République de Hongrie

Tout me ramène au Québec...

Petit voyage chez une nation libre

Tribune libre

Alors que je me prépare à aller visiter Budapest pour quelques jours, j'ai décidé d'apprendre quelques mots de hongrois et de lire les grandes lignes de l'histoire de ce pays.
C'était inévitable!!! Tout me ramène au Québec... C'est toujours en lisant l'histoire d'autres états et en la comparant à celle du Québec et du Canada que je me rend compte à quel point nous, les Québécois, sommes ridiculement des colonisés contents et que s'il y a un anachronisme sur la planète Terre en cette fin d'année 2010, c'est bien la réalité politique des Québécoises et des Québécois.
Il y en a eu dans l'histoire de l'Europe et du reste du monde des nations qui, tout au long de leurs histoires, ont été sous la domination d'autres peuples, d'empires. Par exemple, le peuple Hongrois a été sous la domination autrichienne du milieu du 16e siècle jusqu'en 1918.
Une année qui doit être assez honteuse pour le peuple hongrois doit être 1867 (création aussi de la pseudo confédération canadienne) alors que l'Empire d'Autriche et le Royaume de Hongrie sont unis à l'avantage de l'Autriche, et ce, grâce aux roitelets de la Hongrie (1).
Suite à la domination autrichienne, la Hongrie a été sous la domination soviétique jusqu'en 1990. Clairement, la nation hongroise en a vu des vertes et des pas mûres.
Le début de l'indépendance de la Hongrie est marquée par une manifestation regroupant plus de 100 000 personnes qui réclamaient le droit de célébrer l'insurrection de 1956 (2).
Ainsi, le 23 octobre 1989,
"La foule brandit le drapeau officiel hongrois — rouge, blanc, vert — mais dont les insignes communistes ont été soigneusement découpés, et des portraits du héros de l'insurrection de 1956, Imre Nagy. Annonce officielle du changement du nom du pays qui devient la République de Hongrie. L'adjectif « populaire » est abandonné, symboliquement, le jour de l'anniversaire de l'insurrection de 1956. Le nouveau drapeau hongrois a comme insigne officiel la couronne du saint patron du pays, le roi Étienne Ier. Le président de l'Assemblée déclare : « Après tant d'années ce peuple mérite un peu de bonheur et d'abondance »." (3)
La nation hongroise est libre aujourd'hui. Pas le Québec. Quand l'on regarde de plus près différentes nations qui ont été sous la domination d'autres états-nations, on se rend compte que le Québec, la nation québécoise, est vraiment en retard sur les autres.
Ce qui est frappant, c'est que le Québec, de par sa situation géographique, n'a pas été contraint de subir directement les grandes guerres mondiales et le régime soviétique. Ce qui peut expliquer la complaisance de beaucoup trop de Québécois à la pseudo confédération canadienne.
Il n'en demeure pas moins que le Québec, contrairement à la Hongrie et les autres états-nation d'Europe du 21e siècle, est encore sous la domination post-coloniale de l'Empire britannique. Le Canada, quelle idée farfelue! Enlevez la bière et le hockey de la nation canadienne, et le Canada ressemble bien vite à un territoire de loyalistes et de réfugiés caché sous une tapisserie de feuilles d'érable et du "Oh Canada" volé à la nation québécoise. L'idée du Canada, ce n'est rien d'autre qu'une image de marketing.
Alors que des nations en Europe se dotaient fièrement d'états au début des années 1990, le Québec a raté un rendez-vous crucial avec l'histoire en 1995.
La nation québécoise, il est vrai, n'a pas souffert, en guise d'exemples, de la guerre ou du régime stalinien.
C'est pire encore. Pire, parce que l'assimilation, la "domestication" des Québécoises et des Québécois au multiculturalisme "canadian" se fait sous une forme d'anesthésie constante, durant laquelle les sentiments de honte et de fierté sont entrelacés pour devenir un amalgame de résiliation et d'indifférence. On veut faire oublier l'histoire aux Québécois afin de leur faire avaler l'image de marketing du Canada.
La nation québécoise, anciennement la nation canadienne (française) s'est fait tout voler sournoisement, en commençant par son nom, Canada. Les patriotes de 1837 doivent vraiment être en tabarnac de voir que le Québec n'est pas plus libre qu'au début du 19e siècle. C'est à se demander s'ils ne regrettent pas de s'être battus.
Depuis l'élection de John James Charest en avril 2003, la nation québécoise a été officieusement proclamée à Ottawa, mais ce n'est qu'un plan anesthésiant pour garder le peuple de colonisés du Québec prêt, dans la docilité, à l'assimilation.
La ville de Québec, la capitale nationale, est en train de devenir un "disney land" conservateur, et Montréal, la métropole, la ville modèle du multiculturalisme "canadian".
Le Québec, ce sera bientôt plus que les régions, des quartiers où on fera l'élevage, sans cours d'histoire, d'une génération prête à l'assimilation. Ces jeunes iront travailler à Montréal comme porteurs d'eau ou à Québec, déguisés en colons français. Non, l'histoire ne sera plus enseignée. Elle sera remplacée par un cours appelé "Le bonheur après la résilience" et "Cours de musique préparatoire: la ruine-babine et les cuillères", qui sera très utile pour le rôle du Canadien-français à Québec.
Un signe gravissime que le Québec ne va pas bien est que malgré toutes les frasques et affronts du Parti libéral du Québec depuis 2003, et particulièrement depuis décembre 2008, il y a quand même eu 35% des citoyens de Kamouraska-Témiscouata qui ont voté pour le Parti libéral du Québec le 29 novembre dernier.
J'ai expliqué factuellement et le plus objectivement possible la situation socio-politique du Québec (corruption, collusion, mensonges, Caisse de dépôt, bâillon, etc) à des amis français et à des Canadiens anglais.
Autant pour les Français que pour les Canadiens-anglais, je peux vous assurer qu'ils ressentent une profonde pitié pour vous et moi.
Enfin, il y a encore de l'espoir pour que la nation québécoise puisse de doter d'un état. Je mise beaucoup sur l'année 2011.
Tout le monde å sa pancarte!
http://ecoeurement.com/tout-le-monde-a-sa-pancarte/

