La délicate question du crucifix

Un « front d’beû » et la mémoire courte

L’histoire ne s’accepte pas sous bénéfice d’inventaire

Y a-t-il des candidats pour l’effacement volontaire ?

Il y a de ces sujets qu’on souhaiterait presque ne jamais avoir à aborder tant on est conscient de leur potentiel de déchaînement des passions. Mais à force de ne pas faire les débats qui nous permettent de définir notre identité, on en perd le fil et on finit par ne plus savoir qui l’on est, d’où l’on vient, et où l’on s’en va.

Alors de temps en temps, il faut avoir le courage de mettre les pieds dans les plats, surtout lorsque on constate que certains profitent de notre désir d’éviter des querelles pour imposer des valeurs et des lois qui leur ressemblent peut-être, mais qui ont pour effet de nous évincer de notre identité et d’un « chez nous » à notre image. Leur slogan non avoué : « Ôte-toi d'là que j’m’y mette ».

Les mêmes qui poussent aujourd’hui des cris de porcs qu’on égorge en s’imaginant que l’écoute qu’on leur réservera sera proportionnelle à leur stridence n’ont guère de mémoire. Ils ne se souviennent pas de quel côté du débat ils se trouvaient en 1976 au moment de l’adoption de la Charte de la langue française, la Loi 101, lorsque certains francophones radicaux souhaitaient faire effacer des façades de certains édifices publics les inscriptions en anglais burinées dans la pierre.

Moi, je m’en souviens. J’étais alors vice-président de l’Association des conseils en francisation du Québec, un organisme qui regroupait les responsables du dossier linguistique dans les grandes entreprises du Québec. Et je me souviens aussi des accusations de « nettoyage ethnique » et de « révisionnisme historique » lancées pour cette raison contre Camille Laurin et le PQ. Mal à l’aise, René Lévesque avait lancé tout son prestige dans le débat pour faire reculer les prétendus « radicaux ».

Aujourd’hui, ce ne sont plus des inscriptions en anglais dans la pierre qu’on veut faire disparaître, c’est le crucifix, pour le motif qu’il s’agit d’un symbole religieux.

Loin de moi l’idée de prétendre qu’il ne l’est pas. Il le demeure encore pour un certain nombre d’entre nous, mais ce nombre a connu une chute radicale depuis les années 1960. Et il l’est surtout pour ceux qui ne s’y reconnaissent pas, ou qui y voient le symbole d’une oppression révolue, ou qui voient dans sa présence une offense à leur liberté de culte, que ce soit pour ne pratiquer aucune religion ou pour en pratiquer une autre.

Mais pour une grande majorité de Québécois, il s’agit du symbole de leur attachement à un important courant de civilisation auquel ils sont rattachés par leur histoire. Et ils ne sont pas prêts à renier leur histoire, ce en quoi ils font preuve d’une grande sagesse. Pour les mêmes raisons qu’il ne fallait pas effacer toute trace dans la pierre des traces de l’influence anglaise, il ne faut pas retirer les crucifix de notre décor, peu importe où ils se trouvent.

L’histoire est ce qu’elle est, et elle ne s’accepte pas sous bénéfice d’inventaire, en retirant les chapitres (et les illustrations) qui ne nous conviennent pas, comme j’ai d’abord eu l’occasion de l’écrire dans « La prochaine étape : Le défi de la légitimité », paru chez Stanké en 1997.

Au reste, le bilan de notre passé religieux n’est pas que négatif. Sans le soutien actif et industrieux de certains ordres religieux comme les Jésuites, les Récollets, les Sulpiciens, et les soeurs de la Congrégation Notre-Dame ou les Hospitalières de St-Joseph, pour ne nommer que ceux qui me viennent le plus rapidement à l’esprit, nous n’aurions jamais pu maintenir notre identité, notre langue et notre culture.

Si des abus ont été commis et sont à déplorer et condamner, ils sont le fait d’hommes et de femmes qui ont trahi leurs voeux religieux en posant des gestes iniques ou carrément criminels, comme d’autres dans la société civile trahissent leur serment d’office sans que l’on songe pour autant à remettre toute la société en question.

Il est donc évident que le mouvement qui cherche à amener les Québécois à rompre avec leur passé, et particulièrement leur passé religieux, est téléguidé par des intérêts qui ont quelque chose à gagner par cette rupture.

Et s’ils ont à y gagner, c’est que nous avons à y perdre. N’est-il pas frappant de voir MM. Bouchard et Taylor nous suggérer de retirer le crucifix en tant que symbole de notre passé de l’Assemblée Nationale alors qu’ils préconisent de laisser les minorités afficher ostensiblement leur appartenance religieuse peu importe le lieu ?

Retirer le crucifix de l'Assemblée Nationale ou de tout autre lieu public où il se trouve encore équivaudrait à reconnaître que notre passé, nos valeurs et nos croyances n’ont plus leur place chez nous, et que le Québec n'est plus désormais que le reflet de ses minorités, une proposition insensée à sa face même.

Pour que s'impose le multiculturalisme ou même l'interculturalisme, il faut que le Québec et sa majorité renoncent à ce qu'ils sont.

Y a-t-il des candidats pour l’effacement volontaire ?

