Bilingues, dites-vous?

Soyons sérieux!

Bref, nos complexes ne viennent pas de nulle part, et à cause d'eux l'anglophilie qu'on connaît ailleurs revêt ici un caractère plus périlleux.

Écoles passerelles - Loi 115


Un peu partout sur le globe, et à divers degrés selon les régions et les individus, on cultive une certaine fascination à l'égard de la langue anglaise. On devine aisément que la puissance économique et politique historique des États-Unis D'Amérique n'est pas étrangère à ce pouvoir d'attraction. À l'heure d'internet et de la mondialisation, ce phénomène soulève plus que jamais des questions fort intéressantes, sur lesquelles, d'ailleurs, l'essoufflement apparent de l'empire américain et la montée d'autres puissances comme la Chine, par exemple, apportent sans doute un nouvel éclairage : Quelle est la valeur de la diversité linguistique ? Doit-on protéger les autres langues ? La planète va-t-elle, ou doit-elle, devenir anglaise ?

Il faut dire, cependant, que lorsqu'on voyage le moindrement en dehors des infrastructures et circuits touristiques très fréquentés, on constate qu'on est encore bien loin d'un tel scénario. Mais, cela n'empêche pas des individus, où qu'ils soient, de vouloir s'approprier des petits bouts de cette langue, même s'ils ne la parlent pas parce que le besoin réel de le faire n'est pas présent.

Pensons seulement aux Français, dont les Québécois s'amusent souvent de l'habitude qu'ils ont d'adopter des mots d'anglais à tour-de-bras, y compris quand il existe pourtant un équivalent français tout-à-fait simple et efficace. Sauf que, dans ce cas, la mécanique de la langue n'est absolument pas touchée, et la prononciation reste strictement française -- ce qui nous fait bien rigoler, ici --. En fait, cet échange de mots entre le français et l'anglais a cours depuis fort longtemps, dans les deux sens, et n'a pas, jusqu'à maintenant, signifié la disparition d'une langue au profit de l'autre, du moins, en France et en Angleterre. Il s'agit plutôt d'une sorte d'osmose, d'enrichissement mutuel.

***

Au Québec, par contre, ce phénomène prend une autre tournure. Il est en quelque sorte décuplé, et perverti, lorsqu'il traverse le prisme du statut politique broche-à-foin débilitant qui est le nôtre.

C'est en vertu de cela que des chefs politiques comme Pauline Marois et Gérard Deltel souhaitent le " bilinguisme " des étudiants Québécois, et donc éventuellement de tous les Québécois, comme le font aussi avec insistance certains acteurs médiatiques bien en vue, convaincus qu'ils semblent d'être de je ne sais quel réalisme moderne.

Cet empressement à se précipiter, ventre-à-terre, dans l'apprentissage exhaustif forcé, à grande échelle, de la langue qui est justement celle au profit de laquelle nous disparaissons depuis des générations, ressemble étrangement à une sorte de pulsion auto-destructrice. On croit y voir le réflexe d'une nation qu'on a tellement conditionnée à s'assimiler qu'elle est aujourd'hui en voie de finir le travail elle-même, sans même qu'on l'y incite explicitement.

Cela n'a strictement rien à voir avec les vertus, que je reconnais volontiers, du plurilinguisme individuel.

Au Québec, on voit souvent sa propre langue nationale, si on ne parle qu'elle, comme une relique, un vestige embarrassant qui se vit comme un empêchement d'accéder à la plénitude individuelle, au bonheur et à la prospérité, à l'ouverture sur le monde et la galaxie entière. Je n'invente rien, des sondages de maisons reconnues ont montré des choses stupéfiantes à cet égard.

Mais voilà, on doit remarquer que ce comportement est rigoureusement logique, s'il s'inscrit dans une démarche d'acceptation de notre réalité canadian : Le Québec français n'est même pas une province, c'est un groupe linguistique parmi d'autres dans cette province, national certes, mais dont le pouvoir d'intégration est sans cesse compromis par sa défaite systémique quotidienne devant celui de la marque Canadian. Ottawa le dit ( dans la motion du parlement sur la nation Québécoise ) : " The Québécois form a nation... ". Cette formule particulière, avec le mot français dans le texte anglais, confirme notre confinement au rang de tribu linguistique. Dès lors, cette langue est effectivement une disparité qui devra, à terme, être aplanie si l'on veut participer pleinement au cheminement majoritaire, afin qu'un peu de la gloire des puissants rejaillisse sur les ex-parlant-français.

