Présumés coupables

"Tous des pourris"...

Certains résultats du sondage Angus Reid publié hier par La Presse sont troublants. Quand on demande aux Québécois qui de Marc Bellemare ou du gouvernement Charest est le plus crédible, l'ancien ministre l'emporte par une marge spectaculaire, 58% contre 11%. Dans l'opinion publique, on a déjà décidé de la véracité des allégations lancées par l'avocat: le gouvernement libéral est coupable.
Pour 80% des personnes interrogées, les comportements imputés aux libéraux pourraient tout aussi bien se produire si un autre parti était au pouvoir. Dans leur esprit, le trafic d'influence, le financement illégal et les nominations partisanes ne sont pas l'exception, mais la règle. C'est dire combien les Québécois sont devenus cyniques. S'ils croient Me Bellemare, c'est que ses propos confirment leur perception extrêmement négative de la réalité politique. Dans ce contexte, l'accusateur a toujours raison, peu importe sa crédibilité et la qualité des preuves qu'il met de l'avant.
C'est pourquoi la mise sur pied de la commission Bastarache est une bonne chose. Elle fournira un cadre rigoureux pour déterminer si les accusations portées par Marc Bellemare sont fondées. La même raison devrait décider le premier ministre à lancer une enquête publique sur l'attribution des contrats de travaux publics. Un tel exercice mettrait un terme aux rumeurs et aux témoignages anonymes au profit d'un portrait complet et objectif de la situation. Quatre-vingts pour cent des Québécois souhaitent la tenue de cette enquête; avant d'agir, M. Charest attendra-t-il que ce pourcentage atteigne 99,9%?
Les partis de l'opposition ont leur part de responsabilité dans la montée du cynisme. Le fait qu'un ancien ministre de la Justice tienne de tels propos est déjà déconcertant, nul besoin d'en remettre. Absolument rien n'indique que nous sommes en face d'un scandale de l'envergure de l'affaire des commandites, comme se plaisent à le dire les députés du Parti québécois. Rien ne permet non plus d'affirmer que le gouvernement a «corrompu le processus de nomination des juges» ou de parler de «l'argent sale des libéraux». Quant à Pauline Marois, qui évoquait «une crise sans précédent» et «du jamais vu dans l'histoire du Québec», nous lui suggérons respectueusement de dépoussiérer ses livres d'histoire.
Les hommes et les femmes publics ne cessent de déplorer le fait que la population entretient d'eux une perception aussi négative. Quand donc comprendront-ils qu'ils sont eux-mêmes à la source du problème? Que si le gouvernement faisait preuve de transparence, si l'opposition était plus mesurée, si l'Assemblée nationale était autre chose qu'un cirque d'enfants gâtés, les Québécois auraient une meilleure opinion de ceux qui les gouvernent?

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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