Richard Henry Bain témoignait aujourd’hui… Merci aux journalistes anglophones de Montréal pour la couverture en direct!

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Les médias francophones dorment au gaz

Aujourd’hui commençait le témoignage de Richard Henri Blain, ce séparatiste québécois qui a attenté à la vie du premier ministre nouvellement élu au Canada, non sans avoir fait une victime et un blessé grave. Blain, un membre du parti Québécois, n’avait pas ménagé ses appels au vote séparatiste et les motivations politiques de son geste ne laissent aucun doute. D’aucun n’hésite à parler d’un attentat politique très grave qui aurait pu avoir des conséquences extrêmement dramatiques s’il avait fallu que son arme ne s’enraye pas. Il était à la porte de l’endroit de rassemblement du premier ministre élu le soir des élections…
Il va sans dire que ce procès génère une couverture sans précédent. On condamne d’ailleurs de façon générale un texte paru dans les pages de Quebecor qui parle de Blain comme d’un « amoureux du Québec à l’âme troublée« . C’est pousser fort le café pour ce journal dont on connaît les accointances séparatistes que de titrer ainsi à propos d’un être qui vient de commettre un attentat politique quand même!
Vous me permettrez ce petit brin de politique-fiction afin de montrer l’incongruité de la situation. Aujourd’hui se déroulait la première journée du témoignage de Richard Henry Bain, un homme qui a manifestement commis un attentat politique grave qui a couté la vie à un homme et sévèrement blessé un autre, non sans avoir tenté de foutre le feu à la bâtisse où se déroulait le discours de la victoire de la première ministre Pauline Marois. Une méchante séparatiste que Bain projetait d’assassiner. Elle et combien d’autres si le forcené avait réussi à pénétrer dans le Metropolis?
Et pourtant, ce témoignage n’a pas suscité d’éclipse ou de commotions dans les médias du Québec. Oh que non. Ceux qui voulaient suivre le témoignage en direct sur twitter devaient se rabattre sur les compte-rendus en direct de journalistes anglophones, nombreux à live-twitter ce que disait Richard Henry Bain. Je pense à Justin Hayward de CBC Montreal, de Stephane Giroux de CTV-Montreal et à Tim Sargeant de Global Montreal. Il y avait des journalistes francophones au procès, mais aucun pour rendre compte en direct du témoignage de Bain. La différence? Quand on consulte les fil twitter de Hayward, de Giroux ou de Sargeant, on peut suivre en direct l’interrogatoire, comme tant le faisaient sur le fil de Kathleen Lévesque de La Presse pendant les témoignages clés de la commission Charbonneau. Il y a un auditoire captif qui n’attendait que ça du témoignage de Bain. Cette couverture en direct des Hayward, Giroux et Sargeant s’ajoute au texte ou au reportage conventionnel et reflète l’importance de la situation. On trouve sur leur fil twitter des entrevues en direct, des recensions complètes du témoignage de l’accusé.
Les médias anglophones de Montréal ont-ils mieux saisi l’importance de la situation? Je ne le crois pas. Une culture différente dans la façon de couvrir les événements? J’ai vérifié les fil twitter de certains journalistes francophones qui étaient au procès Bain et dans d’autres circonstances, ils n’hésitaient pas à « live-twitter« …
Merci à Stephane Giroux d’avoir gazouillé en français dans sa couverture du procès. Il était encore fidèle au poste aujourd’hui pour le témoignage de l’accusé. Merci aussi à des internautes comme Anne-Marie Gélinas sur twitter qui traduisait en direct les gazouillis des journalistes anglophones de Montréal… Normal?
Un procès « politique »?

Ce qui me sidère encore plus c’est la façon dont on traite des accusations et des gestes de Richard Henry Bain. Que ce soit dans la Presse, le Journal de Montréal ou Le Devoir (qui relaie un texte de La Presse canadienne… bin coudonc! C’est pas si important que ça faut croire!), n’essayez pas de trouver une quelconque référence à un geste à connotation politique! La dimension « politique » des crimes de Bain est complètement écartée de toute couverture au Québec semble-t-il. Je mettrais ma main dans le feu qui si on assistait au procès de Richard Henri Blain ayant attenté à la vie d’un PM du Canada, la dimension politique serait en première ligne.
Dans le texte de Daphné Cameron dans La Presse, on peut lire ceci :
« Rappelons que Richard Henry Bain est accusé du meurtre prémédité de l’éclairagiste Denis Blanchette et de plusieurs tentatives de meurtre, dont une à l’égard de Dave Courage. Celui-ci a été gravement blessé par la même balle qui a tué son collègue. Les faits sont survenus alors que le Parti québécois et Pauline Marois célébraient leur victoire électorale au Métropolis. »
Je lis ça et j’ai presque l’impression que l’endroit choisi par Bain est circonstanciel. « Les faits »… Un attentat politique qui visait la première femme à atteindre le rang de cheffe d’état du Québec. Tout pour traiter de ces « faits » comme s’il s’agissait d’un fait divers.


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