Quand les vieux s’énervent

On dirait que les Dieux ont libéré la Folie pour les châtier de leur arrogance et de leur certitude.

PQ - stratégie revue et corrigée


Quelles mouches piquent les vedettes du PQ ces jours-ci et les rendent
tous dingues? Ils se démènent comme des enragés à s’accuser les uns les
autres de quasi trahison à la cause, à déchirer leur chemise, à remettre en
question leur idéal, à attaquer leur chef, à remettre en question la raison
de leur existence. Et ils font ces bêtises directement sur la scène
publique, employant tous les moyens de communications connus, radio,
télévision, journaux, blogues et même assemblées de cuisine. On dirait que les Dieux ont libéré la Folie pour les châtier de leur arrogance et de leur certitude.
Je n’ai encore entendu aucune analyse sérieuse des effets de l’élection
sur la nouvelle position politique du Parti Québécois de la part de ces
pontes ni même de la part des experts. Ce qu’on dit à satiété c’est que le
vote péquiste est en chute libre, que l’option souverainiste est en voie de
disparition, que la population ne veut plus entendre parler de référendum,
qu’un tiers parti ne peut survivre dans le système parlementaire québécois
et que le chef a oublié la mission de départ. Rien de tout cela ne raconte
la réalité. Il s’agit de raisons raisonnantes tout justes bonnes pour la
chronique et qui ne rejoignent pas le fond des choses.
La réalité, à mon sens, c’est que le PQ reste le choix d’un tiers de la
population dans un contexte de grand balayage, c’est qu’il est le seul
parti politique important qui a une pensée centre gauche et que les
souverainistes constituent toujours de 45 à 50 % de la population. Il y a
eu une difficulté de parcours, il est vrai, mais c’est loin d’être un coup
mortel. Plusieurs facteurs ont joué pour expliquer cette situation dont la
présomption et la certitude de l’emporter sur un gouvernement en perte de
vitesse. Mais aucun de ces facteurs ne constitue une cause de
disparition. Combien de balayages ont subi dans le passé des partis
aujourd’hui très vivants sur la scène provinciale et fédérale? Les
conditions changent tellement rapidement en politique.
Le Parti Québécois a des racines, des appuis et une philosophie qui ne
s’évanouissent pas en une journée de votation ou après une campagne de 30
jours. D’abord, son objectif est toujours d’actualité. À preuve, la
popularité des idées autonomistes chez ses adversaires et la division du
vote indépendantiste. Ensuite, le 28 % des choix des électeurs n’est pas
négligeable puisque la marge avec les deux autres partis n’est pas
significative à long terme. Il suffirait d’un déplacement de 2,5 % du vote
accordé à l’ADQ pour que le PQ soit l’Opposition officielle et 3,5% pour
qu’il prenne le pouvoir. Où est le drame, sinon dans les colonnes des
journaux et dans les allocations parlementaires?
Enfin, Le PQ est un parti
politique progressif d’inspiration socialiste et légèrement à gauche alors
que les deux autres sont conservateurs et avec des idées carrément à
droite. Ce qui veut dire que le jeu politique droite-gauche favorise le PQ
et que les électeurs devront choisir tantôt le seul parti qui occupera la
droite. En somme les Libéraux sont plus menacés que les Péquistes.
Et voilà pourquoi, il faut cesser de pleurnicher et de chercher un bouc
émissaire. Il ne s’agit que d’un incident de parcours. Que les vieux
militants qui sont fatigués se résignent à rester à la maison et laissent
les jeunes poursuivre la route. Ces derniers n’oublieront pas l’idéal qui
les a fait venir au parti et sauront adapter la souveraineté aux nouvelles
conditions de l’électorat.
Bonsoir MM Landry, Bernard, Parizeau, Michaud. Vous avez bien mérité de la
Patrie et bon repos!
Gilles Néron
Québec.
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/spip/) --


