La Caisse de Dépôt

Un trou de 30 milliards dans la sacoche!

Une partie de ces pertes serait attribuable à la stratégie de placement instaurée par Jean Charest : le rendement à tout prix

Chronique de Jean-Claude Pomerleau


Le PQ et de l’ADQ, en comparant les rendements des indices par catégories
d’actifs, estiment que les pertes de la Caisses de Dépôt pourraient
s’élever à 30 milliards. Refusant de préciser l’ampleur des pertes, le
Président de la Caisse, M Richard Guay, est venu confirmer que les
résultats ne seront dévoilés qu’en Février 2009. Comme l’ampleur du pire
désastre financier de l’histoire de la Caisse ne sera pas précisée d’ici là
, on comprend mieux l’empressement de Jean Charest à vouloir précipiter le
Québec en élection le 8 Décembre prochain.
On peut comprendre que la crise a entraîné une baisse importante des
marchés, ce qui influe sur le rendement de la Caisses. Mais il y lieu de
se demander, dans quelle mesure ces pertes ont été accentuées par la
stratégie de placement imposer par le gouvernement Charest : Le rendement à
tout prix. Orientation stratégique qui n’a manquer influencer M Richard
Guay, qui agissait comme gestionnaire de risque avant d’être nommé à la
Présidence de la Caisse.
Comment expliquer que ce dernier qui ait pris la décision de faire de la
Caisse le plus gros détenteur de Papiers commerciaux adossés sur des actifs
(PCAA) au Canada, soit 14 milliards. On parle ici du choix aberrant de
placer près de 10% de l’actif de la Caisse sur des titres n’ayant reçu
qu’ « une seule cotation (celle de DBRS) alors que deux notations auraient
été requises (S&P et Moody's ayant refusé) » (1) pour que ces titres se
qualifient pour des investisseurs sérieux. Comment évaluer ces titres
quand la norme qui s’applique est la valeur au marché (market to market),
alors qu’il n’y a plus de marché, parce que plus personne ne veut toucher à
ces produits !
Quelle sera la perte sèche de la Caisse, sur ce qui s’avère être, à
l’évidence, la pire décision de placement dans son histoire. Et y a t il
d’autres décisions de cette nature, que M Richard Guay aurait pris à titre
de gestionnaire de risque ? Et avec quelle conséquences désastreuses pour
l’ensemble du Québec ? Il ne semble pas que les médias soient pressés de
nous en informer ; du moins pas avant les élections : « Le sujet est en
effet crucial et cela relève du scandale que les journaux n'en parlent pas
plus », (M Rodrigue Tremblay, ex Ministre du gouvernement Lévesque, en
réponse à mon courriel, l’interpellant sur la situation à la Caisses de
Dépôt). Pas plus qu’ils ne s’interrogent sur la pertinence de la décision
de promouvoir, ce même M Richard Guay, à la Présidence de la Caisses de
Dépôt et Placement du Québec, après qu’il eut commis ces ereurs. Décision
fortement influencée par l’ex Président de la Caisse, M Henry Paul
Rousseau, lequel, entre temps, est passé du coté de Power Corporation.
Ceci explique peut être cela. (2)
Les résultats désastreux de la Caisse s’ajoutent à d’autres décisions
marquées au coin de la fixation idéologique et du clientélisme affairiste
qui caractérisent le gouvernement Charest depuis leur arrivée au pouvoir.
Puisqu’il a décidé de précipiter le Québec en élection pour éviter d’avoir
à répondre de son bilan, dont le bulletin chiffré apparaîtra plus
clairement au printemps. Alors soit, allons y en élection. Car il y a
urgence en la demeure de reprendre le contrôle de notre État des mains de M
Charest et de sa clique d’affairistes, qui le squattent à leurs avantages
depuis trop longtemps déjà. N’attendons pas au printemps, offrons nous un
cadeau de Noël, redonnons nous notre État !
La partie est loin d’être gagné. Les libéraux ont déjà monté un dossier
sur Mme Pauline Marois, lequel sera activé en temps et lieu avec la
complaisance de la médiacratie fédéraliste. Ajouter à cela la présence du
Parti Vert, instrumentalisé par les fédéralistes. Et la présence de Québec
Solidaires (de Charest), parce que ce parti va surtout gruger des voix au
Parti Québécois. Et vous avez une idée de la difficulté de la bataille
cruciale qui s’annonce.
***
(1) http://www.ledevoir.com/2008/11/01/213640.html
(2) http://www.vigile.net/Paul-Desmarais-prend-le-controle
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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9 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    10 janvier 2009

    Une source anonyme a l'interne de la Caisse confirme mon opinion exprimée dans le présent texte : les pertes sont accrues du a la manipulation politique de la Caisse.:
    http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/article/20090109/LAINFORMER/901091133/-1/LAINFORMER01
    JCPomelreau .

