Pierre Fitzgibbon, le grand allié d’Air Canada

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Avec Dubé, Fitzgibbon représente la tendance la plus rouge au sein de la CAQ


À la suite du vote des actionnaires de Transat en faveur de son offre d’acquisition, vendredi dernier, Air Canada s’est trouvée tout un allié, soit le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon.


Eh oui ! Pierre Fitzgibbon, l’homme fort de François Legault pour protéger nos sièges sociaux, s’est porté à la défense de la mainmise d’Air Canada sur Transat.



Voici le tweet qu’il a émis : « L’offre d’Air Canada est une solution québécoise avec son siège social à Montréal. Air Canada s’est engagée à maintenir la marque & siège social de Transat à Montréal. »


Comment peut-il affirmer cela, alors qu’on ne retrouve aucun engagement de la sorte dans le plan d’arrangement conclu entre Transat et Air Canada ?


Le ministre m’a répondu : « Un plan d’arrangement et un engagement sont deux choses très distinctes ! » Et pour se justifier, M. Fitzgibbon a joint à sa réponse le communiqué qu’Air Canada avait diffusé le 19 août pour tenter de démolir l’argumentation de Pierre Karl Péladeau qui invitait les actionnaires de Transat à voter contre l’offre d’Air Canada.


Dans ce communiqué intitulé « Acquisition de Transat : Mise au point d’Air Canada », Air Canada mentionne au nombre des « faits saillants » de la transaction :



  • « Le siège social et les principales fonctions de Transat seront conservés à Montréal » ;

  • « Les marques Air Transat et Transat seront maintenues en parallèle aux marques Air Canada, Air Canada Rouge et Vacances Air Canada ».


LE HIC


Dans la circulaire remise aux actionnaires en vue du vote sur l’offre d’Air Canada, le conseil d’administration de Transat et son comité spécial chargé d’étudier l’offre d’Air Canada ne parlent pas d’engagement à propos de ces deux faits saillants.


Ils se contentent de dire qu’« Air Canada a signalé son INTENTION de préserver les marques Transat et Air Transat, et de maintenir le siège social de Transat et ses fonctions principales à Montréal ».


De plus, le porte-parole de Transat, Christophe Hennebelle, a confirmé au Journal que le plan d’arrangement ne renfermait « aucune garantie » sur le maintien du siège social de Transat à Montréal et de ses marques.


Le Fonds de solidarité de la FTQ, qui est le 2e plus important actionnaire de Transat, parle lui aussi des « intentions » d’Air Canada de maintenir le siège social de Transat au Québec. Et non d’engagement, comme le prétend M. Fitzgibbon.


MAUVAIS DEAL


À mes yeux, la vente de Transat à Air Canada n’est pas une bonne solution québécoise.


Les consommateurs québécois risquent de se retrouver assez rapidement dans le camp des perdants, en raison d’un évident manque de concurrence entre Air Canada et sa future filiale Transat.


Comme dans toute fusion/acquisition d’entreprises, des mesures de rationalisation seront mises en place. Des employés de Transat seront inévitablement touchés. Le siège social de Transat deviendra un simple siège administratif.


Et la mauvaise réputation d’Air Canada en matière de services en français risque d’influencer négativement Transat.


Malheureusement, ne comptons pas sur Pierre Fitzgibbon pour nous protéger. Ni sur François Legault, qui avait antérieurement qualifié l’offre d’Air Canada de « bonne nouvelle » pour le Québec.




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