Et pour terminer, voici quelques spécimens de croix photographiées ces jours derniers non pas à St-Profond-des-Creux, mais à Laval, (certaines mauvaises langues diraient que c'est tout comme), sur les voies de ceinture de l'Île-Jésus (faudrait-il changer le nom ?).

Photos Julien Le Hir


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27 commentaires

  • Nadine Gueydan Répondre

    17 septembre 2013

    Merci à Andrée Ferreti. Je ne peux pas dire mieux ni en des termes plus doux. Déplacer le crucifix de l'AN aurait été un beau geste d'exemple et d'humilité. Alors qu'actuellement il est le symbole d'une position en porte-à-faux et, à mes yeux, l'effet d'une grande maladresse politique. Le respect du patrimoine vaut que cet objet soit honoré ... mais dans un autre lieu.

  • Marc Huber Répondre

    14 septembre 2013

    Désolé d'être ici. La télévision (TQ) est allumée pour une rare fois pendant que je lis et écris. Comme une fuite pour calmer des peurs qui me poursuivent.
    Je voudrais seulement vous dire que je me souviens. Les personnes qui ont forgé le meilleur du Québec, l'ont souvent fait par l'aide de l'Église. Pas que je sois un fervent de cette époque, mais que je sais qu'en voulant réfuter cet héritage, le détruire, on se place sous la domination d'impératifs coloniaux anglo-saxons. Que celui qui avait le lustre pour critiquer l'Église devant un jésuite en 1963,aurait de la difficulté à se payer le même bon moment de plaisir avec un politicien tel que Couillard, Coderre et Trudeau en 2013. La raison est-elle que l'État religieux est devenu un État secte arrimé à des dogmes économiques qui préconisent la mort d'une culture et d'une langue pour le mieux être de gourous assis sur le trône du statu quo de l'imobilisme du fédéralisme canadien? Je ne sais pas, mais je découvre que le «Quebec bashing» d'hier porté par le Canada anglais et les «psychocivilisés» québécois, se transmet maintenant chez des gens que nous avons soignés et éduqués de notre mieux pour une unité qui se transforme en éloge du MOI, du JE, du MIEN et du MA. Pas besoin de se gratter la tête pour comprendre. Il ne faut que lire et écouter les propos des gens qui se présentent comme les victimes de la Charte. Eux avant NOUS, quelque chose qui inverse ma tradition chrétienne. Réflexion!!! Le débat a commencé. Participez SVP.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 septembre 2013

    "Ceci étant dit, personnellement, je ne vois pas ce que vient faire le crucifix à l’AN que je ne verrais davantage le drapeau du Québec (et encore moins celui du Canada) dans le chœur des églises. Que le diable m’emporte si je me trompe..." -- RenéP




    Drapeau des Canadiens Français
    Le 26 septembre 1902 flotte sur le presbytère de Saint-Jude un fleurdelisé confectionné par le curé Elphège Filiatrault qui affirme : « Nous sommes un peuple nouveau sur la terre d’Amérique; or, à un peuple nouveau, il faut un drapeau nouveau» (NOTE 3). Empruntant à la bannière de Carillon son champ azur, sa couleur bleue qu’on croyait sienne à l’époque, et ses quatre fleurs de lys, et remplaçant les armes royales et la madone par une croix blanche évoquant la France, l’étendard de Filiatrault se veut représentatif des valeurs canadiennes-françaises.
    À la même époque, deux Comités du drapeau sont formés, l’un à Québec, l’autre à Montréal. Ces comités aussi proposent l’adoption du drapeau azuré aux fleurs de lys inspiré de la bannière de Carillon, mais ils insistent sur l’ajout au centre d’un Sacré-Coeur, entouré de feuilles d’érable et portant la devise « Je me souviens » (NOTE 4). Sous le nom de L’œuvre du drapeau national, les comités se livrent à une intense promotion de l’étendard qu’on appelle le Carillon-Sacré-Cœur : en deux ans, il se vendra 8 500 brochures, 15 000 cartes postales, 60 000 écussons, 20 000 gravures, 150 000 boutons et insignes et 76 500 drapeaux de dimensions diverses.
    Devant la campagne menée par les promoteurs du Carillon-Sacré-Coeur, l’abbé Filiatrault fait paraître en février 1905 une autre brochure, intitulée Nos couleurs nationales. Il y affirme que « vouloir fondre deux emblèmes différents, l’un de la religion comme le Sacré-Coeur, l’autre de la patrie comme les couleurs de Carillon, en un seul et même emblème, c’est les affaiblir l’un et l’autre », précisant que ces symboles « peuvent fort bien s’unir, mais ne doivent pas se confondre » (NOTE 5). Le 24 juin 1905, jour de la Fête nationale des Canadiens français, le fleurdelisé du curé Filiatrault est hissé à Saint-Jude, au sommet d’un mât de plus de 60 pieds. Ainsi naît ce qui deviendra près de 45 ans plus tard, sauf pour la disposition des fleurs de lis, le drapeau national du Québec.

    source
    Étant proclamé une grenouille de bénitier sur Vigile, je vais devoir prier pour votre âme. Et faire une collecte pour des messes à fin de vous obtenir une rédemption.
    Frog Power !

