Pourquoi avoir peur d'une élection référendaire ? Pourquoi hésiter ?

Tribune libre 2008


Le P.Q. prête flanc à bien des critiques de la part des
indépendantistes.Le mouvement souverainiste et indépendantiste est
indéniablement divisé.Cela ne sert que le P.L.Q.
Il y a urgence que les indépendantistes se regroupent.
Il y a beaucoup d'indépendantistes au Québec--et un immense électorat
souverainiste,de plus en plus susceptible de radicalisme--parce qu'il y a
ce qui s'appelle la conviction.Et la fidélité de l'électorat,encore bientôt
fidèle au P.Q., ne s'appuie donc pas sur une quelconque imminence ,mais sur
la conviction diffuse que quelque chose de différent reste possible avec le
P.Q.Cela est peut-être une simple illusion.Mais si ce l'est--ce que je ne
crois pas-- c'est une illusion moins dommageable que celle que suggère
notre capitulard Charest.
De la même façon que le P.L.Q. s'appuie, au plus creux, sur le vote
"non-francophone"(voir le bel article de Barberis-Gervais à cet égard),le
P.Q. peut compter,lui aussi, sur un "creux"de l'électorat franco.Les
vieilles élections de 1970,1973,ainsi que les référendums perdus,témoignent
qu'il y a dans l'électorat québécois une part importante qui est très
fidèle à l'idée de la souveraineté.Il y a là une RÉALITÉ sur laquelle le
P.Q. pourrait et devrait tabler.S'il le faisait,cela aurait pour effet de
dynamiser son discours et son action,en tout premier lieu, et ralentir
secondairement la saignée(avant que cela ne devienne une hémoragie !) vers
les tiers partis.
Que veulent les indépendantistes le plus souvent et le plus simplement
?Qu'on parle et qu'on s'enligne sur l'indépendance.Ils en espèrent et en
désespèrent.Est-ce trop demander et ajouter à cette grande espérance ?Trop
espérer devant toutes les urgences auxquelles est confrontée notre nation
?Le temps nous est pourtant compté,à nous les indépendantistes.
Je soumets qu'une élection référendaire provoquerait qu'on ne parlerait
plus que de ça,d'indépendance.Le P.L.Q. et l'A.D.Q.eux-mêmes ne parleraient
plus que de ça,d'indépendance.Évidemment,pour ces derniers,ce serait pour
en parler en mal.Mais ils le font déjà, souvent ,sans que les
indépendantistes ne puissent défendre efficacement leur idéal.En fait,
cette idée de l'indépendance pourrait facilement occuper tout l'espace
politique québécois,et non pas seulement le territoire restreint d'un
certain exotisme politique,comme maintenant.Cela revitaliserait tout le
politique et la politique de notre nation.
Qu'auraient à craindre les indépendantistes,en particulier les partisans
du P.Q.,à souhaiter une élection référendaire ?
Rien.Absoluement rien.Évidemment,il est trop tard au P.Q. de vouloir
engager pareil débat en vue du 8 décembre prochain.Mais allez savoir dans
quelle période turbulente le Québec pourrait s'engager, si l'électorat
souverainiste sortait en force en faisant bientôt confiance au P.Q. Rien
n'est possible tant que Charest est là.Tout devient possible s'il est battu
le 8 Décembre prochain.Le temps presse.Et les quelques jours qui nous
séparent de l'élection seront lourds de conséquences.Ils pourront compter
pour longtemps en désespérance ou relancer l'espérance elle-même,celle
qu'aucun indépendantiste n'ose se permettre maintenant.
Serions-nous battus ?Peut-être.Pas sûr du tout.Et puis quoi ?Nous sommes
en démocratie.Perdre démocratiquement sur ce qui nous est si
chère,l'indépendance,serait bien moins grave que de perdre sans avoir
affirmé,et risqué,sur ce que nous sommes.
Mme Marois fait une très bonne campagne.Elle ne fait cependant pas une
campagne référendaire(elle n'y est pas tenue),mais si les libéraux veulent
faire les matamores et décider maintenant d'une campagne
référendaire--après avoir tant menti et écoeuré sur la soi-disant
"'économie d'abord"--IL FAUDRA FAIRE FACE ou... perdre la face.
Faire face et alors augmenter l'enjeu.Faire face et en découdre.
Il s'agirait, à quelques semaines de distance, de se faire joindre la
légitimité du vote bloquiste à celle du vote péquiste.Les conditions n'ont
jamais été aussi favorables...Les fédéralistes le savent bien,eux.Harper
est déjà en mouvement.S'ils paraissent encore triomphants,nos libéraux
provinciaux n'en sont pas moins à genoux.
Et nous,nous sommes divisés.Nombreux,mais divisés.
La mobilisation ne passe pas par l'imminence,la preuve...c'est maintenant
!
Se débarrasser de Charest est pourtant possible.La suite itou !
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6 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    29 novembre 2008

    Je crois que le P.Q. peut gagner.Que Mme Marois peut gagner.Et qu'enfin,surtout,le mouvement souverainiste est suffisamment capable de gagner la prochaine élection et enclencher un momentum,un élan,un redressement tout autant inspirant qu'inespéré.
    La game est loin d'être jouée en faveur des fédéralistes.La victoire récente du Bloc a montré que ceux qui se tiennent debouts et combattent peuvent tout espérer.
    Je vais émettre un commentaire qui pourra surprendre:je suis convaincu que Mme Marois ferait une P.M. bien plus redoutable qu'une cheffe de l'opposition.Y a des politiciens comme ça.Le pouvoir,le devoir et la légitimité, font parfois pousser des ailes...
    Je crois qu'il est réaliste d'espérer.Le mouvement souverainiste n'est pas un petit mouvement.Nous sommes nombreux et notre cause est légitime.Nous n'avons pas à penser ni"petit"ni"défaite".

