Pour l'indépendance moderne et affirmée: regarder l'avenir en face

Une énergie immense dans notre peuple est disponible pour le changement

Option nationale - Jean-Martin Aussant



Par la présente, j'annonce avec beaucoup d'enthousiasme et fierté que je me joins à Option nationale. Je quitte conséquemment mes responsabilités au Parti québécois, à titre de président de l'exécutif du comté de Mercier, et, évidemment, renonce à mon adhésion.
Cette décision n'a évidemment pas été simple à prendre, mais elle devenait inévitable devant l'accumulation de déceptions induites par le comportement et la posture d'une formation que j'ai pourtant tant respectée. Cela, je l'attribue à rien de moins qu'une perte d'essence en son sein, particulièrement au cours des deux dernières années. Il va sans dire que l'accélération des événements ces derniers mois, en particulier l'annonce de la formation d'un nouveau véhicule politique, n'ont fait que confirmer ma conviction que de rester au PQ reviendrait à me renier pour encore participer à de énièmes vaines tractations.
Par respect pour les membres de la circonscription de Mercier, j'aimerais exposer les raisons de mon départ. Par ailleurs, pour mes concitoyens, je m'étendrai également sur les éléments qui motivent mon adhésion à la nouvelle formation politique fondée par le député de Nicolet-Yamaska, Jean-Martin Aussant. C'est le pari de l'indépendance moderne et affirmée.
L'indépendance ne mérite aucun reniement
Ce n'est pas un secret, le «Citoyen Leclerc» a été un fervent promoteur de l'accession à la direction de Mme Pauline Marois: l'arrivée de celle que j'avais appuyée à la course à la chefferie deux ans plus tôt m'apparaissait pleine de promesses.
C'était d'autant plus vrai que Mme Marois prétendait alors vouloir renouveler la social-démocratie, thème porteur pour le Québec du 21e siècle. Qui plus est, elle épousait avec enthousiasme le texte Pour une gouvernance souverainiste, écrit par le groupe de dix personnes dont j'étais originalement membre. L'innovation sur un thème fondateur du PQ, la social-démocratie, était de nature à favoriser l'adhésion d'un grand nombre de gens au profit de l'indépendance. L'innovation sociale n'aurait-elle pas été la meilleure preuve de notre conception originale du «vivre ensemble»... dont l'indépendance serait alors apparue comme étant l'ultime accomplissement?
À titre de militant encouragé par l'arrivée de Mme Marois à la direction du parti, j'ai lui ai offert mes services et fut nommé par elle sur deux comités consultatifs, l'un portant sur le développement d'un argumentaire renouvelé sur la souveraineté et l'autre, sur l'élaboration d'une solution innovante et alternative aux frais de scolarité universitaires. Pendant des mois, presque une année, des militants ont ainsi redoublé d'effort pour mettre de l'avant des argumentaires et des propositions qui allaient permettre au Parti québécois d'oser la nouveauté. Pour quel résultat? Comme bien d'autres travaux, ceux-ci furent purement et simplement «tablettés».
Il y a eu ensuite le fameux projet de loi sur l'identité québécoise que Mme Marois portait à l'avant-scène, sans d'ailleurs avoir obtenu l'appui des militants membres du défunt Comité sur les relations interculturelles, ainsi que la ferme volonté sans le moindre état d'âme, toujours de Mme Marois, de faire disparaître le Club politique SPQ-Libre, sans s'embarrasser des instances démocratiques qui avaient permis sa création en 2005.
Dès 2009, j'ai conséquemment décidé d'agir au sein des instances. Pour ce faire, j'ai joint l'exécutif du comté de Mercier. À l'assemblée annuelle de Montréal-Centre, j'ai tenté en vain de faire adopter un plan d'action directement destiné aux Québécois issus de l'immigration, trop souvent absents dans notre action militante. Au-delà des belles intentions proclamées, il n'y eut guère de réponse tangible de la part de la direction. «Le pouvoir se trouve du côté de la Capitale Nationale et de la Beauce», répétait-on, «mais le pays se fera en grande partie grâce à Montréal et sa diversité», leur rétorquais-je incessamment.
À titre de candidat du parti dans l'élection partielle de Saint-Laurent, en septembre 2010, j'ai tenté de démontrer la validité de cette approche et je crois que les résultats électoraux le démontrent bien : j'ai obtenu, dans ce comté très interculturel, le meilleur résultat en 15 ans pour le PQ. Toutefois, je n'avais alors trouvé que peu d'échos à cette démarche du côté de la direction. Je demeure convaincu que notre projet de pays ne pourra se faire qu'aux côtés des Québécois nés ici, de parents immigrants, ainsi qu'avec de nombreux nouveaux arrivants.