  • Archives de Vigile Répondre

    14 septembre 2013

    Cette histoire de crucifix, à savoir si on doit le laisser à l'AN ou le mettre ailleurs, me rappelle cette vieille histoire de curé:
    "Lors de sa prêche du dimanche, un curé annonçait à ses paroissiens qu'il avait reçu une nouvelle statue pour mettre dans l'église mais où la mettre? Après avoir évalué la situation pendant une bonne trentaine de minutes pendant lesquelles il disait qu'il n'était pas pour enlever telle statue pour y placer la nouvelle puis telle autre, puis telle autre, etc... un paroissien (un vrai québécois), lassé de l'entendre pérorer, se lève et dit au curé: "Tiens, mets-la donc à ma place ta crisse de statue, moi j'm'en vais!".
    Plus sérieusement,
    à propos du crucifix, je suggère de le laisser en place mais de le couvrir d'un voile (non islamique bien entendu) pendant les sessions, indiquant ainsi l'absence de la symbolique autorité de Dieu (ou de l'Eglise) dans les délibérations et les lois votées par les représentants du peuple. Cette façon de faire serait satisfaisante pour les laïcs mais aussi pour les catholiques puisque l'Eglise elle-même convient de cacher crucifix, statues et images saintes pendant la période allant du vendredi saint au dimanche de Pâques pour signifier la mort du Christ. De plus, lorsque des activités profanes sont tenues dans des églises, on dresse un rideau pour soustraire à la vue, la partie sacrée de la partie profane par respect envers la première. Ainsi, il y aurait séparation de l'Eglise et de l'Etat ce qui, devrait satisfaire, d'une part, les tenants de la laïcisation puisqu'il n'y aurait pas présence du crucifix pendant les séances officielles de délibération, et d'autre part, les tenants du maintien des signes religieux puisque entre les délibérations, les visiteurs pourraient voir la présence du crucifix. On pourrait dire que c'est un jugement "à la Salomon".
    Ceci étant dit, personnellement, je ne vois pas ce que vient faire le crucifix à l'AN que je ne verrais davantage le drapeau du Québec (et encore moins celui du Canada) dans le chœur des églises. Que le diable m'emporte si je me trompe...

  • Archives de Vigile Répondre

    13 septembre 2013

    Dans un geste de bonne volonté, les Évêques du Québec devraient suggérer au Gouvernement du Québec de retirer le Crucifix de l'Assemblée nationale. C’est une question de respect pour le Crucifix, qu’on ne peut pas mettre n’importe où, et de bienséance .

  • Archives de Vigile Répondre

    13 septembre 2013

    Dès son arrivée au pouvoir en 1936 Duplessis a fait installer un crucifix derrière le fauteuil des présidents de l'Assemblée législative (devenue Nationale en 1968) et du Conseil législatif (sénat provincial aboli en 1968) dans un but purement électoraliste. Je suggère qu'on le retire de
    même que la masse déposée sur la table du greffier, autre symbole qui
    n'a plus sa raison d'être. Au musée!

  • Archives de Vigile Répondre

    13 septembre 2013

    @M. Racine,
    Soyons prudents, dans le contexte actuel du Québec, le mieux pourrait bien être l’ennemi du bien.
    En effet, même si conceptuellement désirable selon moi aussi, une argumentation purement logique (faisant fi de la réalité subjective et émotive de la majorité) pourrait bien servir en pratique les intérêts des gens qui utilisent actuellement le multiculturalisme pour instaurer progressivement des modes de vie qui vont à l’encontre de l’égalité homme/femme.
    Il me semble donc important de tenir compte du 56% auquel vous faites référence. Sinon, on pourrait bien avoir à subir le statu quo encore longtemps.
    Luc Fortin

  • Archives de Vigile Répondre

    13 septembre 2013

    2/2
    Et ce que nous sommes de toute éternité, au-delà de ce monde qui ne fait que passer, n’est aucunement concerné par les valeurs sur ce monde. Ce que nous sommes est éternel et absolu, et est au-delà de tout système de valeurs, et de tout système de croyances. Se rappeler de ce que nous sommes : « Je me souviens », c’est se rappeler, que nous sommes sur ce monde, à l’intérieur d’une enveloppe que nous appelons ce corps, mais que nous ne sommes pas de ce monde, que nous ne sommes pas ce corps, ce corps est seulement un véhicule d’exploration, nous sommes bien au-delà, de tout corps, de ce monde, de cette histoire, et de ces valeurs, comme de ces croyances, nous sommes au-delà, de tout ce bric à braque connu et confus qu’est notre conscience parcellaire.
    Détourner notre attention de l’essentiel en ce moment, surtout en ce moment, c’est une perte de temps et d’énergie.
    Lorsque la guerre viendra, lorsque le système économique s’effondrera, lorsqu’une tempête géomagnétique paralysera ce monde, lorsque ce que nous sommes réellement se manifestera, nous serons tous bien loin de nous préoccupez du crucifix à l’assemblée nationale.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 septembre 2013

