Pourquoi RONA tombe-t-elle entre les mains des Américains?

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Les «Amaricains» mettent la main sur un acteur-clé de la grande distribution et de la fabrication (via ses approvisionnements) au Québec





Premièrement, parce que selon Philippe Couillard le Québec doit «favoriser une économie ouverte aux marchés», et qu’en conséquence, il n’est aucunement question de mettre des bâtons dans les roues de l’acquéreur américain Lowe’s.


Deuxièmement, parce que l’ex-ministre de l’Économie et responsable d’Investissement Québec (IQ), Jacques Daoust, n’a pas empêché IQ de vendre le bloc d’actions de RONA que la société d’État avait acheté dans le but de bloquer en 2012 la première offre d’achat de Lowe’s.


Troisièmement, parce que Michael Sabia, le grand patron de la Caisse de dépôt et placement du Québec, a décidé de ne pas protéger RONA contre cette autre offre d’achat de la société américaine.


Si M. Sabia avait moindrement senti que le gouvernement Couillard souhaitait conserver RONA dans le Québec inc., il aurait refusé de céder le bloc d’actions de RONA détenu par la Caisse.


Le temps de crier ciseau, M. Sabia aurait tout de suite mis en place une stratégie visant à contrer de nouveau l’offre de Lowe’s. Comme il l’avait si bien fait en 2012 lorsque Lowe’s avait lancé sa première tentative d’achat.


Il faut dire qu’à l’époque le gouvernement libéral de Jean Charest était monté aux barricades pour sauver RONA d’une mainmise américaine.


Tollé


Le ministre des Finances d’alors, Raymond Bachand, avait donné le signal de tout mettre en place pour bloquer la transaction. Non seulement la Caisse avait acquis des gros blocs d’actions, mais également Investissement Québec. Les partis d’opposition faisaient énormément de pression pour protéger RONA contre le prédateur américain. Le conseil d’administration de RONA, sous l’influence de son président et chef de la direction, Robert Dutton, était également contre l’offre de Lowe’s.


Devant le tollé, Lowe’s avait finalement décidé de faire une croix sur sa tentative d’acquisition.


Par la suite, le PDG Robert Dutton s’est fait montrer la porte. Et pour vous montrer à quel point Michael Sabia avait du pouvoir sur RONA, la compagnie avait été obligée de conclure le 20 janvier 2013 un protocole d’entente avec la Caisse et l’autre gros actionnaire, Invesco Canada.


Le protocole prévoyait la nomination au sein du conseil d’administration de quatre nouveaux administrateurs, en plus de la nomination d’un nouveau président exécutif du conseil, Robert Chevrier (toujours en poste). En outre, la Caisse et Invesco avaient exigé la création d’un comité stratégique pour accroître la valeur de l’entreprise et pour rechercher un nouveau chef de la direction. Le 19 mars 2013, Robert Sawyer, était nommé président et chef de la direction de RONA, poste qu’il occupe toujours.


S’enrichir royalement


Trois années plus tard... Pour hausser la valeur de RONA (et s'enrichir royalement), ces mêmes dirigeants ne comptent aujourd'hui que sur la vente de la compagnie aux Américains.


Sous prétexte que le conseil d’administration de RONA recommande unanimement d’accepter l’offre de Lowe’s, que la prime offerte est élevée et que les engagements pris par Lowe’s lui suffisent, la Caisse de Michael Sabia a décidé de déposer ses 18 millions d’actions de RONA.


Pour paraphraser Elvis Gratton, les «Amaricains» l’en remercient!




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