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Troublé par un reportage sur la police autochtone qui aurait fermé les yeux sur des cas de pédophilie, le ministre de la Sécurité publique a commandé une enquête déontologique et a promis, jeudi, de tout mettre en œuvre pour les victimes.
Questionné sur le contenu du reportage de Radio-Canada – qui se penchera principalement jeudi soir sur la communauté de Uashat-Maliotenam à Sept-Îles – Martin Coiteux a aussitôt rappelé la mise sur pied d’une commission d’enquête, en décembre dernier, sur les relations entre les femmes autochtones et les services publics.
«Ça inclut les corps policiers et ça inclut les corps policiers autochtones donc le travail de la commission va aussi se pencher sur les corps policiers autochtones. Des questions pourront être soulevées, des témoignages pourront être entendus et des conclusions vont surgir de cette commission-là (...) Ça, c’est un geste qu’on a posé qui montre à quel point on prend cette situation-là au sérieux», a-t-il déclaré en mêlée de presse à l’Assemblée Nationale.
Après avoir été informé de certains éléments du reportage, il est également intervenu auprès du Commissaire à la déontologie policière le 7 février dernier pour ordonner la tenue d’une enquête qui pourrait viser un ou plusieurs agents autochtones, lesquels auraient omis d’acheminer à Montréal la trousse médico-légale d’une présumée victime.
«En ce qui concerne (le) cas spécifique de cette trousse médico-légale qui n’aurait pas été livrée au laboratoire (des sciences judiciaires et de médecine légale) comme elle aurait dû l’être, j’ai été mis au courant et je n’ai pas hésité une seconde. J’ai immédiatement contacté le Commissaire à la déontologie policière.»
Le ministre Coiteux s’est dit déterminé à accompagner les victimes «dans tous les cas d’abus sexuels et tous les cas d’actes répréhensibles dans les communautés autochtones».
Il ne faut pas «généraliser», dit Kelley
Se défendant de minimiser la problématique, le ministre responsable des Affaires autochtones, Geoffrey Kelley, a cependant invité à la prudence.
«Il faut faire attention de ne pas généraliser la situation. De toute évidence, il y a des troubles importants dans les communautés autochtones, il y a tout un processus de guérison qui est nécessaire mais je fais la mise en garde de ne pas généraliser. On sait qu’il y a des communautés qui sont en profonde difficulté, d’autres qui ne le sont pas», a-t-il renchéri.
La formation policière pointée du doigt
En Chambre, le député péquiste Alexandre Cloutier a reproché l’inaction du gouvernement au sujet de la formation des policiers autochtones. «Il n’y a eu aucune inscription à l’École nationale de police autochtone parce qu’on charge trois fois le prix à un autochtone», a-t-il pesté, rappelant qu’il avait soulevé cet enjeu l’automne dernier.
Le ministre Coiteux s’est défendu vigoureusement de ne pas agir, accusant le député de l’opposition de faire «un raccourci énorme» entre les «allégations très graves» du reportage d’Enquête et le manque de budget pour la formation des policiers autochtones.
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