    'Retirer le crucifix de l’Assemblée Nationale ou de tout autre lieu public où il se trouve encore équivaudrait à reconnaître que notre passé, nos valeurs et nos croyances n’ont plus leur place chez nous''...
    Il faut faire la distinction entre laisser la place aux autres passivement et être engagé spirituellement à démêler entre ce qui est de nature spirituelle et ce qui provient de l'arnaque humaine.
    Au Québec,depuis les années soixante nous avons avec acharnement réussit à comprendre que dans son ensemble l'organisation catholique relevait plutôt de la deuxième catégorie même si tout n'est pas noir ni blanc.Il y a de temps en temps des êtres d'exception qui passent sur terre et le Christ en faisait sûrement partie.Mais d'inscrire comme symbole premier un être ayant contesté le système de son époque par son assassinat et sa longue agonie sur la croix issue de tortures provoquées par les dirigeants qui l'amenèrent au bout de son sang,moi je me dis que je suis prêt à passer à un autre appel.
    Bien sur la version officielle nous dit que nous ne devons pas oublier que c'est nous qui l'avons tué et qu'il est mort par amour pour nous.Mais rien ne me dit que le Christ aurait souhaité que l'image de son assassinat dans toute sa cruauté devienne le symbole permanent d'une religion établie plus tard et surtout en son absence.Cette image violente,barbare et culpabilisante est paralysante.
    Je n'afficherais pas dans mon salon une photo d'un être ayant prôné la liberté au moment de son assassinat comme par exemple celle de JFK lorsque la balle lui fait éclater le crâne.
    Ceux qui ont choisis de le faire pour le Christ l'ont fait pour établir leur pouvoir sur des consciences fragiles en échange d'un ''Ciel'' obtenu après leurs morts en utilisant la terreur.
    Pour moi en tout cas,je souhaite respecter sa dignité,le laisser reposer en paix et ne pas être complice de ce qui est ni plus ni moins qu'un viol de sépulture permanent.Lorsque ce symbole sera évacué de ma vue et peut-être remplacé par des symboles du Christ ayant fait avancer la consciences humaine,alors je sentirai en moi à la fois un grande détente et une grande énergie.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 septembre 2013

    Ce n’est pas le crucifix qui devrait nous intéresser en ce moment, c’est la résurrection trois jours après.
    Tout est fait en ce moment pour nous détourner de l’essentiel, c’est un faux débat, encore un : diviser pour mieux régner.
    L’essentiel en ce moment, c’est la mise à mort, individuelle et collective, de tout ce qui constitue ce système, et de notre façon limitée de voir les choses, du regard nombrilique que nous portons actuellement, du point de vue fragmenté qu’adopte notre esprit et notre conscience. C’est la mise à mort de tous nos conditionnements ; et le crucifix est le symbole parfait de nos conditionnements.
    La liberté est au-delà de tous les conditionnements. Si un seul conditionnement demeure, il n’y a pas liberté. À nous de voir ce que voulons pour nous-mêmes. On ne peut pas être à moitié libre. Il est bien dit les tièdes seront vomis.
    Alors, ce qui est essentiel en ce moment, c’est la mise à mort, que ce soit celle du dieu économique, des banques privées, et de la croyance implantée dans nos esprits, que des banques privées se devront toujours d’appliquer, éternellement, un intérêt substantiel sur l’argent de ce monde, afin de bien gérer notre monde, car nous, petite créature du bon dieu, nous en sommes incapable.
    Autrement dit, dans ce sens, la symbolique de la dette sur ce monde c’est le crucifix à l’assemblée nationale. Portez sa croix, c’est porter la dette. Dette d’argent ou bien dette karmique, c’est du pareil au même, nous parlons toujours symboliquement de conditionnement, de contrôle et d’asservissement.
    Ou bien encore, dans une autre optique, c’est la mise à mort de tout ce qui constitue nos systèmes de croyances actuelles, de tout ce qui constitue nos valeurs incrustées, c'est la mise à mort de toute notre histoire falsifiée, de tous notre passé prisonnier du temps et de l’espace. Le dogme qui dit que notre futur est garant de notre passé ne tient plus. Ce qui vient et a toujours été là, au-delà de tout ce que nous croyions être ou croyons être, le transcende. C'est ce que nous vivons aujourd'hui.
    Ce que nous sommes réellement n’a rien à faire avec le passé de notre histoire, avec ces valeurs dites québécoises, ou bien avec n’importe quels types de valeurs autour du monde ; les valeurs que nous adoptons, sont et seront toujours des éphémères, et passeront avec le temps, et mourront avec la mort de ce corps, et les morts après leur mort sur ce plan, ne se préoccupent nullement des valeurs de ce monde. Les valeurs sont toujours éphémères, et ce que nous sommes n’a rien à voir avec ce qui est éphémère.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 septembre 2013

    @Sylvain Racine,
    Les Autochtones ne se reconnaissent pas dans l'Assemblée Nationale ou dans la place que nous leur accordons dans nos récits d' Histoire.
    C'est de bonne guerre.
    Je fais rager les autres, mais je dis qu'une religion a besoin d'un territoire pour s'exprimer et ne peut être cantonée à la maison. Les Autochtones ont les réserves et les territoires de chasse. Le tabagisme procede d'un acte religieux autochtone

  • Archives de Vigile Répondre

    13 septembre 2013

    @ Sylvain Racine
    "L’histoire ne sert qu’à nous permettre de savoir d’où l’on vient.", écrit M. Le Hir. Enlève-t-on du décor le portrait d'un grand-père parce qu'il pouvait avoir tel défaut?
    Comme l'a si bien écrit J.C. Pomerleau: sans la présence de l'Église, entre 1760 et 1960, nous ne serions plus là. "La foi gardienne de la langue", disait-on à l'époque.
    La crucifix, à l'Assemblée nationale, ne fait que rappeler une page majeure et fondamentale de notre Histoire, avec ses plus et ses moins. Comme la photo de votre grand-père....!
    Et le fait qu'il soit là n'enlève absolument rien à la laïcité de l'État!

