Monnaie numérique : il faut craindre les immenses pouvoirs de la Banque centrale

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L’État totalitaire en marche

La création d’une monnaie numérique de banque centrale (MNBC) est l’un des espoirs que caresse le Forum économique mondial. L’organisation a même produit une « boîte à outils » pour accompagner les banques centrales dans leur virage numérique. La tenue d’une consultation publique figure parmi lesdits outils. On comprend donc mieux pourquoi la Banque du Canada (BC) invite présentement les Canadiens à donner leur opinion sur un futur dollar numérique.


Programmable


Pour justifier la création d’une MNBC, la BC invoque le souci de « protéger notre économie en assurant l’accès des Canadiens à un moyen de paiement numérique officiel, sûr et stable ». En revanche, elle reste muette quant aux caractéristiques de cette monnaie. En l’occurrence, elle escamote le fait qu’en plus d’offrir aux autorités un accès intégral à l’information financière de chaque citoyen, la MNBC est programmable par la Banque centrale elle-même.


Or, comme le souligne le Contrôleur européen de la protection des données (CEPD), la programmabilité de la MNBC engendre un risque systémique de surveillance, de profilage et de contrôle.


Plus précisément, une MNBC permet à l’État de programmer les règles de son choix. Il peut ainsi restreindre, voire carrément suspendre, l’accès d’un individu à son compte numérique. Il peut choisir dans quels commerces, pour quels produits, et à quelles fins il est autorisé à dépenser son argent. 


Il peut même assortir la monnaie d’une date de péremption afin d’obliger la population à dépenser rapidement et ainsi empêcher l’épargne.


Et si vous pensez que les inquiétudes du Contrôleur procèdent d’un délire complotiste, détrompez-vous ! 


La Chine, qui déploie progressivement sa monnaie numérique depuis 2019, a magistralement prouvé que les craintes d’une mainmise de l’État sur les comptes bancaires sont réelles et légitimes.


Pouvoirs


La MNBC est bien plus qu’une banale transition technologique. C’est un nouveau paradigme qui permettrait la captation par l’État de pouvoirs incommensurables. La Banque centrale veut notre opinion ? Donnons-la-lui !