Un contrat civique pour la survie de la Nation québécoise

Tribune libre 2008


« Il n'y a pas de peuple sans sa langue, pas de langue sans sa culture,
pas de culture sans un destin, pas de destin sans son épanouissement, pas
d'épanouissement sans --pleine-- liberté, pas de --pleine-- liberté sans
droit à gérer son avenir sur son territoire. » Anonyme
**
Quand en Démocratie existent des décisions contractuelles réciproques
entre les électeurs et les élus, ces décisions font que le pouvoir
politique soit beaucoup plus démocratique, efficient, pragmatique et
résolument plus fort pour faire face aux défits collectifs qui se
présentent chaque jour devant nous dans ce monde de globalisation sauvage
et d'expansionisme démografique antioccidental. Cette symbiose d'union
entre le pouvoir des citoyens et celui détenu temporairement par nos
représentants politiques est le seul moyen capable d'assurer
l'épanouissement des citoyens dans l'harmonie qui encadrera la force
requise pour vaincre nos abversaires et conquérir le plein droit politique
destiné à gérer notre propre destin national québécois.
Le lien contractuel existe dès que l'identité d'une civilisation ou d'une
culture nationale est formée par ses valeurs convergentes. Celles-ci sont
conformées à travers des mots et sont codifiées dans les récits de par les
faits vécus au moyen desquels cette culture ou civilisation obtient une
image de soi-même qui agit comme paradigme moral. Modifier le lexique par
la pression ethnopolitique exogène et contraire à nos intérêts nationaux
revient à altérer ces valeurs profondes. À teneur de cette réflexion, le
lexique et le langage qui sont utilisés par les partis politiques et les
organisations socio-culturelles ( la majorité en crise ) altèrent des
valeurs déterminées comme celles de la véracité, loyauté et décence qui,
inéluctablement, doivent être les vraies valeurs de la Dēmokratía : «
souveraineté du peuple », de dêmos, « peuple » et krátos, « pouvoir ».
C'est-à-dire, un Pouvoir limité aux citoyens et non à des castes
oligarchiques.
Ainsi, l'insoumission ou la violation à/de ces valeurs, le détournement de
la Démocratie et le saccage des principes par des partis politiques et
organisations socio-culturelles au Québec, font que la déstructuration
nationale continue à s'amplifier au bénéfice de tous ceux qui veulent
anéantir la Nation québécoise. Dans ce panorama de désorganisation
collective, il faut faire appel au compromis des nationalistes québécois et
à la valorisation de la participation des citoyens engagés dans le présent
et l'avenir socio-politique et économique d'un Québec francophone. C'est à
partir de cette évidente déstructuration sociale, culturelle, économique et
politique que doit surgir, de la société même, ce compromis de « contrat
civique ». Car il y a, incontestablement, encore aujourd'hui au Québec une
majorité de personnes disposées à reprendre l'action cívico-politique si
l'objectif est centré sur la défense et promotion des intérêts nationaux
des Québécois.
En plus de ce compromis de « contrat civique » envers la nation
québécoise, il y a une action pédagogique à promouvoir qui est
indispensable pour reprendre la conscience nationale des valeurs qui ont
fait des Canadiens français une Nation singulière et respectée hors du
Pouvoir colonialiste d'Ottawa. En l'absence de cette majorité consciente
nécessaire pour faire l'indépendance du Québec, rappelons ce qu'écrivait
Georges Santayana, par rapport au désintérêt de l'action
politico-pédagogique : « .il faut connaître l'histoire afin de ne pas
répéter ses erreurs ».

C'est pourquoi, pour ne pas répéter les erreurs commises au Québec et afin
d'atteindre la réalisation de l'indépendance nationale, voici ce que
propose ce Contrat civique(1) pour la survie de la Nation québécoise :
- Que l'Assemblée nationale du Québec adopte le plus tôt possible une
Constitution québécoise.
- Que la langue française soit un facteur politique central de notre
identité nationale.
- Que constitutionnellement, la laïcité soit une valeur sociale
stratégique sans renoncer au patrimoine et aux symboles identitaires des
Canadiens français et ceux des premières nations.
- Que le contrôle et la réglementation du pouvoir de mass média au
Québec soit public dans l'intérêt général et hors du contrôle des groupes
d'intérêts oligarchiques.
- Que le système électoral pour les élections générales au Québec ne
soit pas modifié et que ces élections soient à date fixe.
- Que le mandat du Premier ministre soit limité à deux législatures.
- Que constitutionnellement, le nombre des employés de la fonction
publique soit limité à un pourcentage par mille habitants ( 25/1000 ).
- Que le taux d'imposition soit unique pour ceux qui gagnent plus de 25
000 $, et éliminer l'obligation de déclarer pour ceux qui gagnent moins de
ce montant.
- Que la déclaration des revenus des parlementaires au Québec soit
rendue publique.
- Que la propriété publique d'Hydro-Québec et la production d'énergie
soient protégées constitutionnellement afin d'éviter la privatisation ( la
production d'énergie éolienne devra être nationalisée le plus tôt possible
).
- Que le marché nord-américain soit l'espace économique privilégié pour
le Québec.
- Que constitutionnellement le Service de Santé soit public et protégé.
- Que les assistés sociaux acceptent un travail sous certaines
conditions.
- Que constitutionnellement soient bannis les contrats blindés des
postes dans les sociétés publiques.
- Que la corruption institutionnalisée soit sanctionnée économiquement
quatre fois le montant dérobé en saisissant des biens familiaux au premier
dégré et que les peines de prison soient sans rémission.
- Que constitutionnellement le Québec se dote d'une Banque publique de
terres agricoles et que les ressources en eau soient reconnues comme un
bien national et non comme un bien de « caractère collectif ».
- Que le Québec se pourvoit d'un service d'espionnage secret indépendant
d'Ottawa.
- Que constitutionnellement soit prohibé l'établissement d'une force
armée permanente.

