Puis-je vous faire le baise-main ?

Tribune libre - 2007

Je reviens sur le cas de Madame Lise Thibault, la Très Honorable Pique-assiette au service de Sa Majesté la Reine d’Angleterre et du Canada souverain.

L’ineffable et, ces temps-ci, souriant Jean Charest s’est rendu à une demande instante de sa Gracieuse, excellente comédienne, qui, dans un communiqué de presse, révèle avoir été profondément blessée qu’on lui demande de répondre de certaines dépenses qui s’élève à environ 148,000.00 $ par année.

De plus, « Madame je ne comprends pas pourquoi je devrais répondre », a révélé qu’aucune conférence de presse ne sera donnée sur ce sujet. Nous apprenons que toutes ses activités publiques ou semi-publiques de « fonction » ont été annulées depuis les deux derniers jours. Un mal de tête lancinant et pénible, sans doute…

Observant cela, le tout aussi honorable Monsieur Charest s’est empressé de mandater le vérificateur général du Québec à scruter à la loupe les comptes de dépenses de son Excellente Madame qui, techniquement, n’a toujours pas de compte à rendre sur la dépense de son argent de poche.

Je ne sais pourquoi, ce matin, en prenant connaissance des informations, je n’ai pu m’empêcher de faire un lien entre, la Madame vice-sous-reine, et Vincent Norbourg Lacroix qui n’a toujours pas les moyens de se défendre…

Que dites-vous ?

- Il demeure toujours dans sa luxueuse maison « temporairement » saisie par le fisc ou un quelconque organisme gouvernemental.

Ben là…

- Il a pu passer la dernière période des Fêtes dans un pays où le bronzage est chose permanente.

Et vous demandez quel lien j’établis entre ces deux situations où le bon peuple crache son cash ?

Le voici : Monsieur Lacroix désire que le bon peuple paye pour un (plusieurs ?) avocat(s) de haut calibre et spécialisé en fiscalité (par ici, la facture…) prétendant qu’il vit dans la dèche et le dénuement le plus total depuis que l’on a saisi « ses » actifs qu’il confond avec ceux des actionnaires de ses compagnies.

Quant à la Madame, si gracieuse et opulente, elle requiert les services de l’État pour procéder à une épluchure de ses comptes afin de faire taire les mauvaises langues dont je suis. Or, le bon peuple qui est un tant soit peu renseigné sait très bien que cette épluchure de compte se fera à partir d’un cadre purement technique, genre :

Cette dépense-ci, Madame la Péteuse de broue, est-ce une dépense reliée à vos fonctions ?

- Oui, bien sûr, de répondre la BS richissime !

Et celle-là, Madame tout va très bien madame la marquise, est-elle aussi reliée à une dépense de fonction ?

- Cela va de soi. Je réponds sur l’honneur, là ! Vous me lassez avec vos questions insidieuses. Allez, je vous prie, relire le protocole de communication entre un clone de sa pétulante Majesté et un plébéien, et vous saurez alors que vous ne devez JAMAIS mettre ma parole d’honneur en doute.

Madame la skieuse invétérée et détentrice d’un forfait familial pour le Mont-St-Anne, ayez, je vous en prie, la condescendance de répondre à une dernière question : QUI a utilisé l’une ou l’autre de vos trois cartes de crédit à tel ou tel moment ou tel ou tel endroit ?

- Sachez, Monsieur l’inquisiteur que je confirme que cette dépense est réelle et pertinente. Point !

Et il en sera ainsi durant des heures et des heures qui, bien sûr, vont encore nous coûter plus de sous. Que voulez-vous !…, faut bien payer les gratte-papiers qui éplucheront ses triviales factures.

En passant, si on alloue trois cartes de crédit à une madame qui n’a que deux mains (comme vous et moi, je présume), on peut comprendre pourquoi certaines factures (déjà payées) ne portaient pas de signature ou étaient signées de la main d’un vulgaire roturier (à moins qu’il ne s’agisse de la signature d’un membre de la vice-royale famille, bien sûr !).

Je termine votre pénible interrogatoire, Madame la joueuse de golf, en vous demandant une dernière fois :

Pour toutes les factures produites et payées à même votre 148,000 $ de petites dépenses annuelles (en dehors de votre salaire de plus de 100,000 $), sont-elles TOUTES reliées à vos fonctions de représentation ?

- Oui. Oui. Oui. Vous m’exaspérez à la fin…

Comme vous avez raison de vous plaindre ! La vie est tellement difficile pour vous et… combien de temps encore, croyez-vous conserver ce lucratif poste de sous-vice-reine ?

- Cela dépend de la tolérance du bon peuple naïf !

Merci beaucoup, Madame la Représentante de tous ceux qui nous chient dessus.

Puis-je vous faire le baise-main ?

Serge Longval,
Longueuil



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