  • @ Richard Le Hir Répondre

    13 septembre 2013

    Réponse @ Sylvain Racine
    Votre méconnaissance des règles d'interprétation de l'histoire vous amène en toute inconscience à tomber dans l'erreur du révisionnisme historique. En effet, lorsque vous évoquez le rôle de l'Église dans l'exploitation des autochtones, vous portez un jugement sur son comportement avec les valeurs d'aujourd'hui, et vous en faites une mauvaise lecture.
    Consolez-vous, vous n'êtes pas le seul. C'est la même ignorance, et l'exploitation de cette ignorance par des gens avec le dessein bien précis de nous couper de nos racines (sans jeu de mot), qui nous valent régulièrement ces séances ridicules où des dirigeants de pays s'excusent pour de prétendues "erreurs" commises dans le passé.
    Les valeurs évoluent dans le temps. C'est pourquoi il faut s'abstenir de juger l'histoire et se contenter d'en prendre acte. L'histoire ne sert qu'à nous permettre de savoir d'où l'on vient. Nos valeurs présentes sont une indication de où l'on est, et la continuité entre le premier point et le second nous permet d'avoir une idée d'où l'on s'en va.
    Si la question de "l'exploitation" des autochtones par l'Église vous intéresse, je vous suggère de voir un excellent film intitulé "La controverse de Valladolid", 1991, de Jean-Daniel Verhaeghe, avec trois comédiens remarquables, Jean Carmet, Jean-Pierre Marielle et Jean-Louis Trintignant.
    Vous découvrirez alors que les choses sont beaucoup plus compliquées que vous ne le pensez.
    Richard Le Hir

  • Archives de Vigile Répondre

    12 septembre 2013

    Et je dois rajouter, le crucifix est un symbole d'oppression des premières nations.
    Les valeurs des autres
    "Des autochtones ont à leur tour dénoncé la charte des valeurs québécoises, hier. «Cérémonie, danses, chants, signes religieux et spirituels ont été interdits par ce même genre de politique colonialiste», a déclaré Melissa Mollen Dupuis, porte-parole d'Idle no more Québec. Le groupe se dit déçu que les valeurs de la charte ne fassent aucune mention de l'héritage autochtone. «Je ne peux pas penser que cette charte représente nos valeurs. Elle représente les valeurs de quelqu'un d'autre, mais pas des Premières nations. On ignore les premières nations, on a des valeurs qui sont à la base de la société québécoise comme l'entraide et d'accueil»." http://www.lapresse.ca/actualites/montreal/201309/12/01-4688795-manifestation-contre-la-charte-des-valeurs-prevue-samedi-a-montreal.php
    Vous n'êtes malheureusement pas pro-actif. Ce qui s'en vient au Québec va être laid. Des affrontements sont à prévoir et votre définition du nous va en manger toute une.
    44% des Québécois ne se reconnaissent pas dans votre définition qui inclut le crucifix à l'Assemblée nationale, et le résultat va être extrêmement néfaste pour l'avenir du Québec.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 septembre 2013

    56% de la population désire garder le crucifix à l'Assemblée nationale, donc on ne peut parler de "ce que nous sommes".
    Mettre le crucifix dans un musée ne serait pas de l'effacement volontaire, mais bien l'affirmation que l'on va vers l'avenir et qu'on veut se souvenir.
    La raison doit prévaloir, mais de toute évidence elle ne prévaut pas sur Vigile.net.
    La raison finit normalement par avoir le dessus, ainsi vous courez à votre perte en insistant pour préserver le crucifix de l'Assemblée nationale.
    En lisant Vigile, on a l'impression que l'ère Duplessis n'est pas terminée.
    Et si la majorité des Québécois qui sont en faveur du maintient du crucifix à l'Assemblée nationale étaient de fervent fédéralistes?

