Que doit-on penser des propos concernant la construction d’un colisée amphithéâtre à Québec? Je viens de lire les deux chroniques sur Cyberpresse de Réjean Tremblay et de Patrick Lagacé. Les deux chroniqueurs ont des arguments assez solides pour faire valoir leurs points de vue respectifs. Ma mère me dirait cette phrase remplie de sagesse dans pareil cas « Ce n’est pas parce que tout le monde va se jeter à l’eau, que tu dois y aller toi aussi ». En quoi une salle de concert à Montréal pour l’OSM qui coûte 256 millions va-t-elle donner plus à la musique?
Cette musique n’est-elle pas rendue d’abord par les musiciens sous l’habile direction de Kent Nagano? La différence de sonorité de la salle si grande soit-elle se justifie-t-elle par une dépense de 256 millions payés à même nos impôts? Nous sommes malheureusement une société atteinte du syndrome du voisin gonflable. On agit comme des enfants qui ne connaissent pas la valeur de l’argent. Au diable la dépense, quand il n’y en aura plus disait l’un, il y en aura encore, disait l’autre, en autant que çà me donne des votes. Vient un temps où il faut fermer le robinet.
Dans le cas de Québec, nous avons un investisseur privé qui se montre intéressé à acquérir une équipe de hockey mais qui n’est aucunement intéressé à investir un seul sou pour le Colisée-amphithéâtre par qu’on est incapable de lui chiffrer les bénéfices d’un tel investissement. Dans sa quête d’acheter la concession de George Gillet, le Centre Bell faisait partie intégrante de la vente et on était en mesure de démontrer les résultats passés des rendements sur l’investissement, à Québec le contexte est différent.
À Québec on annonce une construction au coût de 400 millions sans pouvoir démontrer aucun revenu chiffrable de rendement. On pourrait peut-être négocier si on était certain d’aucun dépassement de coûts. Pour un investisseur devant de telles conditions, on est loin de la coupe aux lèvres. En ce sens en tant que payeurs de taxes, nous aussi sommes en droit d’exiger des garantis de rendements.
Ne serait-il pas normal que les joueurs de hockey et leurs agents négociateurs, la LNH soit partenaires, puisqu’en bout de ligne c’est eux qui bénéficieraient des bénéfices engendrés par leur discipline? Cela permettrait peut-être de ralentir l’escalade éhonté des salaires des joueurs, n’osant pas prendre le qualificatif de « pousseux de puck » utilisé par nos chroniqueurs sportifs.
Entre l’extravagance d’être le plus beau colisée amphithéâtre de la ligue, y aurait-il une possibilité de se doter d’un équipement d’envergure, fonctionnel et tout aussi efficace, sans flafla à un prix plus abordable laissant miroiter une rentabilité à court et moyen terme? Pourquoi Trois-Rivières dans son projet de se doter d’un aréna de 5000 places, s’est-il fait dire par Québec de réduire son projet à un colisée de 2500 places? Le gouvernement Charest a-t-il sabré dans les projets des petites municipalités pour donner plus à Québec?
Restons vigilants.
Roger Kemp
Trois-Rivières
Prendre à la main gauche pour donner à la main droite
Pour ou contre un colisée amphithéâtre à Québec
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