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3 commentaires

  • Gaston Boivin Répondre

    4 avril 2007

    Je dois avouer, monsieur Néron, que vous écrivez bien et que c'est plaisant de vous lire. Je prends bonnes notes que votre écrit n'avait aucune base générationnelle mais se voulait avant tout rationnel. Mais n'empêche que je suis toujours en désaccord avec vous:1)Ce n'est pas parce qu'on a atteint l'âge de la philosophie qu'on doit renoncer à la vie, d'autant plus que l'expérience acquise peut-être très profitable à l'ardeur de la jeunesse et que les croulants ne sont pas moins nombreux chez les jeunes que chez les vieux. En ce qui me concerne, mon pays, je le veux et je ne ferai aucune discrémination à ce propos : Jeunes, vieux, québécois de souche, nouveaux québéquois, autocthones premiers habitants du pays, francais, anglais, tout le monde est bienvenu à sa définition, à sa création et à sa construction. 2) La défaite du P.Q., le 26 mars, est sans doute conjecturale mais la désaffection et le non-engouement à son égard ne le sont pas, mais sont plutôt le résultat d'un attentisme qui perdure depuis trop d'années. Le P.Q. doit reprendre l'initiative, vibrer à la musique du pays dont il se veut le porte-parole, faire jouer cette musique aux oreilles et dans le coeur des québécois pour qu'ils en vibrent également. Et lorsqu'il reprendra le pouvoir, s'il ne peut l'utiliser encore pour faire ce pays, et ce s'il n'a toujours pas recu un mandat à cette fin, il devra au moins l'utiliser pour promouvoir tous les intérêts de la nation qui constituera ce pays à venir. Par exemple, défendre et promouvoir l'unité de la nation québécoise de facon aussi rigoureuse que le Canada défend l'unité canadienne. En ce sens, le Québec pourrait faire de Radio-Québec ce que le fédéral a fait de Radio-Canada et pourrait créer un ministère du patrimoine québécois, un genre de patrimoin-Canada à la québécoise. Il pourrait également avoir son ministère de la sécurité nationale. Toutes des choses qu'auraient pu faire le P.Q. durant ses nombreuses années de pouvoir. Et il en est d'autres. Le P.Q. doit évoluer et s'ajuster! Gaston Boivin, Baie-Comeau

  • Archives de Vigile Répondre

    4 avril 2007

    Petite précision pour M. Gaston Boivin
    J'avais un an quand le chanoine a écrit cela. C'est vous dire que mon commentaire n'avait ren de générationel, il était tout simplement rationel. Ce n'est pas d'aujourd'hui qu'on dit que la peur de la catastrophe est pire que la catastrophe. Comme le dit Sénèque il y a un âge pour faire de la philosophie. Il semble que c'est le cas aussi pour la politique.

  • Gaston Boivin Répondre

    4 avril 2007

    A la guerre des sexes, voilà maintenant que, depuis quelques années, le discours de notre peuple est d'y ajouter celle des générations. Il faudra donc toujours que nous ajoutions, à un moment donné, une nouvelle ¨bébelle¨ pour nous enfoncer un peu plus dans la division. Monsieur Néron, pemettez-moi, de vous rappeler les paroles( écrits) toujours bien vivantes, prononcées par l'un des nôtres, il y a de cela sans doute une ou deux fois votre âge, lequel jouit maintenant du repos éternel: -¨Chaque génération, depuis 1760, a dû mériter de rester francaise. Celle d'aujourd'hui ni celle de demain ne le resteront à un moindre prix. Les Canadiens-Francais, sont-ils, comme l'a pu dire Toynbee, le ¨Coming People In The Americas¨?¨--¨.......ne vous en laissez pas imposer, jeunes gens, par les timorés qui vous disent:¨Votre État Francais, faites-le, si vous voulez; mais n'en parlez point.¨ C'est oublier dans la vie d'un peuple, le rôle organisateur des idées d'importance centrale, leur valeur d'idéal et d'impulsion. C'est demander à un peuple un vaste, un immense et long effort, tout en lui refusant le stimulant, la mystique, aptes ä solliciter cet effort.¨ -¨Point d'État Francais, point de peuple francais, sans une mystique francaise!¨(1935) Ces paroles, ces écrits, ce sont ceux du chanoine Lionel Groulx! Elles me rappellent souvent que c'est surtout par la parole, par une mystique, que le Général De Gaule a gardé bien vivante et toujours combattante la France sous l'occupation allemande et cela jusqu'au jour de la Libération et même après, alors que, malgré les manigances de ses prétendus alliés, l'Angleterre et les États-Unis d'Amérique, il a su également la maintenir au titre des nations porteuses d'avenir et d'humanité pour le monde. Gaston Boivin, Baie-Comeau