Réplique à André Pratte

Qui part avec la Caisse : Pauline ou Paul ?

il y a urgence en la demeure de reprendre le contrôle de notre État des mains de la clique de libéraux qui le squattent !

Chronique de Jean-Claude Pomerleau


Ne nous fions pas sur le Pratte à penser de Paul Desmarais pour nous dire
ce qui se passe vraiment avec la Caisse.
Mme Marois a proposé d’utiliser la Caisse de dépôt pour créer un fonds de
10 milliards dédié au développement économique du Québec. Il n’en fallait
pas plus pour faire réagir le Pratte à penser de la grosse Presse : [Pauline
part avec la Caisse->16056]. (1)
Avec la mauvaise foi qui le caractérise, cette plume à gage de l’empire
Desmarais, vient nous dire quelle erreur cela serait d’utiliser les leviers
de la Caisse pour se donner une stratégie d’état d’envergure en matière
économique pour faire face à la crise grave qui s’annonce. Ce journal s’y
connait en matière de stratégie d’État. Rappelons-nous que la grosse
Presse a déjà fait campagne contre la nationalisation de notre hydro
électricité. S’il avait réussi à convaincre le Québec, notre Hydro Québec
appartiendrait aux Américains !
L’argumentaire de M. Pratte laisse entendre, pernicieusement, que le
rendement de la Caisse serait affecté négativement par des placements au
Québec. Comme si un placement ici serait nécessairement sous performant,
alors que le gazon serait plus vert ailleurs. Or il semble bien que ce
gazon a jauni depuis que la crise s’est installée : la Caisse recule
actuellement de 30 milliards. Allo rendement !
Pour soutenir son propos, M. Pratte cite un exemple de ce qui selon lui
serait un mauvais placement fait au Québec : Quebecor Media (par hasard, un
concurrent de Gesca) qui a fait l’acquisition de Vidéotron avec l’aide de
la Caisse. Même si l’achat s’est fait au moment où le prix étaient au plus
haut du marché boursier, ce placement ne posera aucun problème de
rentabilité à la fin du cycle d’investissement; ce qui ne sera pas le cas
du papier commercial. Entre-temps cet actif, qui est une pièce maitresse
dans la stratégie de convergence de Quebecor Media, est une infrastructure
performante qui donne un essor important à notre culture (Oui la culture
populaire est aussi notre culture, et elle doit beaucoup à TVA). Cet
investissement sert donc le véritable mandat de la Caisse : rendement à
long terme et appui stratégique au développement du Québec.
Que la Caisse consacre 10 milliards à une stratégie d’état d’envergure
visant à structurer le développement économique du Québec en entier serait
une aberration selon le Pratte à penser de Gesca. Alors que ce montant est
pourtant inférieur aux 14 milliards que les gestionnaires de « risques » de
la Caisse ont investis dans un « produit » comme le papier commercial
adossé à des actifs (PCAA), alors même que 2 sociétés d’évaluations de
risques eurent refusé de coter ce « produit »! Cette désastreuse décision
ayant entraîné, à elle seule, une perte de 4 milliards jusqu’à maintenant.
Là dessus la plume à gage de Gesca n’a rien à dire. Non plus qu’il ne
s’interroge sur le fait qu’une partie des pertes de 30 milliards que la
Caisse subit présentement serait due à l’orientation stratégique en
matière de placement imposée par M. Charest (2) : Le rendement d’abord.
De cela il ne faut surtout pas parler. Surtout pas en campagne électorale,
qui n’est pas le moment de faire le bilan du gouvernement sortant comme on
sait. C’est ce que nous dit un expert patenté en économie, à qui La Presse
a ouvert ses pages (3), il ne faudrait surtout pas exiger de connaître la
situation désastreuse de la Caisse en période d’élection. Il ne faudrait
pas politiser la Caisse dit-il. Allo.
Pas politiser la Caisse : M Charest a paqueté la direction de la Caisse
de libéraux chargés de donner suite à l’orientation qu’il lui a donnée en
matière de placements, laquelle a accentué les pertes en cette période de
crise. Et, qui a promu M. Richard Guay à la présidence, celui-là même qui a
autorisé l’achat de 14 milliards de PCAA ? Un indice : il fut promu sur
la recommandation de M. Henry Paul Rousseau, ex PDG de la Caisse, passé
entre-temps chez Power Corporation de Paul Desmarais ? Ceci explique cela.
C’est justement pour nous faire oublier que Paul Desmarais a ainsi pris,
de facto, le contrôle de notre Caisse (4) que M. Pratte nous dit que
Pauline part avec la Caisse.
N’en déplaise au Pratte à penser de Paul Desmarais, il y a urgence en la
demeure de reprendre le contrôle de notre État des mains de la clique de
libéraux qui le squattent !
***
(1) http://www.cyberpresse.ca/opinions/editorialistes/andre-pratte/200811/08/01-37729-mme-marois-part-avec-la-caisse.php
(2) http://www.vigile.net/Un-trou-de-30-milliards-dans-la
(3) http://www.vigile.net/Laissez-la-Caisse-tranquille
(4) http://www.vigile.net/Paul-Desmarais-prend-le-controle
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    11 novembre 2008

    La Presse défend le poulain libéral-fédéraliste de Desmarais en tapant sur les adversaires de Jean Charest. Ce dernier vient de trouver un nouveau truc pour gagner du vote. Il appuie la tenue des jeux olympiques à Québec. La facture de Pékin montait à 30 milliards de yuans pour cet événement. Mais qu'importe le prix si ça peut lui rapporter du vote. Après l,élection il pourra oublier sa promesse. N'est-ce pas ce qu'il a fait en montant le prix des garderies de 2$ par jour par enfant trois après avoir promis de ne pas augmenter? Pratte doit obtempérer s'il veut son salaire.