Les archétypes sont intemporels
Slush
Béton à la sueur de notre front pour épargner quelques sous
Béton à la rigueur de nos hivers pour que vive la ville et survive l’Amérique
De tous nos rêves il ne reste que la slush
Et quand du haut de leurs tours
sur les ailes d’Air Canada
ils s’envolent vers une Floride à forfait
Survolent tous ces champs d’un autre temps
Ce cœur drainé de notre sang, sucé de tous ses pores
Toutes ces énergies récupérées, orientées, gaspillées
La ville en laquelle nous nous enfonçons
comme bouche d’égout sans jamais renaître
Cette catapulte qui à bout de souffle
pousse, tire, va, vient et
siphonne jusqu’à sa dernière goutte
Toute cette poésie née de ses entrailles
et provoquée par son mystère
Illuminé par la splendeur de son théâtre
et ses places
En son sein depuis trois cents ans
mais jamais nôtre
Nous attache à sa vie
et nous arrache le 8 à 5
Pendant qu’ils s’envolent vers la Floride,
elle nous éclabousse de toute sa slush
***
*Écrit à Montréal entre septembre 1977 et mars 1979
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