L'Unité Pathétique des Anciens Constables...

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« La justice, on le sait, on la connaît, la justice made in Quebec. »


Alors que les Hells sont relâchés par douzaine, que les partenaires de golf de la mafia encaissent leur retraite et que les magouilleurs les plus riches fument le cigare au palais de justice, il n’y a que Nathalie Normandeau pour traîner ses boulets, gracieuseté des gendarmes de l’Unité pathétique des Anciens constables.  


Les mots ne peuvent rendre justice au mépris qu’inspire son ancien patron, Robert Lafrenière, parti comme un déserteur, le jour où les Québécois se donnaient un nouveau gouvernement. Pfft! Disparu!       


Et ce mépris n’est qu’une réplique au sien, exprimé plusieurs fois au cours de son mandat, rappelez-vous: les réponses évasives à souhait, les fuites trop nombreuses pour ne pas être voulues, la langue de bois du spectacle télévisé...       


À vrai dire, aujourd’hui, on franchit la frontière entre le mépris et le dégoût. Dégoût pour cet état flanc-mou, sans cesse abusé, victime de ceux qui l’incarnent, acariens de carrière, pétris de privilèges et naturellement immunisés contre les châtiments.       


Le cynisme des contribuables fiscalisés à outrance atteint des sommets. Cela débouchera un jour sur une colère populaire que les gens de bien qualifieront de populiste... Peut-être un Trump surgira-t-il chez nous, comme une vengeance des silencieux...       



L'Unité Pathétique des Anciens Constables...

Caricature d'Ygreck




Lafrenière est un beau spécimen de cet état invertébré. Multipensionné, gratiné et gratifié, protégé par la saumure policière, et profitant toujours du silence complice d'autorités plus glissantes les unes que les autres.        


On ne parvient plus à voir clair dans l’égout collecteur, malgré les nombreux experts appelés à ne rien dire: des flics qui arrêtent un politicien, des flics qui suivent d'autres flics, un officier démis de ses fonctions, une enquête criminelle sur une enquête politique, des retraités qui s’en mettent plein les poches et des contribuables tenus dans l’ignorance bien qu’ils devinent à l’odeur que cette farandole cache l’indigence morale du pouvoir local...       


On en a l'habitude, chez nous, mais on ne s’habitue quand même pas aux coups fourrés. Le départ subit de Lafrenière et les enquêtes embrouillées de l’UPAC ne nous permettent pas de mesurer l’importance du scandale. Du moins pas encore.       


Pourquoi fuir pendant que les Québécois regardaient ailleurs? Un jour d'élection, pardi! Il n’y a pas de hasard en ces matières, alors quoi?       


Comme la commission Charbonneau, l’UPAC a donné au pouvoir provincial une image de probité. Présentée comme une menace aux magouilleurs, cette brigade de champions donne l'impression de nous avoir bernés, tous, laissant filer, sans raison ou par pure incompétence, des bandits patentés. Seul le menu fretin a pâti...       


Ne reste à peu près plus que Nathalie Normandeau, sa vie professionnelle en lambeaux, victime des pieds nickelés de la Police politique provinciale et, de soi-disant «allégations de la population»...   


Les dossiers gaspésiens de l’UPAC ne concernaient pourtant pas que des libéraux... Mais c’est plus vendeur d’avoir la dent dure avec une libérale...       


Lafrenière, lui, comme d’autres, a filé. Sans rien dire. On n’agit pas ainsi à moins d’avoir le cul bordé de nouilles, comme tous les bureaucrates. Comme ce champion de la SQ, parti chez le notaire alors qu’une tempête tenait 300 personnes prisonnières; lui non plus n’aura pas eu à souffrir du mépris de la population, cette pauvre connasse qui le paiera jusqu’à la fin de ses foutus jours.       


Au Québec, les coqs-en-pâte s’en tirent toujours. Au pire, ils ont droit à une tâche administrative ou à un emprisonnement à domicile...        


Ce modèle politique est le résultat de cinquante années d’inceste entre des politiciens-fonctionnaires et des fonctionnaires-politiciens, se croisant au fil des ans à divers micros et sur les plateaux de télé contrôlés par l’Union des artistes...       


Lafrenière a pris tout le monde par surprise, c'était sa marque de commerce. Rappelez-vous ce jour de rentrée parlementaire ou ce jour de budget, il lâchait ses flics de manière à faire croire à tout le monde qu’il n’avait pas froid aux yeux.       



L'Unité Pathétique des Anciens Constables...

Caricature d'Ygreck




La ligue du vieux poêle de la police, fervente de double trempette et de temps supplémentaire, voulait surtout démonter qu’on ne dépensait pas des millions pour rien...        


Le 1er octobre 2018, quand Bob a filé dans le Sud, nous étions tous attentifs aux résultats électoraux. Il nous avait pourtant baisé une dernière fois, par derrière, évidemment.       


Quand, frais et dispos, il est revenu, étrangement, le gouvernement de la CAQ nous a privé de la nécessité de lui poser des questions. Sous de faux prétextes.       


Le secret fut imposé pour susciter la «confiance de la population» envers la justice. Tordant!      


La justice, on le sait, on la connaît, la justice made in Quebec. Un prolongement des services sociaux, l’ultime réprimande des bureaucrates, la main molle du gouvernemaman...        


Les caquistes ont vite oublié ce qui sortait jadis de leurs propres bouches. La reddition des comptes était alors essentielle...       


Il est vrai que tout est simple dans l’opposition; le pouvoir exige du courage et, pour le moment, on attend toujours ceux qui braqueront leur lampe de poche sur l’UPAC...       


Évidemment, si on tarde trop, les galonnés, les sous-fifres et les passe-murailles seront partis à la retraite...




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