- Que la peine de mort soit rétablie pour le meutre des policiers,
politiciens et juges.
- Que la prostitution organisée et le trafic de drogues soient déclarés
délits contre la nation québécoise.
- Que le/la Gouverneur/e Général/e du Canada soit officiellement
considéré/e au Québec par l'Assemblée nationale « persona non grata ».
- Que lors de toute célébration d'événements historiques des Canadiens
français au Québec, l'actuel pouvoir fédéral colonialiste d'Ottawa soit
exclu par une motion à l'Assemblée nationale.
- Que les futurs ressortissants qui viendront au Québec soient pourvus
d'un contrat de temps limité. De plus, ils devront faire partie d'une
idiosyncrasie favorable à une intégration sociale et économique de
progrès.
- Que la dette publique du Québec soit considérée par la Constitution
québécoise comme étant une dette historique d'Ottawa due à la politique
colonialiste apliquée contre les Canadiens français depuis 1867.
- Que l'indépendance du Québec soit la priorité politique de
l'Assemblée nationale.
C'est pour toutes ces propositions que sur le plan stratégique d'une
action politique contractuelle d'efficience et de pragmatisme entre les
électeurs et les élus(2), cette Dēmokratía est l'objectif essentiel au
Québec, avant toute autre revendication. Car cet idéal démocratique
renferme tous les autres atouts politiques nécessaires afin d'assurer
l'indépendance nationale qui permettra d'atteindre le plus haut niveau de
IDH. Toutefois, il ne faut pas oublier que les rapports entre ethnies ont
été, jusqu'à présent, essentiellement des rapports de force dualiste pour
la conquête de l'espace politique, économique, culturel et territorial
appartenant à ceux qui sont les plus desnationalisés et, par conséquent,
les plus imbus d'hédonisme. C'est ainsi que la tendance générale des
ethnies à opprimer, exploiter, dépouiller et détruire les autres nations
est l'ensemble de ces faits qui résultent de l'expansionisme ethnopolitique
exogène, suivi de l'impérialisme, pour terminer, comme ça toujours été dans
l'Histoire, dans le colonialisme exterminateur.
La pleine indépendance du Québec n'est pas simplement une affaire de
justice, c'est avant tout une revendication légitime de souveraineté
nationale car, depuis 1867, le pouvoir d'Ottawa n'entend rien de plus que
des raisonnements de force. En termes de « real politic », cette bataille
engagée contre la Nation québécoise, nous, Canadiens français, devons la
gagner !
Jean-Louis Pérez
***
1. Les 25 propositions contenues dans ce « Contrat civique » peuvent être
modifiées ou changées par d'autres suggestions apportées par ceux qui
seront intéressés à coopérer à la rédaction finale de ce contrat qui sera
soumis aux citoyens du Québec à travers un réseau de communication
socio-politique, culturel et économique pour arriver à concrétiser, le plus
tôt possible, la pleine souveraineté du peuple québécois. Et, comme le dit
si bien l'historien Bruno Deshaies, « Il manque toujours cet État
souverain. Ce n'est ni facile à penser ni facile à accepter et encore moins
facile à FAIRE »*.
2. Dans chacun des 125 comtés électoraux du Québec l'on devra constituer
un comité pour organiser la cueillette de signatures des adhérents à ce «
Contrat civique », en plus d'appliquer des techniques de marketing
politique afin de fidéliser les signataires à ce compromis personnel pour
réaliser l'indépendance de la Nation québécoise.
*. Pour connaître l'exposé historique qui a suscité cette phrase incisive,
voir à Vigile.net la version intégrale offerte par Bruno Deshaies de son
excellente étude intitulée « Indépendance du Québec. Le deuxième Canada »,
composée de 29 chapitres.
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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2 commentaires

