L'insoutenable légèreté de la sous-vice-reine !

Tribune libre - 2007


Lorsqu’un plébéien a demandé à sa Gracieuse et Excellente vice-sous-reine, [Lise Thibault, de justifier comment elle a pu prendre trois repas, au même moment->4339], à des centaines de kilomètres de distance, celle-ci s’est enfuie sur les « caps de roue » de sa prothèse qui en compte quatre. Non seulement, la sous-vice-reine a un gros, gros, gros appétit, mais, en prime, elle possède le don rarissime d’ubiquité. Faut le faire!

Que je suis langue sale!… Peut-être a-t-elle tout simplement fait preuve d’une charité toute chrétienne (un autre accommodement raisonnable?… Faut enquêter là-dessus.), et qu’elle a défrayé le repas à trois personnes parmi les plus démunies de notre si belle sot_ciété!

Oui, oui, je sais. Ce genre d’entrée en la matière pour parler de quelqu’un qui nous est si chère (dans tous les sens du mot) n’est pas tout à fait de la rectitude politique. J’en conviens. Cependant, c’est moins disgracieux que la manière dont la lieutenante-gouverneure gère le million de dollar$ que le bon peuple lui alloue annuellement pour que son sourire transperce l’écran de télé ou enjolive la une des journaux les jours où elle se promène à travers son sous-royaume.

Je ne voudrais pas être accusé de mauvaise foi en insistant sur son moyen de locomotion transformable : une chaise qui permet de jouer au golf, de descendre les pentes de ski ou tout simplement pour permettre à un superbe soldat, bien propre, dont le costume est sans faux-pli, de bien accomplir travail, c’est-à-dire pousser la sous-vice, là, où elle doit aller, selon les dictats d’un agenda bien rempli.

On conviendra tous que le valet de service fait partie des avantages sociaux tout à fait justifiables, au même titre que la possibilité de vivre dans une résidence officielle, d’avoir à son service un personnel de cuisine, d’entretien, etc. On conviendra aussi que, compte tenu des graves responsabilités quotidiennes auxquelles elle est confrontée (afin d’assurer « le bien-être » de son peuple), elle a droit à tous ces égards sans que le regard de ce même bon peuple se pose en vilain voyeur sur son mode de vie.

Aujourd’hui, on ne coupe plus les têtes couronnées aussi « libérales » soient-elles! On ne « dessouffle » même pas les pneus de leur véhicule utilitaire. Alors… que faire?

La Reine ne négocie pas avec ses sujets, disait Jean Lesage. Par conséquent, la vice-Madame, toujours aussi exquise, charmante et excellente n’a pas de compte à rendre à ses sujets. Eh oui, c’est un nouveau privilège dont on dit qu’il fut acquis il y a de cela une dizaine d’années (1997)… En aviez-vous entendu parler? Moi, pas ! Ben, c’est ça qui est ça!

Mais que fait donc de ses journées la sous-vice (en dehors de bouffer, bien sûr!) ?

Cessez ce sourire moqueur et cette plissure narquoise logée au bord des lèvres ! Elle travaille pour l’édification d’une société plus juste. Elle s’occupe particulièrement des démunis, des rejetés, des chiens perdus sans médaille. En fait, elle se promène parmi ses sujets, remettant une médaille ici, regardant un spectacle là-bas, et occasionnellement, elle s’applique avec sa si belle signature à promulguer les lois adoptées par l’Assemblée nationale. C’est un « must »!

C’est écrit en toutes lettres dans la Constitution, tant l’ancienne que la nouvelle que nous n’avons pas signée. D’ailleurs, comment peut-on signer quelque chose qui nous a été implanté de force au travers de la gorge?

Oui, oui, je sais. Je m’égare et les bougonneux de mon espèce n’ont pas de raison de se plaindre. Et puis, je devrais me consoler. L’ensemble des dépenses de la GG (la vice-reine britannico-canadian) coûte 19 million$ alors qu’au Québec, la sous-vice-reine ne coûte qu’un million.

Oups!

J’allais oublier qu’en tant que néo-canadian-québécois-inclus et uni, je dois encore faire ma part et payer pour les beaux habits de l’autre Madame souveraine et ex-souverainiste!

Mais revenons à nos moutons… et posons-nous la question suivante : Que ferions-nous si la bien petite reine de pacotille ne pouvait signer les lois afin qu’elles fussent promulguées?

Et bien, on demanderait au juge en chef de la remplacer.

Le job de juge en chef coûte-t-il un million par année aux riches contribuables que nous sommes?

Meuh non! Il coûte beaucoup moins que cela et sa fonction n’est pas qu’honorifique, lui!

On pourrait le payer selon un forfait ? Oui, oui. On lui dirait : Tu signes là et là, et on te donne ça et ça!

Alors, qu’attend-on pour le désigner signataire-en-chef à la place de la lieutenante-gouverneure ?

Je pose la question bien naïvement, bien sûr!

Serge Longval,
Longueuil


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