Libéraux - Constitution

Un chef sur l'offensive

Québec 2007 - le facteur «Canada»


Le chef du Parti libéral du Québec, Jean Charest, a amorcé la journée de vendredi en voulant parler de finances publiques, mais c'est la position constitutionnelle de son parti qui a monopolisé l'attention et le chef libéral a dû réagir.
M. Charest a d'abord critiqué la plateforme péquiste, où il est écrit que les engagements électoraux du PQ seront définis en fonction d'un projet de pays social-démocrate.
M. Charest a martelé que contrairement aux gouvernements péquistes qui se sont succédé, et au Parti québécois actuel, la « première priorité » des libéraux est la santé. Il a dit que son gouvernement avait été conséquent en réinvestissant 5,7 milliards de dollars dans le réseau de la santé.
Invité à préciser sa position, M. Charest a rappelé les changements survenus en matière de relations entre Ottawa et les provinces durant les quatre années de son mandat. Il a donné en exemple la création du Conseil de la fédération, l'entente asymétrique sur le financement du système de santé de septembre 2004 et celle sur le programme de congés parentaux, ainsi que l'entente sur une présence permanente pour le Québec à l'UNESCO.
M. Charest a dit être fier de la reconnaissance, par le gouvernement conservateur de Stephen Harper, que les Québécois forment une nation au sein d'un Canada uni, dans une motion déposée en novembre dernier à la Chambre des communes. Il a rappelé une citation de l'ancien premier ministre canadien John A. MacDonald, en 1856, qui affirmait que « si vous les traitez comme une nation, ils agiront comme une nation, généreusement ».
M. Charest a invité les journalistes à consulter un document publié en 2001 par les libéraux pour expliquer leur position constitutionnelle. Il s'est contenté d'ajouter que le système fédéral devait être flexible, et qu'une nouvelle ronde de négociations constitutionnelles ne pouvait avoir lieu que « si le fruit est mûr ».
Charest s'en prend à Dumont
Un peu plus tard, lors d'un discours prononcé devant la chambre de commerce italienne, à Montréal, le chef libéral s'en est pris à la position constitutionnelle du chef adéquiste, qu'il a qualifiée de floue. M. Charest a ajouté que les fédéralistes ne pouvaient faire confiance à M. Dumont puisqu'il s'était rangé du côté des « séparatistes » chaque fois qu'il en avait eu l'occasion. M. Charest a rappelé les épisodes référendaires de 1992 et 1995, où M. Dumont avait choisi de faire campagne du côté des souverainistes.
Le chef libéral a aussi accusé Mario Dumont de ne pas être capable de défendre les intérêts des Québécois.
« Derrière des aires de revendication, l'ADQ ne prône rien d'autre que le repli du Québec sur lui-même. En disant se limiter à discuter avec le gouvernement fédéral, il élimine les principaux atouts du fédéralisme que sont la coopération et l'occasion de créer des alliances », a dit M. Charest.
Le chef libéral a en outre reproché au chef de l'ADQ de ne rien proposer de neuf pour régler le dossier du déséquilibre fiscal.
Réplique de Dumont
Mario Dumont n'a pas pris de temps à réagir. Lors d'une entrevue pour l'émission Les Coulisses du pouvoir, de Radio-Canada, enregistrée vendredi, M. Dumont a relancé la balle au chef libéral. Il a affirmé que le programme de M. Charest sur la question des relations entre Québec et Ottawa était « le plus faible jamais présenté par un chef de parti politique au Québec. »

Il souligne que le chef du PLQ n'a pas de demandes constitutionnelles dans son programme, seulement des demandes pour trois ententes administratives.
Selon le chef adéquiste, le programme libéral n'a « rien de très québécois » et « pourrait être le programme d'un parti politique fédéral. » D'ailleurs, Mario Dumont se demande même si Jean Charest ne rêverait pas, un jour, de revenir à Ottawa par la grande porte. M. Charest « est tellement clairement fédéraliste que, certains jours, on pense qu'il rêve encore de devenir chef d'un parti fédéral » a dit M. Dumont.
Il a aussi rappelé que la position de l'ADQ sur les relations Québec-Ottawa était claire, soit que le parti prônait l'autonomisme, qui signifie que le Québec s'affirme sans se séparer.
Les finances publiques
Avant d'être questionné sur la position constitutionnelle du PLQ, Jean Charest avait poursuivi sa campagne-bilan de son gouvernement en abordant le sujet de la gestion des finances publiques.
Il a vanté le Fonds des générations créé l'an dernier pour commencer à rembourser la dette provinciale. Il a rappelé que des ventes d'actifs d'Hydro-Québec avaient permis d'y verser 500 millions de dollars. M. Charest affirme qu'à partir de 2008-2009, le gouvernement consacrera plus de 600 millions de dollars au Fonds.
M. Charest a de nouveau parlé de la décision de la firme de notation de crédit Moody's de hausser la cote de crédit du Québec en novembre dernier. Il a souligné que la firme avait mentionné que le Fonds des générations était un « facteur clé » de cette meilleure appréciation de la performance économique de la province.
Toutefois, des documents obtenus par la Presse canadienne suggéraient que la hausse de la cote était liée à un changement de méthode de calcul.
À propos des récents sondages sur les intentions de vote, Jean Charest a dit qu'il laisserait les journalistes spéculer, ajoutant « qu'un sondage raconte une histoire, mais ne raconte pas toute l'histoire ».


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