Bref, nos complexes ne viennent pas de nulle part, et à cause d'eux l'anglophilie qu'on connaît ailleurs revêt ici un caractère plus périlleux.

Pourtant, nous ne parlons pas le lituanien, le norvégien, ou je ne sais quel dialecte impossible du fond de la jungle. Nous parlons une grande langue internationale -- une des deux seules, avec l'anglais, à être parlées sur cinq continents -- transie de culture et de prestige, dont la planète entière regorge de bibliothèques remplies d'ouvrages intemporels lui faisant honneur à chaque mot.

Nous avons la chance inouïe de posséder cet outil inestimable, qui pourrait faire de nous un carrefour, un symbole mondial de la diversité, à titre de pays francophone d'Amérique prospère et créatif, bourré de ressources, avec tout ce que cela implique de retombées et d'opportunités potentielles.

Mais non. Il faut plutôt s'angliciser à vitesse grand V, parce que certains pensent que s'ils avaient parlé la Langue Supérieure, ils auraient eu de meilleures carrières ou, qui sait, trouvé l'amour, ou une quelconque connexion avec l'universel, que dis-je, avec le cosmos.

Pensez-y : Nous sommes à quatre-vingts pour cent francophones. Or, on ne cesse d'entendre qu'au Québec, il faut être bilingue -- pourvu que cela inclue l'anglais, évidemment -- pour avoir un bon emploi. Mais comment cela est-il possible ? Le Québec entier travaille-t-il dans le commerce international ? Sommes-nous des millions de diplomates, ou de chercheurs universitaires ? La Patate Du Coin expédie-t-elle de la poutine en Australie ?

Soyons sérieux.

Cet impératif international dont se gargarisent les anglomanes à tout crin, bien qu'il existe sans doute, ne se vérifie pas dans des proportions qui justifient l'ampleur de leur rêve bilingue.

Une explication plausible, ici, est que les francophones exigent entre eux, les uns des autres, qu'ils parlent anglais. Nous nous serions affranchis des patrons anglais d'autrefois, pour mieux reprendre nous-mêmes, aujourd'hui, notre propre assimilation.

Le rêve d'indépendance des années soixante s'étant incarné dans un processus au cours duquel nous avons bel et bien bâti un pays, à coups de nationalisme et de loi 101, cette démarche s'est essoufflée quelque part entre 1995 et maintenant, et nous n'avons pas donné à ce pays son indépendance, si bien qu'il semble que nous soyons maintenant en mode marche-arrière, ou dans une sorte de réajustement à des paramètres provinciaux.

Quoi qu'il en soit, qu'une proportion significative de Québécois doive maîtriser l'anglais davantage que de façon rudimentaire ou pas du tout, cela va de soi. Que la mondialisation accentue cet état de fait, d'accord. Que nos écoles enseignent convenablement les fondements de cette langue, pour qu'elle puisse s'apprendre rapidement dans la pratique si le besoin s'en fait sentir plus tard, soit. Mais, vouloir faire de tous les Québécois des " parfaits-bilingues " dans une province canadienne en constante marginalisation dont le français n'est déjà pas trop bien foutu, pour le seul bénéfice de la minorité d'entre eux pour lesquels cela sera vraiment nécessaire un jour et qui peuvent fort bien l'apprendre autrement, aussi bien sinon mieux que sur des bancs d'école, est un projet draconien, exorbitant, dont je ne suis pas certain que les promoteurs mesurent correctement les tenants et aboutissants.

D'abord, imaginons un instant qu'un observateur neutre vienne ici et qu'on lui demande quelle langue, du français ou de l'anglais, est la plus délabrée, créolisée, et engagée sur la pente de la disparition. La réponse va de soi -- et je ne veux pas blâmer individuellement mes compatriotes Québécois en disant cela -- c'est le français. Je pense que c'est un constat que nous pouvons tous faire, indépendamment de notre propre maîtrise de la langue, et sans s'auto-flageller inutilement. La situation n'est peut-être, je dis bien peut-être, pas irréversible, mais certainement préoccupante, pour peu que la survie de cette langue soit digne d'intérêt.

Dans cette perspective qu'on néglige systématiquement, la seule chance que nous avons d'être bilingues n'est-elle pas de veiller à rescaper un peu le français avant qu'il ne soit trop tard ?

