La victoire de la nation québécoise !

Pour le moment, apprécions la victoire de cette nation sur laquelle, libéraux, conservateurs, et médiacratie se butent le nez.

Chronique de Jean-Claude Pomerleau


À entendre les chroniqueurs de la médiacratie fédéralistes, il n’y aurait que des perdants dans cette élection. Or s’il y a un constat qui ressort clairement c’est bien le triomphe de la nation québécoise. Celle que les libéraux de Trudeau ont tenté de noyer dans le multiculturalisme canadien depuis 40 ans. C’est celle là qui refait surface pour leur faire payer le prix de leur méprise. Et qui réduit les conservateurs à un gouvernement minoritaire.
Voilà donc ce grand parti Libéral, celui de la gouvernance naturelle, ramené au Québec au statut de tiers parti, réduit à fantasmer sur un éventuel retour au pouvoir par cette même nation dont il nie l’existence. Certains diront que c’est la faute au Chef. Mais qui l’a appuyé, et pour quelles raisons? Le choix de Dion à la chefferie découle de la même logique négationniste vis-à-vis la nation québécoise. Il fut élu pour barrer la route à un Ignatieff, qui avait osé évoquer le concept de nation québécoise. Sa reconnaissance, sur le tard, de cette nation réduite à un concept sociologique, et cette dérisoire déclaration, « je suis aussi nationaliste que M Duceppe » ne suffiront pas à sauver M Dion de la chute. Exit Dion.
Les libéraux auront-ils enfin compris la leçon? Combien de temps se cogneront-ils le nez sur la réalité géopolitique qu’est l’état-nation du Québec avant de la reconnaître? En attendant, c’est cette même nation qui prend une douce revanche sur Trudeau et ses héritiers.
Ce que les libéraux n’ont jamais compris, M. Harper a cru le comprendre. Son flirt
avec la nation québécoise lui a ouvert la porte du pouvoir minoritaire. Et, en fin finaud, il a pensé qu’une reconnaissance de la nation, réduite à une dimension ethnique, en l’enfermant dans un Canada uni, suffirait à lui assurer le pouvoir majoritaire. Ignorant ce qu’est la nation québécoise, la croyant sans substance, ses stratèges conservateurs ont fait l’erreur d’une coupure dans la culture : « L’âme et l’identité » de la nation. On ne pince pas ce nerf sensible sans une réplique. Un crochet de « gauche » du milieu artistique aura suffi pour envoyer les conservateurs au plancher. Mettant K.O leurs espoirs d’une majorité : Phoque Harper !
Si au Québec, ni les libéraux, ni les conservateurs, ont ce qu’il faut pour justifier un appui des plumes à gages de Gesca, c’est dire la domination du Bloc. Mais, bien entendu, cette conclusion que seul le Bloc a assuré la victoire de la nation québécoise dans cette élection ne peut venir d’idéologues du fédéralisme se questionnant sur sa pertinence. Eux aussi, refusent de voir que leurs narrations de la planète Canada se butte sur la réalité de la nation québécoise. C’est pourquoi ils boudent sa victoire.
Je sais, le Bloc n’a pas la capacité de nous donner la souveraineté à partir d’Ottawa. Son rôle, c’est d’être PRÉSENT pour la nation du Québec, en position de force, dans un parlement qui se fait à l’idée d’un gouvernement en perpétuelle minorité. Avec un Gilles Duceppe en pleine possession de ses moyens, ce positionnement augure bien pour la suite des choses.
Le contexte n’a jamais été aussi favorable à notre cause. Les tensions géopolitiques internes de la fédération canadienne iront en s’amplifiant : les intérêts économiques divergents entre l’Ouest et l’Est ne feront que grandir. Et les intérêts des provinces primeront sur toutes autres considérations, même sur l’unité du pays. Nous sommes dans un nouveau paradigme, il y a des fissures dans le mur du ROC, et elles deviendront des brèches. À suivre....
Pour le moment, apprécions la victoire de cette nation sur laquelle, libéraux, conservateurs, et médiacratie se butent le nez.


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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    14 octobre 2008

    Les mots de M. Robert Bertrand : «Est-il temps de penser à une CONFÉDÉRATION D’ÉTATS SOUVERAINS sur l’ensemble du sous-continent nord américain que l’on appelle encore, pour le moment, CANADA ?» sont les mêmes que j'aurais choisis.
    Faudrait partir le mouvement au Québec et dans quelques provinces canadiennes qui voudraient se prendre en main : TOUS POUR UNE VRAIE CONFÉDÉRATION !
    Bravo pour votre clairvoyance qui fait la différence énorme entre une fédération de provinces "territoires conquis" et une CONFÉDÉRATION qui est une association d'États souverains comme vous le comprenez si bien "pas une fédération renouvelée". C'est la seule option qui pourrait aller chercher un solide 60 % de Québécois pour un OUI qui donnerait un mandat fort à nos négociateurs pour la négocier avec le ROC en bloc ou avec des provinces prêtes à la chose.
    Enfin, une confédération promise en 1867 mais nos pères ont accouché d'un fédération faussement nommée.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    13 octobre 2008

    Comme le disait Parizeau: Ce n'est que la première pédiode de la partie finale pour la coupe. Vienne maintenant Charest avec son bilan "nationaliste" du Q400 pour essuyer l'uppercut du géant qui se réveille. Marois n'aura plus alors qu'à jouer la "game" de sa carrière: "Voulez-vous que le Québec gère lui-même ses affaires sur son propre territoire au vu et au su de la communauté internationale, témoin d'une domination de 250 par le voisin assimilateur?"

  • Robert Bertrand Répondre

    13 octobre 2008

    Pour les partis politiques de leur Canada et comme vous ajoutez, la médiacratie, ne doit-on pas reconnaître qu'ils n'avaient qu'un réflexe : la pertinence du BLOC à Ottawa.
    Les électeurs et les électrices qui votent pour le BLOC sont Québécois et Québécoises. Ils veulent que les intérêts du Québec soient défendus à Ottawa tant et aussi longtemps qu'OTTAWA existera dans leur cheminement.
    Se pourrait-il qu'OTTAWA soit de trop pour les électeurs et les électrices de Terre-Neuve ? pour les électeurs et les électrices de l'Alberta ? pour les électeurs et les électrices de l'Ontario ? On sait déjà qu'Ottawa est de trop pour le Québec.
    Ces électeurs et ces électrices des autres États du Canada comprendraient-ils, enfin, qu'il serait de leur intérêt d'avoir l'équivalent d'un BLOC terreneuvien, ontarien, manitobain, albertain ?
    Est-il temps de penser à une CONFÉDÉRATION D'ÉTATS SOUVERAINS sur l'ensemble du sous-continent nord américain que l'on appelle encore, pour le moment, CANADA ?
    Est-ce aux différents peuples à s'adapter aux institutions ou n'est-ce pas l'inverse ?
    L'institution fédérale actuelle est désuète. Elle a fait son temps.
    Les États sont-ils assez adultes pour s'assumer ? Quant au Québec, il a ses institutions, son peuple, sa nation. Son Pays est inscrit dans le coeur et la volonté populaire. Les élites éviteront-ils toutes les manipulations déjà connues ?
    La médiacratie et les partis politiques finiront-ils par comprendre ?
    Robert Bertrand, rédacteur,
    Québec un Pays