Quel recul?

En somme, rien dans ces plus récentes données n'indique que le français soit menacé au Québec.

Recensement 2006 - Langue française

Comme chaque fois, la publication des données du recensement sur la situation linguistique au Canada a donné l'occasion aux militants souverainistes de réitérer leur légitime inquiétude au sujet de l'avenir du français au Québec. Quelques chiffres semblent confirmer ces craintes: la proportion de Québécois de langue maternelle française a glissé pour la première fois sous les 80% (79,6%), et sous les 50% dans l'île de Montréal.

Le Mouvement Montréal français s'est empressé de réclamer «une application rigoureuse et un renforcement de la loi 101». Pourtant, le glissement constaté entre 2001 et 2006 n'a rien à voir avec quelque faiblesse de la législation linguistique. C'est simplement le résultat naturel de l'augmentation du nombre d'immigrants admis au Québec. Si la proportion de Québécois de langue maternelle a fléchi, ce n'est pas au profit de la communauté anglophone mais des allophones. On assiste au même phénomène dans le reste du pays, où l'anglais langue maternelle a perdu du terrain au bénéfice du chinois, du pendjabi, de l'espagnol, etc.
Loin d'indiquer la nécessité d'un resserrement de la Charte de la langue française, le dernier recensement confirme la remarquable efficacité de la loi: la proportion d'allophones abandonnant leur langue maternelle pour le français ne cesse d'augmenter. Parmi les nouveaux arrivants des cinq dernières années ayant adopté une autre langue que leur langue maternelle, 75% ont choisi le français.
Si, dans l'île de Montréal, les francophones sont passés sous la barre de 50%, c'est parce que quelque 53 000 francophones ont quitté l'île. Le seul moyen pour le gouvernement d'intervenir serait d'adopter une loi empêchant les Montréalais francophones de s'installer en banlieue!
En somme, rien dans ces plus récentes données n'indique que le français soit menacé au Québec. Les Québécois francophones devraient davantage s'inquiéter du sort de leurs frères et soeurs des autres provinces canadiennes. Là, la situation est dramatique. L'assimilation des francophones hors Québec se poursuit à grande vitesse: en 2006, plus de 39% d'entre eux parlaient anglais à la maison. Malheureusement, tout indique que le phénomène ira en s'accentuant. «La hausse des transferts linguistiques vers l'anglais contribue à la non-transmission de la langue maternelle française aux enfants issus de mères francophones», souligne Statistique Canada. Cela signifie moins d'enfants francophones, d'où une population de langue française vieillissant plus vite que celle de langue anglaise. D'ailleurs, le nombre de francophones est en baisse dans la plupart des provinces, y compris au Nouveau-Brunswick.
Pendant ce temps, les jeunes anglophones du reste du pays parlent de moins en moins français. L'engouement pour les classes d'immersion semble chose du passé.
Une autre donnée devrait nous préoccuper: en cette époque de mondialisation, la proportion de Québécois francophones maîtrisant l'anglais n'a pas augmenté (36%) depuis 2001. Cela fait des francophones les Québécois les moins bilingues; près de 70% des anglo-Québécois maîtrisent le français. Chez les allophones, cette proportion atteint 50%.
On discutera beaucoup au cours des prochains jours du prétendu recul du français au Québec. Ce n'est pourtant pas là qu'il y a péril. C'est le français dans le reste du pays et le bilinguisme d'un océan à l'autre qui perdent du terrain. Le gouvernement fédéral devra redoubler d'efforts s'il souhaite préserver ces caractéristiques du projet canadien.
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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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