  • Archives de Vigile Répondre

    1 décembre 2008

    Le public serait en droit de connaitre les conséquences des pertes de la Caisse sur les cotisations, en autre de la SAAQ.. En passant, cette article confirme que la Caisse a été surexposée aux risques:
    http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/national/200812/01/01-805925-vers-une-hausse-des-tarifs-a-la-saaq.php
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    28 novembre 2008

    M Michaud est d'avis que les pertes de la Caisse sont dues a l'orientation stratégique en matière
    de placement ( le rendement a tout prix) donné par Charest. Il en porte donc l'entière responsabilité politique . Ce qui confirme mon point de vue.
    http://www.vigile.net/Michaud-attribue-les-problemes-de
    JCPomerleasu

  • Archives de Vigile Répondre

    4 novembre 2008

    Je suis optimiste pour la Caisse même si R-C prêche la déroute sans arrêt depuis 1 an. Dans son aventure, la Caisse a connu plusieurs corrections boursières, celle des tours jumelles a durée 2 ans. Après chaque correction, la Caisse a connu un rebond important. Après le recul de 1981 elle a sauté de 33% , après 1994 de 15% durant les 5 années suivantes, après celle des tours jumelles un rebond de 14% en moyenne durant 4 ans. En 2007, elle s'en est sortie avec 5.6% derendement malgré la correction de septembre. Je parie qu'elle fera un rebond encore entre 15 à 20% en 2009 et ce sans consulter les augures.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    4 novembre 2008

    La baisse marqué du rendement de la Caisse de dépôt aura des conséquences multiples qui vont finir par nous affecter tous:
    http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/national/200811/03/01-35884-le-bas-de-laine-des-quebecois-malmene.php
    Si les marchés rebondissent, suite à une courte récession, si c'est le cas la Caisse va se replacer d'ici quelques années, et les conséquences de la baisse seront résorbées. Mais la crise sera plus profonde que celle due à la bulle des techs en 2000. Dans ce scénario les conséquences des pertes de la Caisses sur l'ensemble de la situation financière du Québec sera très sérieuse. Et c'est ce scénario qui est le plus probable selon Nouriel Roubini, l"économiste qui a tout vu venir:
    http://www.rgemonitor.com/roubini-monitor/254168/bloomberg_october_27_2008__roubini_sees_significant_downside_risk_for_equities
    JCPomerleau

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    3 novembre 2008

    M Charest précipite le Québec dans une élection inutile pour échapper à son bilan désastreux, dont le bulletin chiffré apparaitra clairement au printemps. Il sera alors trop tard pour dire: On a pas voté pour cela. La campagne électorale qui vient doit donc être l'occasion de faire ressortir le bilan que les libéraux veulent cacher à tout prix: au printemps ça va être laid
    Et les pertes historiques de la Caisse font partie de ce bilan. Elles sont de deux ordres.
    Il y a les pertes liées à la fluctuation des marchés qui influe sur le rendement. Ce n'est pas à ce niveau que je m'attarde, mais bien sur les pertes qui découlent du choix de stratégie de placement imposé par le gouvernement Charest à la Caisse: Le rendement à tout prix. Et du choix du gestionnaire de risque qui suivait cette orientation. En occurrence, M Richard Guay qui est responsable de la pire erreur de placement de l'histoire de la Caisse: L'achat de 14 milliards de PCAA. On parle de près de 10 % de l'actif de la Caisse misé sur des titres qui n'avaient reçu qu'une cotation (D'une agence mineur de Toronto:DBRS) alors qu'il en fallait 2 pour qualifier le placement (2 agences sérieuses avaient refusé de coter ces produits, avec raisons).
    La question qui se pose est simple: Pourquoi M Richard Guay, qui est responsable du pire placement de la Caisse (perte estimé de 4 milliards, pour le moment) est il promu par APRÈS à la présidence de la Caisse ? Suis je le seul sur la planète Québec à me poser cette question avant les élections ? Et est il impliqué dans d'autre placement de cette nature guidé par la même idéologie de placement ou encore pire par un clientélisme intéresser. Ce dont je ne doute pas.
    Vous dites il ne faut pas politiser la Caisse. Bien d'accord, mais pour le moment il faut surtout la dépolitiser: Elle est morpionée de l'intérieur par des nominations politique. Les libéraux contrôle la Caisse et l'on mis au service de M Paul Desmarais. C'est ce qui explique la Nomination de M Guay à la présidence:
    http://www.vigile.net/Paul-Desmarais-prend-le-controle
    M Charest a ouvert la porte à la classe affairiste qui squattent notre État systématiquement. Il y a urgence en la demeure de reprendre le contrôle de notre état et malheureusement on est pris avec une armée de scouts pour faire une bataille qui sera sans merci.
    Cette bataille s'inscrit dans un cadre plus large de la mondialisation: L'ordre marchand contre l'état nation:
    http://www.vigile.net/Les-pions-Sarkosy-et-Charest
    Les affairistes ne lâcheront pas facilement leur prise.
    JCPomerleau
    P.s Pour ce qui est de la crise, elle sera profonde et de longue durée. À titre de gérant d'estrade en économie, je la surveille, en mode anticipation en intelligence économique, sur le radar du Laboratoire Européen d'Anticipation Économique (LEAP) depuis Janvier 2008: http://www.vigile.net/Diner-sur-le-Titanic