(1) http://fr.wikipedia.org/wiki/Autriche-Hongrie
(2) http://fr.wikipedia.org/wiki/Insurrection_de_Budapest
(3)http://fr.wikipedia.org/wiki/Royaume_de_Hongrie


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2 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    30 décembre 2010

    Pourquoi pas Nous ?
    Simplement ceci : aux urnes, une importante partie de l’électorat vote systématiquement contre Nous, contre l’indépendance du Québec, contre le Québec même. Toujours et systématiquement.
    Il y a ici une minorité historiquement très puissante.
    Plutôt que de flageller les canadiens-français, puis maintenant les québécois, pourquoi ne pas remarquer que les québécois, comme naguère les canadiens-français, sont contrariés historiquement et démocratiquement par la minorité anglo du Québec.
    Une minorité—une minorité !-- est capable d’assimiler au Québec. Et cela depuis très longtemps. Quand bien même tous les canadiens-français disparaitraient, tous les Elvis Gratton aussi, qu’il ne resterait plus que de purs québécois et québécoises habitant le pur territoire du Québec, croyez-vous que le vote anglo et allo changerait ? Ce vote resterait radicalement ethnique et hostile to the « belle province ».
    Qui donc pourraient faire l’indépendance, ici comme ailleurs, si ce n’est Nous-mêmes et….Nous seuls.
    Les Elvis Gratton ?
    Sont nombreux en effet. Même parmi les souverainistes.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    29 décembre 2010

    Monsieur Racine,
    En effet, toutes nos pérégrinations nous mènent vers le même questionnement : Pourquoi pas nous? Mon habituelle réponse se trouve dans votre phrase : « 1867 (création aussi de la pseudo confédération canadienne) alors que l’Empire d’Autriche et le Royaume de Hongrie sont unis à l’avantage de l’Autriche »… eh ben voilà : le Royaume de Hongrie… On peut se faire terrasser par la plus grande brute, mais quand on descend d’un Royaume aussi antique, d’un Empire, d’une dynastie millénaire, ça crée une identité. Le sentiment d’appartenance à une véritable nation.
    À l’inverse, ce que nous insistons pour appeler la nation québécoise, qui n’oppose aucune résistance à l’oppression, n’est peut-être qu’une impasse évolutive, comme on dit en anthropologie. La France avait à peine entamé un bourgeon de colonisation en Amérique, comme un embryon non encore implanté dans l’endomètre, qu’elle a dû le céder à son ennemi le plus tenace. Alors que cet avorton n’avait encore appris à reconnaître ses points de repère, ce conquérant impérial ne lui cacha jamais son intention de l’éliminer de ce territoire qu’il veut occuper au complet. Une nation agressée se rassemble, s’organise et se défend. Une tribu amazonienne qui voit avancer la déforestation se retire progressivement, jusqu’à utiliser la hache qu’on lui donne.
    Quand le journal The Gazette poussa les anglomontréalais à incendier le Parlement de Montréal en représailles au jugement dédommageant les familles des Patriotes, c’était au cri haineux de : « L’Acte d’Union visait à assimiler les Français. Et maintenant ce serait à nous de les payer pour leurs dommages ? » C’était en 1849, 90 après la conquête militaire qui se voulait définitive. La Confédération de 1867 poursuivait ce dessein d’assimilation non voilé : minoriser le français pour l’absorber. La revanche des berceaux n’eut jamais raison des universités McGill, Bishop, Loyola, Concordia… Les Premiers Ministres canadiens Laurier, Saint-Laurent, Trudeau, Chrétien, Martin n’eurent pas plus de pouvoir qu’une seule voix autour de la table à Ottawa. Les moindres efforts velléitaires d’autonomie de notre groupe culturel furent éteints sans le moindre égard au « fairplay » : les référendums, la carte électorale, l’immigration manipulée, la tricherie géopolitique, tout est destiné à anéantir cette épine au pied. La « nation québécoise » va-t-elle se rebeller ? À voir comment la ville de Québec s’est fait joyeusement « entuber » avec son Q400, surveillons bien le gangbang que subira Montréal en 2017 pour son M375 !
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