En ce sens, que signifie être parfait bilingue ( comme si on s'approchait de la perfection en devenant bilingue... eh misère ! ) ? Parler français plus ou moins bien, et anglais tout-croche en plus ? Méchant progrès. Français pas trop mal et anglais non plus ? On dit souvent qu'il faut bien posséder sa langue première pour bien apprendre une langue seconde. Quoi qu'il en soit, je présume qu'ici, parfait signifie qu'on parle une langue autant que l'autre, que ce soit bien ou moins bien. Ce n'est pas un petit programme.

Mais dans ce cas, à côté des États-Unis et, tant que le Québec demeure une province qui ne s'appartient pas, à même l'éteignoir canadian dont on fait semblant d'oublier qu'il a comme caractéristique historique essentielle d'avoir toujours fait disparaître le français à vue d'oeil, en combien de temps le Québécois parfait-bilingue deviendrait-il parfait-anglais ?

À quoi le français pourrait-il bien servir, même sur le territoire Québécois puisque toujours dans un régime canadian qui n'en a rien à cirer, si de toute façon les Québécois parlaient tous aussi bien l'anglais que le français ?

Telle est la question que soulèvent vraiment, à mon sens, les férus de parfait-bilinguisme intégral. Plus simplement, voulons-nous continuer d'être francophones ?

Personne n'est obligé de répondre oui à cette question. Mais au moins, soyons conscients de ce que nous faisons.

Devenons des anglo-canadians d'adoption arborant un certain folklore frenchie, ou bien persistons dans ce que nous sommes, ou mieux, persistons et donnons-nous enfin les moyens d'en tirer le meilleur parti, par l'indépendance. Une fois ce statut acquis et l'identité francophone du Québec bien campée et incarnée dans un état dont notre nation serait le seul maître, peut-être alors serait-il possible d'évaluer plus sereinement notre rapport à l'anglais, et de tenter des moyens plus audacieux que ceux que nous pouvons nous permettre dans notre position de faiblesse actuelle, d'améliorer son apprentissage si cela faisait consensus.

Quant au Québec-canadien-français-mais-parfait-bilingue, je n'en vois pas la faisabilité. La schizophrénie politique doit s'arrêter quelque part; vouloir être, à même un pays anglais, un pays français dans une province, tout en s'anglicisant mais en faisant respecter sa langue, franchement, ça commence à ressembler à un mauvais délire.

En définitive, voici un ennième dossier ou notre non-indépendance vient embrouiller les enjeux et boucher les horizons, et pas nécessairement du côté où l'on s'y attend...




Nic Payne

Montréal





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8 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    16 juin 2010

    Monsieur Payne,
    Votre texte m'a tout à coup rappelé le jeune étudiant fraîchement débarqué au département d'économique de l'université de Sherbrooke ( Sherbrooke prononcé à l'anglaise) que j'étais, voici quelques décennies. Le directeur et le corps enseignant avait résolu que toute la documentation de référence laissée aux étudiants à 100 % francophones serait en langue englaise pour leur plus grand bénéfice évidemment ! Comme si la science économique n'avait pas en France et ailleurs dans le monde une documentation ou des publications valables en français.
    Jeune écervelé à l'époque, j'étais monté aux barricades avec quelques confrères pour exiger des référence en français. Je ne pouvais pas concevoir ni accepter une telle situation de devoir quasiment acquérir en accéléré une langue seconde, l'anglais, pour faire des études en économique au Québec. Quelle injustice et quel affront ! Si j'avais été étudiant à Toronto, Boston ou Chicago, oui, mais pas à Sherbrooke P.Q. Et à Mcgill P.Q. ? Peut-Être, étant donné les droits de la minorité anglophone du Québec d'étudier dans sa langue et d'assimiler en douce certains de mes compatriotes qui visent probablement tous une carrière internationale chez...statistiques Canada !
    Contre qui nous nous battions alors ? Contre des dirigeants francophones d'une unniversité francophone. Qui est surtout visé dans votre article « Soyons sérieux ! » ? Des francophones qui croient que leur réussite personnelle et surtout celle de leur progéniture passe obligatoirement par le bilinguisme, lors même que la langue françaiset est parlée vaille que vaille et que nous formons à peine 2 % de la population nord américaine. Si nous en sommes rendus là, à nous batttre entre nous pour comprendre et partager certaines réalités incontournables, soyez assuré que la sécession du Québec ne changera rien au portrait d'ensemble d'une société en quête désespérée de son âme, sécession qui dè lors ne saurait se faire, puisque l'essence de notre peuple aura été perdu !
    Yvonnick Roy

