Prisonniers de guerre

Ce n’est pas parce qu’une guerre prend fin qu’elle s’arrête.

Billet de Caroline


Dinu, le cousin de Viktor, a combattu aux côtés de l’armée russe en Afghanistan.

Il en est revenu sans blessure apparente

mais sans toute sa tête. Il pensait avoir laissé la guerre derrière lui.

Elle l’attendait. Elle était partout.

La nuit, elle le réveillait. Le jour, elle le traquait.
« À leur retour, explique Natalia, la femme de Viktor,

beaucoup de soldats ont sombré dans l’alcool. Ils étaient méconnaissables.»

Ce n’est pas parce qu’une guerre prend fin
qu’elle s’arrête.
Un jour, alors que Dinu était resté seul à la maison avec son frère,

il s’est emparé d’une hache et l’a tué. L’enfant avait dix ans.

Dinu l’avait pris pour un ennemi.

À la suite du meurtre de son petit frère, le jeune soldat a été interné.

Grâce à Viktor, il a malgré tout pu étudier la mécanique à laquelle il s’intéressait

à l’aide d’ouvrages qu’il lui apportait.

Quelques années plus tard, à sa sortie, il s’est trouvé un emploi dans un garage,

à Chisinau, la capitale de son pays, loin de sa famille,

loin des gens qui savaient.
Une guerre n’est pas une mission de reconstruction. Elle fait des victimes.

Même chez les survivants. Même chez ceux qui s’en tirent sans une égratignure.

La guerre, c’est le spectacle de la peur, de la mort, du sang, de la chair brûlée,

des bombardements, des tirs, des cris, des larmes,

des poings levés vers le ciel maudit.

La guerre, ce sont les couvertures jetées

sur ce qu’il reste de ceux qui ont été.
En l’espace d’une semaine, deux soldats québécois ont perdu la vie en Afghanistan.

Un autre se l’est enlevée.
On leur avait dit qu’ils devaient aider les Afghans à rebâtir leur pays.

Ils l'ont cru. Ils ne sont pas morts en vain…
Nous avons dit non à la guerre de Bush en Irak.
Nous avons dit non à la guerre d’Olmert au Liban.
Pourquoi ce silence de mort face à celle du Canada en Afghanistan
à laquelle des Québécois participent ?

Featured df5b7351bef44f5ef9d14600f6d8203f

Caroline Moreno476 articles

  • 265 451

Château de banlieue

Mieux vaut en rire que d'en pleurer !


Chapitre 1
http://www.tagtele.com/videos/voir/73927/

Chapitre 2
http://www.tagtele.com/videos/voir/73949/

Chapitre 3
http://www.tagtele.com/videos/voir/73967/1/





Laissez un commentaire



1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    22 novembre 2007

    La guerre en Irak et celle au Liban n'envoyaient pas de soldats du Québec.Voici le catch 22.L'armée étant par obligation dressée à obéir,le choix de Harper de prendre une majorité de soldats québécois pour aller là-bas était machiavélique.
    Les soldats de chez-nous ne peuvent contester d'aller en guerre puisqu'ils sont dans l'armée justement pour faire la guerre et obéìr.Les sondages indiquaient clairement l'opposition majoritaire des québécois à cette guerre.
    Alors ou on conteste l'obéissance aveugle des soldats de chez-nous(ou d'ailleurs) qui risquent leur vie sans égard à la justesse de la cause,on on embarque dans le piège à con qu'Harper nous a tendu et qui nous rend vulnérables par le fait même qu'à travers nos soldats,une partie de nous-mêmes est aussi là-bas.Un chantage émotif de premier ordre pour une mission basée sur une fausse prémisse.
    Sauf qu'Harper étant le caniche à Bush et que toute cette querre qui a suivit le 9-11 n'étant que la suite d'un plan pour établir l'hégémonie américaine au Moyen-Orient sur les ressources pétrolières de la région,la guerre au terrorisme ne devenait que le prétexte officiel.
    Mais la vie de nos proches soldats n'est pas gravée d'un signe de piastre et ne doit jamais servir à enrichir l'industrie pétrolière, de l'armement et du mensonge des États-Unis.