  • Archives de Vigile Répondre

    12 septembre 2013

    Merci, Yvan de nous faire partager le texte de Mme Benhabib.
    Avec les suprématistes islamiques, tout est progressif, et ceux qui n'apprennent pas de l'histoire sont condamnés a la répéter.
    Un islamologue nous dit:
    Comment l'islam progresse et ses méthodes.
    http://www.blog.sami-aldeeb.com/2010/11/28/comment-lislam-progresse-et-ses-methodes/#more-4769

  • Archives de Vigile Répondre

    12 septembre 2013

    Merci monsieur Le Hir pour votre texte qui rejoint ce que pense un très grand nombre de québécois et de québécoises de toute origine
    Pour Djemila Benhabib, engagée pour la cause des femmes contre l’intégrisme islamiste « Il y a une monopolisation de la parole, de la part d’une petite élite multiculturaliste qui s’arroge le droit de confisquer la parole publique et de monopoliser le débat. Et c’est regrettable parce que ça se fait avec la complicité des médias, et notamment le service public.
    C'est criant de vérité
    Elle ajoute aussi Je vois au Québec des phénomènes inquiétants, comme l’intégrisme religieux. Des conférenciers qui viennent déverser leur haine, leur rhétorique méprisante à l’égard des femmes, on ne voyait pas ça il y a quelques années. Cette manifestation de l’intégrisme musulman a donné naissance à une nouvelle forme d’intolérance chez les catholiques.
    Pour ce qui est de l'acharnement maladif a demander la disparition du crucifix cela correspond aussi a cette période ou des intégristes revendicateurs de l'islam ont émigrés de plus en plus au Québec afin de préparer et labourer une terre fertile a la venue de leur prêcheurs de charia haineux et fanatique qui s'identifient sans aucun complexe a leur religion l'islam et qui dans bien des cas manipule les nouveaux venus et les terrorisent psychologiquement au sein de leur communauté établi en occident avec la complicité tacite et bienveillante au Québec de Québécois naifs et de fédéralistes qui se sont litérallement mis a leur service et a la botte de toute exigence religieuse.
    Ces mêmes québécois qui se sont mis au service de la moindre de leur caprice religieux sous le couvert de la tolérance se croit autoriser a demander et a exiger de notre peuple de se débarasser de tout leur passé y compris du crucifix qui se trouve a l'Assemblée Nationale qui est un symbole religieux associer a leur histoire et que les québécois désirent en majorité garder.
    Comme pour leur maitre revendicateur d'islam ils ne sont prêt a ne faire aucune concession de quelque nature que ce soit en échange de l'oblitération de ce qui tient a coeur a la majorité des Québécois allant même jusqu'as accepter sans broncher de remplacer la présence religieuse chrétienne que l'on as sorti des écoles pour la remplacer par de nouvelles figures religieuse portant a bout de bras leur croyance en l'islam .
    Ces naifs de l'accomodement s'imaginent qu'il vont se contenter de l'oblitération du crucifix a l'Assemblée Nationale et s'arrêter en si bon chemin une fois que le crucifix auras disparu et que leur représentants auront toute la latitude de porter leur tenu religieuse les identifiants a l'islam dans les services publiques et les écoles
    C'est bien mal les connaitrent et les invitations répétés que les tenants de cette idéologie religieuse intolérante envers tous lancent a leur prêcheurs de haine et de charia avec l'appui tacite de ces québécois qui se sont mis au service de leur intolérance pour cautionner leur venu ,nous démontrent bien leur intentions de ne pas en rester la.

  • Jean-Claude Michaud Répondre

    12 septembre 2013

    Dans un article précédent sur la laicité que j'ai rédigé, je disais que nous devions considérer le crucifix de l'assemblée nationale comme une relique de notre patrimoine culturelle plutôt qu'un signe religieux. Je crois qu'il l'est toujours; une relique. Cependant, pour être cohérent avec notre projet de nation neutre face à la religion; il faudrait enlever le crucifix pour enlever toute préférence religieuse dans le politique. On pourrait faire un beau présentoir ailleurs dans le parlement pour cette pièce de notre patrimoine léguée par le très nationaliste Maurice Duplessis. C'est après réflexion que j'en arrive à cette conclusion! Par contre, les autres croix comme sur le Mont Royal ou ailleurs doivent rester.

  • Martin Perron Répondre

    12 septembre 2013

    Espérons que cette Charte, qui est bien vue par une majorité de Québécois, réussisse à tenir la route et devienne force de loi. Cette charte a le mérite de convenir aux valeurs actuelles des Québécois et de faire le lien avec leur Histoire.
    Il est surprenant et désolant d'entendre toutes ces voix qui demandent d'enlever le crucifix de l'Assemblée nationale au nom d'une "logique" laïque. Je me demande pourquoi les principes reliés à la laïcité devraient être considérés plus importants que la volonté souveraine d'un peuple? Heureusement, il est rafraîchissant de voir que pour une majorité de Québécois l'image simple du Christ serviteur vaut mieux que de se mettre au service de certains grands principes dits universels qui n'assurent en rien le bonheur et la longévité des peuples. Parce qu'en fait que voulons-nous exactement sinon notre pérennité dans le temps? Quelle société aurons-nous dans 10 ou 20 ans? Il m'apparaît bien plus important de concentrer toutes nos énergies contre un multiculturalisme négateur de notre identité nationale et un fondamentalisme religieux qui s'exclut et exclut l'autre partout où il s'installe. Dans 10 ou 20 ans, que sera devenu notre rêve d'indépendance pour notre nation? Peut-être que notre génération a un rendez-vous avec l'Histoire et qu'un pas, tout petit soit-il, accompli dans une grande solidarité pourra nous amener où on a toujours rêver d'aller?

