " fédéralistes ".
Ensuite, ce genre de manoeuvre, qui donne à penser qu'on veut faire l'indépendance par la bande, laisse toujours l'impression d'une sorte d'hypocrisie, ce qui est franchement nocif auprès de la population et suscite invariablement des accusations d'échéancier secret.
Et encore, se réclamer de l'indépendance mais montrer en même temps qu'elle peut attendre, ne peut pas aider la cause de cet objectif, c'est bien évident.
Enfin, le pouvoir use rapidement, très rapidement, toute marge de manoeuvre essentielle à une action indépendantiste concrète.
À Monsieur Parizeau, et bien d'autres avant lui il faut le dire, qui remettent en question le souverainisme actuel, les péquistes rétorquent qu'il ne faut pas parler de mécanique et faire de stratégie ouverte.
Cette réponse est à côté de la question, et ne rend pas justice au propos bien légitime de ceux qui ne font que constater que nous avons affaire à autre chose, ici, que l'indépendance.
Non, ce constat ne consiste en rien à réclamer des dates et des calendriers précis. Une proposition indépendantiste suffirait.
Nic Payne
Montréal
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2 commentaires
Serge Charbonneau Répondre
20 juin 2010Monsieur Payne dit : «le PQ n’est pas indépendantiste, il est souverainiste.»
Cette observation est sans malice. Une observation "logique". Par contre, je considère que Monsieur Payne tombe dans le piège des mots.
Ah! Les mots !
Les maudits mots ! Ce qu'ils peuvent être utilisés, «les mots»! On les dénature, on triture leur signification, on les sculpte dans les esprits, on les met sur un piédestal à en oublier les gestes, les actions, les faits.
Peu importe les mots, le PQ de Pauline Marois démontre que pour ce parti l'Indépendance, la Souveraineté, bref le PAYS est bien secondaire. En premier c'est le petit pouvoir qu'ils-elle recherche.
On s'accommode d’Ottawa en jouant le rôle du valet qui se montre "sérieux", mais en craignant de s'affirmer dans un rôle supérieur au rôle accordé, celui de valet de province.
« pousser à la limite le carcan fédéral. » Ça n'a rien de "souverainiste". Lorsqu'on est souverain, on est indépendant et on se fout pas mal de ce que le "fédéral" peut bien dire, faire et penser. On ne se "limite" pas à le pousser à ses limites. Lorsqu'on est souverain on se fout carrément de "ses limites", on marche son chemin, c'est tout. Lorsqu'on est Souverain on est Indépendant.
Les Pays à l'ONU sont souverains. Les Pays ayant de la dignité visent la souveraineté politique, alimentaire, énergétique, économique, bref l'Indépendance totale de l'influence extérieure. C'est bien sûr "utopique", nous vivons dans un monde imbriqué et le système néolibéral de libre-marché capitaliste tente de s'ingérer constamment dans les politiques intérieures et extérieures des pays Indépendants souverains.
Je considère comme un piège fédéraliste ces chicanes de termes consistant à différencier la Souveraineté et l'Indépendance. Une façon subtile de nous diviser.
Le PQ de Mme Marois n'est ni Indépendantiste, ni Souverainiste (termes synonymes), mais sous l'hypnose d'Ottawa et a des visées de petits pouvoirs plutôt que des aspirations nationalistes.
Si nos actions sont en fonction d'Ottawa alors nous sommes, non pas Souverainistes ou Indépendantistes, mais nous sommes «provincionnalistes».
Si nos actions sont selon nos aspirations, notre détermination et notre dignité de peuple souverain, nous sommes des Souverainistes indépendants de ceux qui veulent nous tenir sous leur influence.
Cessons de tergiverser sur ces termes synonymes et disons les choses clairement.
M'inspirant de Bush (rien de moins) je dirais «Vous êtes à Ottawa ou vous êtes à Québec» (« Ou vous êtes avec nous, ou vous êtes contre nous ». Vous êtes avec eux ou vous êtes avec nous.)
Tergiverser sur ces termes est un piège fédéraliste qui nous divise un peu et surtout nous fait perdre notre énergie à discuter de niaiseries.
Outre les mots, je suis d'accord sur l'analyse de Monsieur Payne.
Le PQ-Marois joue les faiseurs d'Indépendance «par la bande» et n'ose pas affronter la Souveraineté de front craignant de devoir subir les reproches d'un "hypothétique échec".
C'est un manque de courage politique et un jeu électoraliste classique qui consiste à toujours vouloir préserver la chèvre et le chou.
Le manque de courage politique est répandu dans tous les partis. C'est d'ailleurs pourquoi les gens ont perdu confiance aux politiciens. Tous des trous-de-cul qui ont peur de parler avec des mots clairs et qui ont surtout peur d'agir craignant de faire des vagues fatales à leur "position". Tous des trous-de-cul manquant de colonne vertébrale, de courage, de dignité, de franchise, des hypocrites qui ne pensent qu'à se faire élire et qui additionnent chaque vote avant de mettre un pied en avant. Le PQ-Marois agit exactement comme tous les autres partis.
Serge Charbonneau
Québec,
Un séparatisssss, pour la Souveraineté indépendante et l'Indépendance souveraine.
Archives de Vigile Répondre
20 juin 2010La leçon de la loi 101 sécurisante et inefficace n'a pas suffit .
En gérant le provincialisme canadian durant que le Québec s'anglicise à haute vitesse le PQ va nous mettre dans le pétrain pour longtemps .
Pourtant la preuve à été faite que le fédéralisme est totalement irréformable et Charest se prépare en plus en septembre à imposer des miettes réformistes pour leurrer la Nation Québecoise
Le PQ à l'occasion qui se renouvellera pas de nous conduire à l'indépendance avec le déclin des fédéralistes à Charest et il doit foncer dans ce sens et non pas nous faire perdre nos vies dans des réformettes .