Sarkozy, le commis voyageur de Paul Desmarais

L’ordre marchand n’a aucune loyauté nationale, pas plus que ses pions politiques

Chronique de Jean-Claude Pomerleau


M Sarkozy est le pion de l’ordre marchand (1). La particularité de ces pions politiques est de n’avoir aucune loyauté nationale. Son intérêt et celui de ses mentors passent avant celui de la France. Et cet intérêt est celui de Paul Desmarais, un actionnaire important de Total (pétrolière) qui fait aussi dans le nucléaire. Et M Parizeau a très bien compris la raison de la déclaration de ce commis voyageur devenu Président de la France. La France (lire ti-Paul et Total) veulent se positionner dans l’industrie nucléaire au Canada, et pour améliorer leur chance, M Sarkozy est prêt à brader les intérêts supérieur de sa "famille".
M Parizeau qui en a vu bien d’autre a très bien compris ce qui se joue : Il y a des intérêts économiques qui motivent la déclaration « énorme » du Président de la France .
Et il semble que M Parizeau ait allumé certains journalistes qui se sont soudainement intéressés à l’industrie nucléaire canadienne. Et découvert que, surprise, surprise, le gouvernement canadien songe à privatiser EACL (Réacteurs CANDU).
Un privatisation qui pourra rapporter gros à ceux qui sauront se positionner. Car ces décisions sont scellées au plus haut niveau, d’où l’agitation sans doute du commis voyageur Sarkozy. Mais la question qui se pose. Même si M Sarkozy brade sa « famille » pour aider à la conclusion de cette prise de contrôle de l’industrie nucléaire canadienne, il y a peu de chance que le Canada anglais surmontent son aversion anti-française pour accepter ce transfert de leur actif dans ce domaine stratégique à…. des français. D’autant plus que les américains qui ont déjà la main haute sur Harper le prendraient très mal. Paul Desmarais a déjà tenté de prendre le contrôle de Canadian Pacific (le conglomérat) en partenariat avec la Caisse de Dépôt. Trudeau sous la pression du milieu d’affaire de Toronto avait dû voter une loi pour bloquer la transaction. Imaginez les francophones du Québec prenant le contrôle du joyau de Bay Street. C’est le fait de réaliser qu’il était ainsi « barré » dans son beau grand Canada qu’il aime tant, qui a incité Paul Desmarais à établir une tête de pont en Europe, en prenant pour base d’appui le Québec. Et quand le Québec sera souverain c’est ce même pont qui fera de Paul Desmarais un fervent défenseur le notre souveraineté. Je vous l’ai dit, l’ordre marchand n’a aucune loyauté nationale, que des intérêts.
Sarkozy danse sur la musique de Paul Desmarais, et puis après. Ce qui compte c‘est que « La France est la France et demeurera la France » (De Gaulle). Peu importe les commis voyageurs. Et qu’elle nous accompagnera en temps et lieu, mais ne lui demandons pas de nous précéder. En attendant si le Président de la France endort les canadiens, cela servira peut être notre cause. Car il ne s’agit plus d’en parler de la souveraineté, il s’agit de la faire.
Et à cet égard, notre seul problème, c’est Madame Marois qui réagit encore de manière limbique alors qu’un homme d’état comme M Parizeau nous montre clairement ce qui se joue vraiment, et quelle posture il faut prendre pour défendre l’intérêt supérieur de notre état. C’est dans de telles circonstances que l’on mesure l’écart de stature entre Monsieur et Madame !
***
Pour terminer, sur le Sommet de la Francophonie. Il n’y aura pas de progrès dans le développement des pays africains, qui constituent l’avenir de la langue française, tant que les leaders politiques, comme Sarkozy, mettront la politique de la France à la solde de société comme Total. Car cette société est une puissance financière occulte qui travail en sous mains pour empêcher que ces états africains ne deviennent fonctionnels. Ce qui leur permettraient d’offrir enfin une résistance au pillage de leurs ressources pétrolières par ces grandes sociétés venant de pays prêchant les vertus de la démocratie. C’est ce néocolonialisme qui tue l’Afrique. Tous les pays africains présents à cette rencontre le savent.
Pour ce qui est du rôle du Canada, pensez-vous que les cow-boys de l’ouest ont intérêt à faire progresser le français dans le monde. C’est ce qui explique qu’Ottawa n’avait aucune raison d’être proactif lors de cette rencontre.

