Un autre fédéraliste

France-Québec : fin du "ni-ni"?



Le président Sarkozy vient de montrer qu'il est un bien petit personnage, politiquement semi-inculte et superficiel. Il a balayé du revers de la main la politique de ses grands prédécesseurs, il a platement épousé le discours d'Ottawa et bafoué la plus profonde et la plus naturelle aspiration des Québécois. Surtout, il a démontré une ignorance profonde de l'histoire du Québec et des Canadiens français. S'il avait un peu lu au lieu de proférer avec effronterie des sottises sur la Confédération canadienne, il saurait que notre peuple, aujourd'hui comme hier, doit combattre pour sa survie. La Confédération canadienne a longtemps bafoué nos droits et nous les a cyniquement supprimés. Ce n'est pas un bilinguisme de façade ni de trompeuses déclarations d'amour, alors que le Canada nous tient à genoux, qui peuvent réparer l'érosion de notre identité, l'assimilation galopante de nos minorités et les méfaits de la clause Canada qui annulent la loi 101 sur le territoire même du Québec.
M. Sarkozy, il faut vous accuser d'ingérence dans les affaires du Québec. Vous n'avez aucun droit de décider pour nous de ce que pouvons devenir, ni de condamner pour nous une «division» qui nous sauverait d'une «unité» qui nous a été si néfaste et à laquelle nous devons notre déclin.
Nous souhaitons que le meilleur de la France vous rappelle à vos devoirs et vous indique clairement comment on peut servir les intérêts de la francophonie. Votre premier devoir en tant que chef de la France consiste à ne rien dire et à ne rien faire qui nuise au fait français là où il est encore vivant, et là où il aspire à l'appui d'un État autonome, seul capable d'assurer sa survie et sa vitalité dans l'histoire. Vous pourriez utilement relire le général de Gaulle et y puiser une l'inspiration d'une grande politique. En attendant, rentrez vos leçons de «morale» politique. Le Québec aspire à autre chose que des conseils de démission et de dépendance de la part de ceux qui devraient parler à la hauteur de la France.
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Hubert Larocque, Gatineau, le 18 octobre 2008


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