  • Archives de Vigile Répondre

    15 juin 2010


    " O " et anonyme, merci de vos bravo et merci.
    M.Bousquet, je ne fais pas l'apologie de l'unilinguisme.
    Je soumets, plutôt, que dans l'état actuel des choses, sans son indépendance et alors que le français est en mauvaise condition, le Québec est en mauvaise posture pour évaluer correctement son rapport à l'anglais, et pour se donner comme objectif la bilinguisation " parfaite ", français-anglais, de sa population entière, à travers son système d'éducation.
    Dans la perspective actuelle, l'état du français me préoccupe davantage.
    Autant les vertus du plurilinguisme individuel me sont évidentes, autant il m'apparaît primordial de ne pas accéder à l'idée que l'épanouissement du Québec collectif, déja l'un des endroits les plus bilingues et trilingues au monde, passe nécessairement et absolument par encore plus d'anglais.
    Ce qui nous différencie de plusieurs autres peuples, ici, n'est pas de ne pas parler anglais, mais bien de mal maîtriser notre propre langue nationale. Ayons la sagesse de s'autoriser ce constat sans s'entre-pointer-du-doigt.
    Cordialement,
    N.P.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 juin 2010

    "Il n'y a que deux seules langues,le francais et l'anglais, qui sont présentes sur les cinq continents".
    C'est sûrement pour faire disparaître la langue francaise qui concurrence la leur, que les anglophones font tout en leur pouvoir pour la faire disparaître en prétendant que la leur est supérieure. Elle est plus simple, plus répandue mais supérieure, sûrement pas.
    Croire que l'apprentissage de langue anglaise va permettre aux québécois d'avoir une meilleure place dans le Canada est un leurre. Si jamais les québécois devenaient tous bilingues et finir par s'assimiler aux anglophones, ces derniers ne manqueraient pas de les mépriser davantage et de les traiter comme des citoyens inférieurs de la même facon dont les noirs sont méprisés aux E.U. Ne nous racontons pas d'histoire, les Canadians sont aussi racistes envers les francophones que les états-uniens le sont envers les noirs.
    La meilleure protection pour assurer la survie des québécois, est de ne pas appendre "massivement" l'anglais et...d'avoir notre propre pays.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 juin 2010

    Lorsque René Lévesque a dénoncé une minorité de rhodésiens au Québec, il l’a fait en français, mais il s’adressait aux "parlants français", il s’adressait tout naturellement à Nous, un peuple.
    Il délimitait radicalement ce qui devait l’être.
    Depuis ce temps, hélas, aucun politicien ni parti politique, aucun et nulle part, personne ne s’est jamais adressé DE FAÇON SÉRIEUSE—soyons sérieux, en effet -- au peuple que Nous sommes, ni aux élections, ni aux référendums.
    Le peuple français d’ici a été abandonné à tous les flots et toutes les modes. Cela dure depuis longtemps.
    Les plus démissionnaires parmi Nous se sont constitués en association, en parti politique, et se sont même proclamés élite. Les plus lâches Nous proposent leur courage, en prétendant qu’il est dans l’ordre que notre peuple—notre peuple, Nic Payne—le peuple québécois, le peuple des français d’ici, Nous, que ce peuple doit prendre sa place, certes, mais pas trop, pas trop, puisque sa place normale n’est surtout pas centrale. Ce n’est pas pour rien que le slogan « maître chez nous » fut naguère un slogan politique si puissant : cela témoignait que Nous ne l’étions pas !
    Le peuple des français d’ici a un rapport historique bien particulier à l’égard du territoire, de « son » territoire. Tout au fond de lui-même, le vieux fond « canadien-français », encore parmi de Nous, il se rappelle confusément que le territoire lui a toujours été contesté, dans l’ouest canadien, radicalement, et même ici, au Québec : le Québec francophone, le territoire historique, celui de la Vallée du St-Laurent, ce territoire a été une terre d’émigration des francos, avant d’être une terre d’immigration comme maintenant. Dans une moindre mesure, nous avons subi le sort du peuple irlandais.
    Si aucun parti ne s’adresse à Nous autrement que comme une minorité culturelle parmi d’autres, occupant simplement un territoire, au surplus contesté, Nous ne disparaîtrons pas de sitôt, soyons sérieux, mais Nous abandonnerons rapidement la langue française qui Nous distingue, précisément pour rejoindre la majorité. Les peuples ne s’accordent nulle part avec le statut de minorité--la pression sur les individus est trop forte-- c’est un statut transitoire.
    Le risque n’est donc pas que le Québec devienne une grosse Acadie—avec de faibles moyens, les Acadiens se défendent de façon exemplaire—le risque serait plutôt qu’il devienne comme l’Ontario franco, sans défense, là précisément où le titre d’un grand spectacle s’était intitulé « l’écho d’un peuple ». Quel titre n’est-ce pas ?