  • Lise Reid Répondre

    12 septembre 2013

    Si bien dit et c'est toujours un plaisir de
    vous lire.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 septembre 2013

    Merci Monsieur Le Hir de monter au créneau pour défendre la nation dans sa continuité et toute son amplitude historique. Pour une rare fois depuis très longtemps, ô miracle ! la nation québécoise semble exprimer une belle unité sur cette question. C'est ce qui dérange le très multiculturel Canada anglais qui, semble-t-il, selon son élite la plus citée, n'aurait rien à préserver mais serait une terre de pur accueil de la diversité. C'est pas de l'ouverture, ça, Monsieur ?
    Le crucifix, cet objet auquel personne n'a prêté beaucoup d'attention pendant des décennies se révèle tout d'un coup comme le point focal d'un rassemblement national inédit, le symbole de notre présence nationale sur cette terre. Ce rassemblement exprime l'idée que notre accueil pour les nouveaux arrivants ne passera pas par notre négation ou notre propre recul. Les nouveaux arrivants sont nombreux à nous respecter, les autres devront suivre et ils seront plus enclins à le faire si nous leur montrons avec fierté que nous formons une nation qui se respecte. Le Québec n'est pas le Canada, il s'inscrit dans une histoire singulière dont la volonté de continuation s'exprime aujourd'hui par des voies nouvelles.
    Le creuset de la démocratie se trouve dans le vivre ensemble et dans le partage de référents communs. Il est normal et sage que l'État québécois prenne les devants et oriente les nouveaux arrivants et tous les citoyens sur les règles minimales à suivre pour tous, balises essentielles destinées à assurer le maintien de la cohésion nationale. Ne pas le faire, c'est se condamner à la multiplication des gettos communautaires et à l'ethnicisation du tissus social, soit l'érosion des conditions d'exercice de la démocratie avec à la clé le chaos qui menace tous les pays qui ne renonceront pas rapidement à l'expérience destructrice du multiculturalisme. Plusieurs pays d'Europe en prennent conscience, si le Canada veut persister dans sa folie, le Québec ne le suivra pas. Nous ferons une politique à part, même s'ils en sont choqués.
    Gilles Verrier

  • Henri Marineau Répondre

    12 septembre 2013

    "Retirer le crucifix de l’Assemblée Nationale ou de tout autre lieu public où il se trouve encore équivaudrait à reconnaître que notre passé, nos valeurs et nos croyances n’ont plus leur place chez nous, et que le Québec n’est plus désormais que le reflet de ses minorités, une proposition insensée à sa face même."
    Je dirais plutôt: Retirer le crucifix de l’Assemblée Nationale équivaudrait à démontrer de la cohérence entre une neutralité religieuse de l'État québécois et l'interdiction de porter des insignes religieux sur les lieux de travail, une proposition logique à sa face même.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 septembre 2013

    Pour le multiculturalisme de Charles Taylor, ce monsieur du haut de sa CHAIR, était déçu et en 2004 que la Charia islamique n'avait pas été acceptée, car cette Charia s'insérait bien dans nos codes canadiens multiculturels.
    En 2007, il est choisi pour l'étude des accommodements et en faire un rapports. Cela a couté 5 millions de dollars au Québécois pour se faire dire qu'ils étaient fermés et racistes et qu'ils fallait les forcer a s'ouvrir.
    Il est évident que les dés était pipé a l'avance, mais il fallait payer pour se faire rentrer de la CULPABILITÉ dans nos têtes, comme s'il n'y en avait pas assez.
    http://soc.culture.quebec.narkive.com/Ohps9OVZ/charles-taylor-de-la-commission-bouchard-taylor-a-appuye-le-projet-d-application-de-la-charia-en
    Aussi, pour ce qui est de ce crucifix honni, je n'arrive pas a comprendre que des Québécois sont acharnés a vouloir le décrocher, alors que s'il n'y avait pas eu cette immigration désordonnée, je suis a peu près certaine que personne n'en parlerait. Ce n'est pas le fait de le décrocher qui fera que certains immigrants seront conciliants, c'est plutôt le contraire, il vont voir des Québécois a plat ventre comme des esclaves et vont continuer a demander encore et encore.
    Si il y a un choix a faire sur les priorités, c'est de nous enlever le religieux de nos assiettes en premier.
    J'entend des paroles autour de moi. Qu'est-ce que ca peut faire qu'il y aient des voiles?
    Qu'est-ce que ca peut faire que nous mangions Hallal et Kasher? Alors que le Hallal finance le terrorisme avec notre argent.
    Qu'est-ce que ca peut faire que nous ne pouvions plus faire de sapins de Noel ou chanter des chants de Noel a nos enfants? Etc... Etc...
    Je vois plein de Québécois répugner leurs propres valeurs, se tourner et adopter les valeurs des autres, comme si c'était un progrès pour notre société dans leurs esprits.
    Ou encore, voir un Québécois ou une Québécoise traiter un(e) de ses compatriotes de RACISTE, alors que si nous étions le moindrement RACISTES, nous n'aurions pas ouvert nos portes d'immigration a toutes les communautés de cette planète.
    Je suis presque certaine, que beaucoup d'immigrants sont pour cette Charte. Si nos médias ou nos journalistes interrogeaient les Brésiliens, les Chinois, les Italiens, les Grecs, les Coréens, les Vietnamiens, les Mexicains!!
    Non, ils s'attardent aux communautés qui ont le plus de religiosités dans leurs vies et ils cognent le clou; Ils s'attardent aux
    aux Musulmans, les Indous et les Juifs.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 septembre 2013