  • Archives de Vigile Répondre

    29 novembre 2008

    M.Haché
    Quelque soit l'issue de l'élection, je crois que le PQ sera en bonne position pour établir clairement leur plan de pays, en attendant de faire la prochaine élection référendaire.
    M.Charest n'est pas prêt pour faire face au crash économique qui s'en vient, parce qu'il est comme M.Harper, trop idéologique, son équipe n'est pas assez compétente et il a fait beacoup de dommage dans les finances. Finalement c'est un mauvais administrateur et ça va se retourner contre lui.
    Disons que je suis moins pessimiste que vous et que les Québécois ont moins le goût de se laisser endormir par les belles promesses et que les jeunes sont plus instruits et plus en possession de leurs moyens....plus confiants.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 novembre 2008

    Je répondrai à Monsieur Haché que rien de tout cela n'est possible si le PQ est élu. Ce dernier s'est éloigné volontairement de la question de l'indépendance nationale, tant et si bien qu'il ne prononce plus le mot. Il jette la confusion dans les esprits en utilisant le mot "référendum" pour acquérir la souveraineté culturelle chère à Bourassa, ce qui laisse croire qu'il a renoué avec un référendum sur la souveraineté tout court.
    Non, rien de ce que vous souhaitez n'est possible avec l'élection du PQ, car il n'y croit plus. Ce qui vous apparaît intéressant lui semble radical, et jamais il n'embarquera dans pareille affaire.
    Quant à la proposition de Madame Levasseur, elle équivaut à jeter la souveraineté au fond de l'eau, les pieds attachés à un bloc de ciment. On le sait pourtant, lier la question de l'indépendance nationale à la qualité de la gouvernance provinciale, c'est tuer la première.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 novembre 2008

    Moi je crois comme vous qu'il faut se regrouper pour fonder le pays du Québec malgré l'opposition de Power Corp. de Gesca, des Desmarais, de Radio-Canada. Il faut nous regrouper pour voter en bloc pour le PQ Il faut nous regrouper sur Virgile et tous les sites internet ensuite pour pour tenir tête aux médias fédéralistes et militer pour le pays et contre les fédéralistes et les loyalistes individus. Madame Marois doit se regrouper, une fois élue, avec le Bloc et les députés indépendantistes de toutes les formations pour voter à l'assemblée nationale la proclamation de l'indépendance de l'état du Québec. Après, le
    Québec fera ce que suggère le renvoi de la cour suprême:inviter le Canada et ses provinces à négocier le passage de tous les pouvoirs et tous les accords économiques essentiels d'ici un an, comme le disait Parizeau en 95. Si le Canada refuse, alors seulement une indépendance unilatérale sera proclamée au bout de l,année. Voilà comment nous regrouper. Si la reconnaissance internationale tarde à venir, alors seulement un référendum viendra clarifier le tout et mettre un point final aux loyalistes-fédéralistes irréductibles. Si nous ne pouvons même pas commencer un regroupement incomplet derrière Madame Marois pour prendre au moins le pouvoir notre avenir est fichu. Nous auront été trop bêtes. Cependant si cela se fait, après l'accession à l'indépendance tous les partis ayant milité pour le pays pourront militer avec fierté et devenir appréciés par l'électorat. Ceux qui s'y seront opposé seront rejettés par le vote populaire,ils ne seront plus présentables. Une élection référendaire à 5 ou 6 partis ne produira jamais une majorité solide. Demandez à Lord Durham, lisez son rapport.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    28 novembre 2008

    Ce qui serait déjà un bon coup de semonce dès maintenant, serait de faire une publicité visible de l' Argumentaire pour la souveraineté publié récemment et dont je fournissais la référence à un participant Vigile aujourd'hui même:
    http://www.pq.org/IMG/pdf/PQ-Argumentaire_2008-2.pdf
    Argumentaire pour la souveraineté Novembre 2008 : dernier chapitre.
    12 Parti québécois
    Pour mieux vivre avec le Canada.
    Nos deux nations sont destinées à collaborer, histoire et géographie obligent. Mais cette collaboration sera beaucoup plus saine et productive lorsque la nation québécoise sera maître chez elle. Au lendemain de la souveraineté, les discussions et négociations entre le Québec et le Canada ne seront plus jamais les mêmes.
    Il y aura certainement encore des visions divergentes entre les deux pays. Mais ils ne seront pas plus nombreux que ceux qui existent actuellement entre le Canada et les É.U. ou le Mexique, par exemple. Le Canada et le Québec seront de bons partenaires au sein de la communauté internationale.
    Souverain, le Québec discutera de pays à pays avec le Canada et les chicanes fédérales provinciales seront choses du passé.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 novembre 2008

    Je suis d'accord avec tout ce que vous dites, mais j'ajouterais une idée qui serait faisable immédiatement. C'est que Mme Marois pourrait dire aux électeurs que si elle est élue, à la prochaine élection dans 4 ans elle fera une élection référendaire. En attendant elle gouvernera pour que le Québec s'enrichisse, récupère ses pouvoirs culturels et linguistiques et pour faire face à la mondialisation et dans 4 ans elle les consulteras sur la faisabilité d'un pays.
    Elle doit clarifier les choses, car elle l'a dit, les Québécois sont assez intelligent pour comprendre ce qu'on leur dit.