« Jean Charest doit songer à partir »

Pauline et son « épiphénomène »

On eût souhaité de votre part, Madame, autre chose qu’un cours de Sociologie 101

Chronique de Richard Le Hir

S’il fallait trouver un exemple de la déconnection de Pauline Marois face à la situation politique actuelle au Québec, aucun exemple ne serait plus éloquent que celui de sa déclaration d’hier rapportée dans Le Devoir d’aujourd’hui : « Jean Charest doit songer à partir ». Dans la mièvrerie, on ne fait pas mieux.
Dans un contexte où la population serait partagée sur la question du départ de Charest à quelque chose comme 51 à 49 %, on pourrait comprendre qu’elle s’avance aussi timidement, mais selon le dernier sondage de La Presse, l’écart est maintenant de 32 points entre ceux qui veulent voir Charest partir (56 %) et ceux qui veulent le voir rester (24 %).
Y a-t-il dans ces chiffres quelque chose que Pauline Marois ne comprend pas ? Ou alors est-elle à ce point convaincue que les Québécois sont timorés qu’ils sont prêts à se résigner à subir Charest jusqu’à la fin de son mandat ? Il y a quelque chose de profondément insultant dans son manque de combativité… à moins qu’elle ne soit tout simplement pas faite pour la « job »…
Et alors, le pompon, c’est son commentaire sur l’article du Maclean’s qui serait selon elle un « épiphénomène lié à un comportement inacceptable de la part de notre gouvernement ». « Qu’en termes élégants ces choses là sont dites ! » (Molière : Les précieuses ridicules). Mais, pour rester dans le ton de Molière,on eût souhaité chez vous, Madame, autre chose qu’un cours de Sociologie 101.
Dans le décalage, on ne fait pas mieux. Tout ce que Pauline parvient à faire, c’est conforter l’opinion de ceux qui voient en elle une grande bourgeoise bien davantage intéressée à sa carrière qu’au bien public ou à l’indépendance. J’ignore qui la conseille au plan de l’image, mais, comme les Desmarais http://www.vigile.net/Le-cas-Desmarais, c’est pas fort.
En fait, la pusillanimité de Pauline Marois contribue à la banalisation de la situation. Or les situations extrêmes – et celle que nous connaissons au Québec actuellement correspond assurément à cette description – doivent être appelées par leur nom, et exigent non seulement des mots à la hauteur de l’indignation qu’elles suscitent, mais aussi des solutions radicales. Alors, comme le disait le president Harry Truman, « If you can’t stand the heat, get out of the kitchen ! » http://www.phrases.org.uk/meanings/get-out-of-the-kitchen.html


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7 commentaires

  • @ Richard Le Hir Répondre

    30 septembre 2010

    Réponse @ M.Leduc,
    N'étant plus membre du PQ depuis 1996, je n'ai évidemment pas eu à me prononcer lors de la dernière campagne à la chefferie.
    Devant le spectacle qui nous est offert en ce moment, je suis plutôt heureux de ne pas y être associé de quelque façon que ce soit. Car il faut le faire. Si vous examinez les résultats du sondage de ce matin dans la Presse, vous réalisez que Pauline Marois est devenue l'assurance pouvoir de Charest. Ça Monsieur (ou Madame), c'est de la performance ! Du jamais vu !
    Et tout ça dans notre petit Québec à nous. J'ai toujours détesté cette expression populaire que je trouvais particulièrement méprisante pour nous "Y fait chaud, ça pue, pis on est bens !". Il faut croire qu'elle n'est pas tout à fait dénuée de fondement...
    Richard Le Hir

  • Archives de Vigile Répondre

    30 septembre 2010

    Très bon l'article de R. Le Hir, cela va sûrement mettre un beaume sur le coeur de James Charest, le pauvre, il en a bien besoin par les temps qui courent. Ce qui fait la force de James Charest ce sont ses partisans comme vous M. Le Hir qui sont derrière lui, à la vie à la mort. Excusez mon sarcasme.

    Maintenant vous reprochez à Pauline de ne pas être assez agressive, il y a peu c'était tout le contraire. Et si la manque de popularité de Pauline était tout autre, Pauline traîne avec elle l'image de la bourgeoise, la femme éduquée et cultivée, la femme d'en haut de la pente douce, ma Westmount ma chère, elle subit un bullish politique. Nous sommes tellement petit comme peuple, nous détestons encore la réussite (encore plus quand c'est une femme) le parler en cul de poule. Le gros Coderre l'a bien compris, un sacre de temps en temps, une farce grasse, le gros populaire inculte est sur la bonne voie de faire un retour comme maire de Mtl. où 1er. ministre du Québec , heureusement pour James Charest tout ses ministres se rangent derrière lui, lu ce matin dans La Presse.