  • Marcel Haché Répondre

    3 novembre 2008

    Nous avons été habitués depuis très longtemps à des premiers ministres québécois qui étaient des pragmatiques.Qu'ils soient du P.Q. ou du P.L.Q.
    Charest est d'une sorte toute nouvelle:c'est un politicien idéologue.Et l'électorat a du mal à le percevoir.
    Alors qu'il est conservateur--dans la vraie couleur qui lui sied dans le spectre--il lui suffit de sourire, et cela le fait paraître engageant.Ce n'est surtout pas un politicien engageant.Et maintenant qu'il a survécu à la fronde qui s'est exercée contre lui longtemps dans le P.L.Q,on risque de découvrir un politicien bien plus hargneux et rancunier que ses sourires et son légendaire sens de l'humour laissent voir.Charest n'est pas un véritable pragmatique.
    Peu importe ses positions sur la place du Québec dans le Canada,nous aurions tort d'oublier qu'il est un fédéraliste non seulement convaincu, mais un fédéraliste fondamentaliste.Bien plus encore que Chrétien lui-même.C'est tout dire.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 novembre 2008

    Quand on discute de la Caisse de Dépôt sur une tribune électorale partisane comme celle-ci on risque de faire fausse route. À la création de la caisse en 1965, Lesage,Parizeau, Levesque et les autres ont pris la précaution de mettre la caisse à l'abri de la politique en faisant de celle-ci une société de la couronne tout comme c'est le cas pour Hydro Québec par exemple. Si la politique commence à mettre ses gros doigts, comme ce fut le cas du bi-céphalisme durant le mandat de Bourassa, les fonds de la caisse risquent de se retrouver dans les poches des amis du pouvoir avec nos pensions.
    Est-ce qu'à la demande d'un politicien comme Dumont la Caisse doit déposer un bilan en plein milieu d'exercice parce que la bourse descend, ou encore à la demande du pouvoir parce qu'elle monte vite ; tout cela pour en faire une cheval de bataille électoral? NON! Il faut laisser la Caisse travailler en paix, surtout lorsqu'il y a récession et qu'elle doit jouer défensif pour limiter ses pertes comme tout investisseur en bourse ou ailleurs.
    Mario prétend qu'on peut sortit un bilan de la caisse en criant lapin. Or il faut deux mois à celle-ci pour sortit des résultats annuels fiables. Ça n'a rien à voir avec un petit portefeuille de 100,000$ réparti en 20 produits financiers qu'on peut estimer approximativement sur le coin de la table. Pour juger du rendement de la Caisse il faut comparer 12 mois à ceux de l'an dernier, surtout s'il y a ralentissement. Et puis si la caisse commençait à produire des bilans partiels à demande ça couterait cher en rendement et en$. Et qui dit qu'une approximation publiée deux semaines plus tard serait valable lorsque la bourse flotte tant et change chaque jour?
    Je dis à tous les parti, ne faisons pas comme Jean Charest qui a fait sa première élection sur le dos de la Caisse de Dépôt en effrayant les électeurs. Cherchons plutôt lors du bilan annuel, après comparaison avec l'année précédente compte tenue d'un début de récession internationale, à équilibrer les politiques générales de celle-ci en conciliant pension d'abord avec développement québécois et enfin internationale, comme le suggère Parizeau. Les trente milliards de perte imaginés peuvent se redresser de moitié ou plus avec la bourse qui commence à remonter. On ne peut empêcher une récession américaine et le papier commercial de 14 milliards est recouvrable à 80%. Exemple, on pestait contre les coûts de l'immeuble de la Caisse mais on ne dit rien de la vente de son ancien immeuble qui a rapporté plusieurs centaines de millions. Laissons la caisse travailler et remettre son rapport en temps et lieu, le reste n,est qu'intrusion politique et partisane dans nos pensions
    Le reste de cet articles contient beaucoup de véritésqu'il serait trop long de nuancer ici.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 novembre 2008

    Nous ne sommes pas dans le même contexte de la campagne du Bloc.
    Le PLQ et le PQ, sous Marois, ont formés un tandem pour tout ce que vous décrivez ci-haut et pour la réforme d'éducation, la commission B-T, et les plans d'immigration.
    Ils ont même modifié la charte québécoise en tandem pour satisfaire les minorités et affaiblir la majorité.
    Vous devrez fouiller creux pour trouver de quoi attaquer le PLQ sans ricochetter sur le PQ.