(1) http://www.vigile.net/Les-pions-Sarkosy-et-Charest


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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    4 février 2009

    La raison derrière les manoeuvres de Paul Desmarais et Sarkosy: La prise de contrôle, par la France, de l'industrie nucléaire canadienne:
    http://www.thestar.com/Business/article/581941
    jcpomerleau

  • Marcel Haché Répondre

    22 octobre 2008

    Petit texte magistral,M.Pomerleau
    Votre rappel des démarches de Power Corp. concernant le C.P. remet une juste perspective.
    Et votre commentaire quant à" la faire" la souveraineté,l'est tout autant,votre real politic n'interdisant pas l'idéalisme.
    Permettez un commentaire en complément:la France fait partie d'un club sélect de grandes puissances.Aucune de ces puissances ne fonde sa politique extérieure sur l'encouragement aux "nationalités" nulle part.Si une d'entre elles le fait quelque part ,c'est dans la plus grande discrétion.Ce que ne permet plus la situation québécoise.Les grandes démocraties combattent plus ou moins vigoureusement les dictatures au moyen de la notion de respect des droits de l'Homme...qui sont respectés ici.Pour le reste, elles ne se combattent pas entre elles.Elles rivalisent,même durement,mais ne se combattent pas.
    C'est la stature politique historique du colossal général De Gaulle qui a permis naguère "Vive le Québec Libre".Le président Sarkozy ne peut plus marcher dans les traces du colosse.Une différence de pointure évidente.Et puis l'époque ne le lui permet pas.Non plus que certains intérêts,que vous rappelez si bien..
    Parmi le club sélect des grands,certains sont particulièrement exposés et nerveux concernant les questions frontalières et de "nationalités",l'Inde et la Chine en particulier.Quant à France elle même,tout l'incite à la prudence, sa politique extérieure devant être en phase avec sa politique intérieure.Elle a peut-être elle- même quelques braises qui couvent en Corse !Enfin,surtout,ses responsabilités au niveau européen empêcheraient le président Sarkozy de quelque initiative sur le plan qui intéresse tant les indépendantistes québécois.
    Les souverainistes ne sont donc pas abandonnés.Le président français--tout commis-voyageur qu'il est,mais qui fait de la real politic-- ne peut quand même pas être plus souverainiste ,ni plus indépendantiste,que les québécois eux-mêmes !
    Il "prend acte",c'est tout.
    Que pourrait-il faire d'autre,d'ailleurs ?Un appel incendiaire,pour faire plaisir aux souverainistes ?Ce n'est pas la seule diplomatie canadienne qui se serait déchaînée, c'aurait été tous les pays européens,à commencer par ceux membres de la C.E.E.et, à leur suite,tous ceux qui en sont exclus, mais veulent en faire partie, de la C.E.E. Pas mal de monde.Les États-Unis sont déjà dans l'autre camp.Re-pas mal de monde !
    Le plus sûr moyen d'isoler le mouvement séparatiste québécois aurait bien été de l'appuyer trop ouvertement.
    Sarkozy est effectivement un commis-voyageur.Pas un colosse.Mais au final,il serait un allié.Un allié obligé,mais allié quand même.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 octobre 2008

    Sarkosy un agent de la CIA ?
    http://operationsarkozy.canalblog.com/
    L'américanisation de la France:
    http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=9537
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    20 octobre 2008

    Le journal New York Times avait écrit concernant Nicolas Sarkozy, avant les élections présidentielles françaises, que le futur chef d'État était « l'un des politiciens des plus radicaux de l'après-guerre que l'on s’apprêtait à installer à l'Élysée » , et qu’il « inspirait une espérance --dû au panorama politique de corruption, de séquestration de la Justice par les franc-maçons, des pillages des ressources économiques de l’État, etc.,-- et en même temps, une crainte ». Le journal new-yorkais informait que « l'élection de Sarkozy était le triomphe d'une ambition démesurée --dû à l'efficacité des groupes d’intérêts qui l’ont protégé-- et d'une politique faite pas à pas ». Politique qui a été tramée par les mercenaires de celle-ci, lesquels ont misé pour celui qui leur rendra par « mille fois » la mise en jeux si la manœuvre de ces ingénieries politico-économico-financières réussit. C’est pourquoi celles-ci sont en train de se réaliser, de par son actitude néoimpérialiste à la solde de ces financiers orbitant autour du pouvoir qui englobe les magnats quasi-maffiosi du Club Bildelberg.
    JLP