Enfin, devant des résultats électoraux annoncés comme catastrophiques, j'ai accueilli en août 2011, avec grand enthousiasme et soulagement, le rapport du député de Marie-Victorin. Quoique perfectible, j'y ai vu là l'essence de la grande tradition réformatrice du PQ en plus d'une ouverture à des réformes démocratiques qui ont un lien direct avec la façon dont nous concevons la question nationale. Car la question nationale est intimement liée à la manière dont nous remettrons les citoyens au coeur de la gouvernance. Pour des raisons qui m'apparaissent encore obscures, la direction du parti, plutôt que de prendre avec enthousiasme et faire siennes pareilles innovations, a plutôt cherché à gagner du temps. Or, c'est le temps qui manque cruellement au PQ actuellement.
Tout récemment, en réponse à une insatisfaction de plus en plus grande devant cette mise au rancart de propositions qui pourraient donner de l'initiative et de l'espace ambitieux au PQ, on a rapidement convoqué un conseil national fin novembre. Trop peu, trop tard, du moins pour moi. J'ai besoin, comme indépendantiste, de pouvoir faire confiance en un leadership innovant, fonceur et irrémédiablement convaincu qu'il nous faut mettre de l'avant une approche moderne pour le Québec et son devenir. De très talentueux militants et représentants élus se trouvent actuellement mis au rancart par une direction qui, dois-je l'avouer, a décidé de jouer le jeu de l'alternance naturelle plutôt que l'ambition collective.
C'est là qu'Option Nationale prend tout son sens pour le militant que je suis.
Une énergie immense dans notre peuple est disponible pour le changement
Les considérations personnelles ne constituent évidemment pas le fondement de ma décision, bien qu'il y en ait dans le parcours que j'ai exposé plus haut. Je veux vivre honnêtement avec moi-même, suivre mes rêves, agir avec courage et ne pas me fermer les yeux sur la réalité et sur ma réalité. En ce sens, je veux particulièrement pouvoir rejoindre les néo-Québécois, celles et ceux qui sont nés ici au Québec, qui sont de ma génération et qui ont des parents immigrants. L'espace d'Option Nationale me le permettra.
Option Nationale est une maison commune à l'intérieur de laquelle tous sont bienvenus. J'entends déjà l'accusation de division du vote à l'encontre d'Option Nationale, mais, entendons-nous bien, la dispersion du vote n'est rien d'autre que le résultat d'une pratique partisane vétuste, repliée sur elle-même, qui imagine pouvoir s'exonérer de l'exigence de reddition de compte en travaillant en vase clos.
Au contraire, Option Nationale m'apparaît être le catalyseur de la formidable énergie citoyenne qui a malheureusement été mise de côté par ces méthodes et cette vision qui ne correspondent plus aux exigences du 21e siècle.
La société civile, plus informée, mobilisable et consultable qu'autrefois notamment grâce aux technologies, n'a plus à accepter d'être tenue écartée des lieux de décision : 50 ans après la Révolution tranquille, nous avons l'ambition de mettre sur pied rien de moins qu'une Révolution civique par la mise en avant du sens de l'engagement collectif pour son aboutissement logique, l'indépendance.
Avec Option Nationale, par fidélité à mes engagements, je reprends donc mon indépendance d'action et invite mes concitoyens à me suivre. Il s'agira d'élaborer des propositions modernes, en phase avec les soucis quotidiens des Québécois, qui revalorisent le contrat social et qui ramènent l'intérêt collectif et le service public au coeur des préoccupations du Québec et de ses hommes et femmes politiques. Ma démarche ne souffre d'aucune ambiguïté : aucun indépendantiste, quelle que soit son obédience, y compris péquiste, n'est et ne sera mon opposant. Mes seuls adversaires, ce sont ceux qui jouent de l'apathie pour se complaire dans la médiocrité du statu quo de la nation québécoise et justifier ainsi leur reniement de notre volonté légitime d'affirmation collective.
Je suis donc très fier de me joindre à Jean-Martin Aussant, un intellectuel audacieux qui a fait ses preuves et qui, de surcroît, détient une expérience internationale unique. Jean-Martin Aussant a l'envergure d'un leader moderne dont le Québec a besoin aujourd'hui. En outre, cela faisait longtemps que, dans le camp souverainiste, nous n'avions pas eu quelqu'un qui sache répondre avec tant de rigueur et d'aplomb à l'une des préoccupations principales de la population advenant l'indépendance, à savoir la situation économique du Québec et la préservation de son pouvoir d'achat.
Je fais donc appel à mes compatriotes, quelles que soient leurs origines et qu'ils soient des quatre coins du Québec, à se joindre au combat que veut entreprendre Jean-Martin Aussant par l'Option Nationale.
À bon entendeur, salut.
Philippe Citoyen Leclerc


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