  • Michel Guay Répondre

    12 juin 2008

    1)  Que l’Assemblée nationale du Québec adopte le plus tôt possible une Constitution québécoise.
    2)  Que la langue française soit le facteur politique central de notre identité nationale.
    3)  Que constitutionnellement, la laïcité soit une valeur sociale stratégique sans renoncer au patrimoine et aux symboles identitaires religieux des Québecois de souche ( donc des Québecois nés au Québec) considérant le métissage de preszque tous les Québecois
    4)  Que le contrôle et la réglementation du pouvoir de masse médias au Québec soient publics et en français à plus de 80% dans l’intérêt général et hors du contrôle majoritaire des groupes d’intérêts oligarchiques.et étrangers ( incluant Gesca Ontario et Corus Alberta)
     5) Que le système électoral pour les élections générales au Québec ne soit pas modifié avant l'indépendance nationale et que ces élections soient à date fixe.
     6) Que le mandat du Premier ministre soit limité à deux mandats.
    7)  Que constitutionnellement, le nombre des employés de la fonction publique soit limité à un pourcentage fixe par mille habitants .
     8) Que le taux d’imposition soit que pour ceux qui gagnent plus de 25 000 $, et élimination de l’obligation de déclarer pour ceux qui gagnent moins de ce montant.
    9)  Que la déclaration des revenus des parlementaires au Québec soit rendue publique.
     10) Que la propriété publique d’Hydro-Québec et la production d’énergie soient protégées constitutionnellement afin d’éviter la privatisation ( la production d’énergie éolienne devra être nationalisée le plus tôt possible ).
     11) Que le marché mondial et non seulement nord-américain soit l’espace économique privilégié pour le Québec.
    12)  Que constitutionnellement le Service de Santé soit public et universel et protégé. contre la privatisation
     13) Que la sécurité du revenu devienne universel comme les soins de santé et l'éducation
    14)  Que constitutionnellement soient bannis les contrats blindés des postes dans les sociétés publiques.
     15) Que la corruption institutionnalisée soit sanctionnée économiquement quatre fois le montant dérobé en saisissant des biens familiaux au premier dégré et que les peines de prison soient plus sévères
    16)  Que constitutionnellement le Québec se dote d’une Banque publique de terres agricoles et que les ressources en eau soient reconnues comme un bien national
    17)  Que le Québec se pourvoit d’un service de sécurité
    18) Que constitutionnellement le Québec soit doté d'une force armée défensive , d'une force de sécurité et de casques bleus
    19)  Que la peine de mort soit abolie pour tous les Québecois au Québec ert à l'étranger.
     20) Que la prostitution , le trafic des drogue et le jeux soient déclarés des délits graves
    21) Que le/la Gouverneur/e Général/e du Québec soit officiellement considéré/e au Québec par l’Assemblée nationale « persona non grata ».
     22) Que lors de toute célébration d’événements historiques des Québecois au Québec étant des fêtes obligatoires soient respectés de tous les citoyens
     23) Que les futurs ressortissants qui viendront au Québec soient pourvus d’un contrat de temps limité. De plus, ils devront faire partie d' une organisation d' intégration culturelle, sociale et économique
    24)  Que la dette publique du Québec soit considérée par la Constitution québécoise comme une responsabilité collective
    25)  Que l’indépendance du Québec soit la priorité politique de l’Assemblée nationale.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 juin 2008

    Adopter une constitution interne limitée et garder la priorité de l'indépendance me semble mettre la charrue devant les boeufs et chercher les querelles constitutionnelles sans fin. La cour suprême trancherait alors? Restons fixé sur le pays d'abord, la constitution vient après dans l'ordre des choses et c'est une loi fondamentale complète et amendable donc moins rigide qu'il nous faut. J,aime vos mesures sauf celles qui nous ferait perdre le marché mondial,et qui sont contraires aux accords de l'Omc. Vous coulez beaucoup de choses dans le béton. La dette , la nôtre, il faut la payer, l'impôt uniforme est inapplicable sans saigner des gens, même Super Mario l'a avoué. N'oublions pas que la dette et appuyée par des actifs solides que nous léguons aussi aux autres générations. Ex. Hydro-Québec pourrait se vendre 200 milliards au prix où le kwheure se vend sur le marché privé actuellement. Pourquoi parler toujours du passif seulement et s'en prendre à la génération des baby boomers? Il y a toujours 4 générations de 18 à 85 ans qui payent des taxes et qui composent l'assemblée nationale, par seulement une seule qui lègue tout à la suivante. Puis vous oubliez le secteur coopératif qu'il faudrait quintupler pour faire participer la population au développement formidable d'un pays québécois.