    J'aime votre article M. Le Hir.
    J'aime moins le sectarisme proposé par cette charte, née de je ne sais pas trop quoi, sinon par une logique à courte vue.
    J'aime Dieu.
    J'aime ce qui est réaliste.
    Cette charte m'apparait comme un truc strictement politique, et pas réaliste du tout, alors...
    Ce sont les oligarques et les franc-maçons qui adorent lorsqu'on est divisé, qui vont jubiler...
    Pierre Girard

  • Archives de Vigile Répondre

    12 septembre 2013

    "Sans le soutien actif et industrieux de certains ordres religieux", écrivez-vous..et avec raison.
    Je réfère à l'excellent livre de Claude Gravel( un ex de la SRC et de La Presse), paru en 2010. Un livre fort bien documenté: “La vie dans les communautés religieuses L’âge de la ferveur 1840-1960.".
    "Des bâtisseuses d’hôpitaux à une époque où les subventions étaient rares

    A la fin des années 1950, les communautés de femmes étaient propriétaires de 105 hôpitaux dans la province, dont certains gigantesques(notamment St-Jean-de-Dieu). ....Il y avait bien plus. Les religieuses catholiques
    administraient à la même époque 36 des 66 hôpitaux situées à l’extérieur de la province de Québec."
    "Au Québec, ce furent les hôpitaux anglophones qui ouvrirent les premières écoles de gardes-malades: le Montreal General en 1890 et le Royal Victoria en 1894. Les hôpitaux francophones, tous catholiques et gérés par des religieuses, suivirent très vite. Chaque hôpital dans les grandes villes comme dans les villes de provinces, eut bientôt son école. En moins de 20 ans, ce fut autant d’écoles de gardes-malades qui furent fondées, chacune revendiquant ses particularités.
    Être garde-malade diplômée était une fierté pour une jeune Canadienne française dans une province qui faisait peu de place à la femme dans les professions laïques. Devenir garde-malade, c’était accéder à un rang social recherché, c’est-à-dire être considérée, parce que l’on contribuait à soulager la souffrance humaine, mais aussi parce que l’on faisait en quelque sorte partie de l’univers sélect et fermé des religieuses hospitalières et des médecins.

    “En 1893, Québec décide que l’hôpital psychiâtrique St-Michel- Archange passera des mains d’un médecin(Dr Landry) propriétaire et ses associés aux Srs de la Charité de Québec. Ces derniers recevaient 132$ par année par malade.....les religieuses 100$. Les religieuses ont mis de l’ordre dans cette institution: salubrité, conditions de vie, soins..etc. Ce médecin fut le dernier d’une lignée de médecins qui avaient possédé, depuis 1845, le premier asile du Québec destiné à ceux qu’on appelait les insensés.”

    “À Montréal, les Srs de la Providence avaient depuis plusieurs années St-Jean-de-Dieu(aujourd'hui Hyppolyte Lafontaine). Au milieu des années 1950, St-Jean-de-Dieu comptait 6000 malades et St-MichelArchange 5000. Il y avait en tout 17 hôpitaux du genre. Les religieuses demeuraient en permanence dans ces hôpitaux. Ces hôpitaux étaient administrés comme “des villes autonomes” avec une religieuse comme maire. “

  • Archives de Vigile Répondre

    12 septembre 2013

    Cette expression de colère vous honore, monsieur Le Hir.
    D'autant mieux que non seulement l'ire (sourire) ne vous aveugle pas, mais qu'elle éclaire cet aspect du débat,vos arguments étant bien fondés.
    Cela dit, je pense que le déplacement du crucifix de l'Assemblée nationale en un autre lieu tout aussi représentatif de notre identité, de notre histoire et de notre culture ne causerait pas un grave préjudice à notre patrimoine, tout en assurant la cohérence des buts visés par le projet de Charte, tel que présenté par le gouvernement péquiste.
    À la condition sine qua non que ce déplacement ne cède qu'à la logique et non aux vitupérations, dénigrements, menaces des ennemis de la nation québécoise.
    Andrée Ferretti.

  • Alex Nado Répondre

    12 septembre 2013


    Un très bon article. Dommage que les gens en faveur de la charte proposée, qui sont encore la majorité des Québécois, n'aient pas l'occasion de se faire entendre autant que ses détracteurs.
    J'habite à Toronto, et le déchaînement anti-québécois que la charte suscite rappelle, comme vous le dites, tout le débat autour de la loi 101. Le problème, c'est que j'ai l'impression que cette fois, beaucoup plus Canadiens-français ( ou Francophones de souche.., pour utiliser le terme -vide, à mon avis- à la mode) adoptent la position du camp Canadian.
    Je déplore aussi l'éloignement progressif d'une frange de Montréalais du reste du Québec. Comme pour prouver que les Québécois qui sentent leur identité menacé, ont raison de dire que le laisser-aller culturel a déjà fait des dommages.
    Bref, salutations et merci,
    Alex