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Candidature de Martine Biron : « Ça crée un malaise »

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La caste journalistique veut être aux commandes du politique...


« Un malaise » : c’est la façon dont l’ancien directeur général de l’information de Radio-Canada Alain Saulnier décrit le saut en politique de la journaliste Martine Biron sous les couleurs de la Coalition avenir Québec (CAQ). Un constat que partage d'ailleurs la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ).




L’annonce de la candidature de l’analyste à l’Assemblée nationale dans la circonscription de Chutes-de-la-Chaudière déçoit l’ancien directeur général de l’information de Radio-Canada Alain Saulnier. 



« Ça crée un malaise. »


— Une citation de  Alain Saulnier, ancien directeur général de l’information de Radio-Canada


Martine Biron devient la cinquième personne issue des médias à être recrutée par la CAQ en vue des prochaines élections provinciales, après Bernard Drainville dans Lévis, Pascale Déry dans Repentigny, Caroline St-Hilaire dans Sherbrooke et Kariane Bourassa dans Charlevoix–Côte-de-Beaupré.


La FPJQ comprend le malaise et le risque de confusion au niveau du public, indique pour sa part Julien Renaud, administrateur au conseil d’administration de l’organisation.







La déception ne laisse cependant pas place à la stupéfaction, indique Alain Saulnier. Depuis longtemps, les partis politiques piochent des candidats dans le milieu des médias.


Ce n’est pas la première à l’avoir fait. À l’époque où j’étais patron à l’information [pour Radio-Canada], il y avait Christine St-Pierre, Pierre Duchesne, il y avait aussi Bernard Drainville, donc ce n’est pas nouveau. De toutes les générations, le milieu des médias a toujours fourni des candidatures : Jean-Pierre Charbonneau, René Lévesque, Jeanne Sauvé, énumère M. Saulnier.


Pourquoi tant de journalistes?


Si les membres des médias sont des cibles privilégiées par les partis politiques, c’est avant tout pour des questions de visibilité et de facilité.


Alain Saulnier parle même d'un lien naturel entre le milieu des médias et le milieu politique.


C’est moins de difficulté que de faire connaître un candidat local, ou une candidate locale, qui est très peu connu dans son comté, mentionne-t-il.


D'après Julien Renaud, les motivations semblables qui amènent quelqu’un à devenir journaliste ou politicien peuvent expliquer pourquoi certains font la transition vers la politique.







Les caractéristiques de la fonction sont très semblables : la communication, le sens politique, le sens démocratique, le devoir public, explique M. Renaud.


Plus de transparence


Selon les dires d’Alain Saulnier, les candidatures de journalistes ne sont pas très bonnes pour la perception que le public peut avoir de nos journalistes et de nos médias.


Julien Renaud abonde dans le même sens que l’ancien directeur général de l’information : la fonction de journaliste doit être entièrement dissociée de celle du politicien.


Il y a une incompatibilité totale entre les deux fonctions, ajoute M. Renaud.


Pour ce faire, M. Saulnier demande plus de transparence de la part des journalistes et des médias. 


Ce qu’il faudrait, à mon point de vue, c’est que les médias et les journalistes eux-mêmes soient le plus transparents possible dès le moment où ils se font approcher par un parti politique, qu’ils le fassent savoir à leurs patrons et peut-être que leurs patrons pourront décider de les retirer complètement du secteur où ils oeuvrent, affirme-t-il.


Avec les informations de Marie-Pier Mercier




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