  • Archives de Vigile Répondre

    15 juin 2010

    Eh ben voilà : Pas besoin de les nommer, les assimilateurs perroquets : bilinguisme ! bilinguisme ! bilinguisme ! en anglais!, en anglais ! en anglais !… Pas besoin de les siffler, ils apparaissent partout ! Admireraient-ils un Français « fluent » en espagnol, un Chinois, tiens, entiché de français, selon leur dernière lubie ? Non ! L’anglais ! au Québec, essentiel à tout ouvrier d’une grande fromagerie des Bois-Francs, mécanicien de Portneuf employé sur équipement aratoire… Et pour exemple à suivre par tout Québécois moyen, une journaliste de carrière qui a choisi d’œuvrer à renseigner les assimilateurs en chef in The Gazette. Bientôt on va brandir Celine, Guy Laliberté ou Robert Lepage…Tout Québécois souhaite conquérir le monde ! Et pour toute réplique à leurs interlocuteurs «qui ne sont pas nés », ils n’hésiteront pas à utiliser le vocabulaire méprisant de leurs maîtres : frileux, peureux de l’anglais (au lieu de prévoyants) et « losers » parlant une langue trop faible pour nous renseigner dans les médias internationaux, langue qui n’apparaît pas dans les 3 langues du dépliant d’un frigo neuf, langue sur laquelle on peut marcher si on obéit à l’envahisseur sans gêne mandaté pour la terreur du « vivre en anglais parfait » ou mourir.
    Belle proposition du participant ci-haut :
    · Lors du prochain référendum, il faudra que ce soit clair pour les francophones québécois entre quoi ils doivent choisir. Oui = pouvoir vivre en français et pour permettre aux générations futures de le faire, Non = Choisir de s’assimiler à l’anglais à moyen long terme.

  • Gilles Bousquet Répondre

    15 juin 2010

    Ceux qui vont me convaincre que d'être unilingue est supérieur à être bilingue ou trilingue, ne sont pas encore nés.
    La peur de l'anglicisation est une chose mais la réalité économique et pratique en est une autre et être bilingue et être anglicisé ne sont pas des synonymes.
    Que ceux qui veulent demeurer unilingues forment une association d'unilingues pour passer le temps e, si ça leur tente, pour dénoncer ceux qui sont bilingues comme : Mme Josée Legault, une Québécoise bien connue, qui gagne sa vie en s’exprimant dans plusieurs médias anglophones et francophones du Québec, vient d’écrire sur son blog au site Internet VOIR.CA, sur elle-même : « Votre humble chroniqueuse, « parfaitement bilingue», comme on dit, depuis l'âge de 8 ans ».

  • Archives de Vigile Répondre

    15 juin 2010

    Bravo pour votre la profondeur de votre réflexion qui reflète très bien la situation du français face à l'anglais au Québec.
    Dans chaque millieu où le billinguisme a été implanté, la langue en "position de force" fini par être utilisé à tout escient et l'autre langue revêt d'un usage symbolique.
    Les exemples à ce sujet sont présent à de nombreux endroits dans le monde mais ceux se rapprochant le plus à situation du Québec sont Le flamand à Bruxelles par rapport au français, l'afrikaans (français/allemand/néerlandandais) en Afrique du sud par rapport à l'anglais.
    Lors du prochain référendum, il faudra que ce soit clair pour les francophones Québécois entre quoi ils doivent choisir. Oui = pouvoir vivre en français pour et permettre aux générations futures de le faire, Non = Choisir de s'assimiler à l'anglais à moyen-long terme.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 juin 2010

    M. Payne,
    Merci de mettre tout votre poids culturel dans cette balance de plus en plus inégale. Il est sidérant de retrouver dans tous le médias possibles les mêmes agents de dénationalisation bornés à un mantra: le bilinguisme obligatoire. Vous les désarçonnez sans doute en rappelant que tous les Québécois ne sont pas appelés à faire du commerce international. Vous les éblouissez peut-être en rappelant que le français n'est pas la dernière des langues mais une des plus enviables pour ceux qui en sont privés. Ces corbeaux voraces ne tiennent compte d'arguments qu'on peut leur servir, alors votre notoriété sera peut-être l'arme pour infléchir leur obstination ou pour guérir leur cécité assimilatrice.