    P.S. M. Le Hir vous avez voter pour qui à la dernière course à la chefferie du P.Q.?

  • @ Richard Le Hir Répondre

    29 septembre 2010

    M. Gendron, merci.
    Sans vous en rendre compte, vous venez de mettre le doigt sur le bobo qui me turlupine depuis un bon moment. C'est bien beau l'union, mais si c'est l'union dans la démission que vous nous proposez, non merci.
    L'union n'a de sens que dans un but, l'indépendance, et pas question de s'unir avec qui que ce soit dont ce ne soit pas le but premier. Pas question de s'unir à des gens qui voient l'indépendance comme un objectif lointain, et à tous ces autres "hellénico-calendistes" prêts à la passer à la trappe à la première occasion. La preuve est suffisamment faite de ce que ça donne.
    Richard Le Hir

  • Archives de Vigile Répondre

    29 septembre 2010

    J'écris un commentaire, mais sans vraiment en avoir le goût.
    Marois aurait dû dire ceci, Marois aurait dû dire cela. Vous ne l'aimez pas, c'est votre droit. J'ai aussi quelques réserves, mais avouez que le PLQ se cale tout seul par les temps qui courent.
    Si Charest part, il sera remplacé par qui? Surtout, cela changera quoi? À quoi ça sert d'exiger son départ si c'est pour continuer dans le même pattern? Ils se calent les libéraux, et c'est excellent.
    Pour moi, je trouve plus important que Marois et Khadir se retrouvent assis à la même table pour dénoncer le recul du français et dénoncer la loi 103, ce qu'ils ont su faire hier. Puissions-nous assister à plus de collaborations comme celle-là. À la longue, peut-être cela pourra nous permettre d'aboutir à une forme d'union valable et stimulante.
    Certains disent que Marois devrait partir. Bien. Dites-moi qui devrait la remplacer et pour faire quoi? Y a-t-il un mouvement de masse dans les rues qui saurait vous suggérer quelques noms? Et l'union de nos forces, c'est quelque part dans votre agenda?

  • Archives de Vigile Répondre

    29 septembre 2010

    De fait, madame Marois se doit d'incarner un beaucoup plus grand courage politique dans sa combativité. Il est impératif qu'elle cesse de faire dans la dentelle en s'en tenant toujours à une rectitude politique des plus ennuyeuse.
    Le peuple a besoin d'être enflammé à nouveau par un discours politique fort, courageux et déterminé. Un leadership vigoureux est nécessaire dans la grande traversée du désert que vit présentement le Québec.
    Jacques L. (Trois-Rivières)

  • Archives de Vigile Répondre

    29 septembre 2010

    Quand j'ai lu ça dans le Devoir de ce matin (« Jean Charest doit songer à partir »(, je n'en revenait tout simplement pas. "...voudrais-tu partir mon petit chéri? " n'aurait pas été plus ridicule. Il y a encore de parfaits petits garçons qui défendent leur maman adorée Pauline Marois devant les méchants garnements comme moi ou d'autres qui en avons marre de la mièvrerie ultra-décevante de la Castafiore face aux attaques à tous les niveaux dont nous sommes victimes.
    Si elle est incapable de tenir le rôle de chef de parti, c'est maintenant qu'il faut donner une chance aux Québécois de se rallier avec quelqu'un de consistant, homme ou femme, mais qui sait dire autre chose que des politesses de salon.
    Notre indépendance est à portée de la main encore faut-il un chef capable d'aller la chercher, sans les courbettes des cours royales surannées et les "...excusez-moi de vous demander pardon..."! Il ne s'agit pas ici de grossièretés mais de la fermeté exigée par les circonstances.
    Les conditions gagnantes attendues par Mme. Marois ne viendront jamais telles qu'elle en rêve. Nous les avons maintenant, il en prendre note.
    À l'instar de M. Normand Rousseau, merci de ce cadeau de Maclean's. Y aurait-il quelqu'un avec une petite épingle pour piquer les fesses de Mme. Marois pour que, soit qu'elle se réveille ou soit qu'elle parte?.....pourtant le Maclean's nous a donné une grosse épingle mais ça ne semble pas fonctionner.
    Ivan Parent

  • Archives de Vigile Répondre

    29 septembre 2010

    ...et moi, que les clercs péquistes appelleront mange-PQ, me disais en lisant cette manchette : « Jean Charest doit songer à partir », et toi... Hippolyne ?
    Michel Rolland