Legault vire de bord sur la péréquation

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Legault devrait travailler à rapatrier les impôts pris par Ottawa lors des deux grandes guerres !


Au cours des cinq derniers exercices financiers, de 2014-15 à 2018-19, le gouvernement du Québec a accumulé 21 milliards $ de surplus budgétaires. Mais sans la péréquation fédérale, Québec aurait bouclé ces mêmes années dans le rouge foncé.


Lors de ces cinq années financières, Québec a reçu de la part du fédéral la somme de 51,7 milliards $ de péréquation.


Ainsi, n’eût été l’apport de la péréquation, le Québec se serait retrouvé dans le trou d’une trentaine de milliards $ au cours de cette période budgétaire.







HUMILITÉ OBLIGE


Lorsqu’il était dans l’opposition, François Legault reprochait au gouvernement Couillard sa « dépendance » envers la péréquation. Et il se vantait qu’un futur gouvernement de la CAQ allait enrichir le Québec au point de ne plus avoir besoin de la péréquation pour arrondir les fins de mois de la province.


Maintenant que la CAQ est au pouvoir, François Legault fait acte d’humilité au point où il entend aujourd’hui se battre pour que le système de péréquation reste bel et bien présent au sein de la Constitution canadienne.


À vrai dire, il n’a pas le choix, la réalité budgétaire l’ayant rattrapé. M. Legault s’est rendu compte qu’il faudrait 20 ans au Québec pour réussir à atteindre un niveau de richesse comparable au reste du Canada.


En vertu des calculs de péréquation, le Québec fait partie des cinq provinces les « moins riches » que la moyenne canadienne, soit Île-du-Prince-Édouard, Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick, Manitoba et Québec.


Deux indicateurs fort révélateurs. En termes de revenu disponible (après impôts et cotisations sociales), le Québec arrive au dernier rang avec son maigre revenu de 28 785 $ par habitant, soit 4548 $ de moins que dans le reste du Canada. Au chapitre du PIB par habitant, le Québec arrive au 7e rang sur 10, avec un montant de 50 276 $, soit 10 638 $ de moins que la moyenne du PIB des autres provinces.


KENNEY, MON ŒIL


Si j’étais à la place du premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, je me garderais une petite gêne face aux milliards $ de péréquation que le Québec reçoit du fédéral.


Le premier ministre albertain est fort mal placé pour nous faire la leçon, tout en luttant pour abolir la péréquation. S’il est vrai que sa province ne reçoit pas une cenne de péréquation, il est par ailleurs faux de croire que l’Alberta ne bénéficie pas des largesses du fédéral.


Ce sont plus de 10 milliards $ par année d’aide financière fédérale que l’industrie pétrolière encaisse bon an mal an. Et quelle est la province qui en bénéficie le plus ? L’Alberta, évidemment, là où est concentrée la production pétrolière à partir des sables bitumineux.


Et quand Équiterre, de concert notamment avec l’organisme Oil Change International, mentionne cette aide annuelle minimale de 10 milliards $, ils ne font référence qu’au financement provenant de la société d’État Exportation et développement Canada.


Bon an mal an, Ottawa déverse des milliards de dollars additionnels, notamment en crédits d’impôt.


Et que dire du récent achat du pipeline Trans Mountain par le gouvernement Trudeau au prix de 4,5 milliards $ ? À cela s’ajouteront plus de 3 milliards $ de travaux à des fins d’expansion de cet oléoduc.




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