Hommage à Jean-Marc Léger 1927-2011

Patriote québécois et pionnier de la Francophonie

2011 - nos disparus




Charles Saint-Prot est directeur de l’Observatoire d’études géopolitiques à Paris. Zeina el Tibi, journaliste et essayiste franco-libanaise, est présidente déléguée de l’Observatoire d’études géopolitiques à Paris, auteur de Le Québec, l’Amérique en français.
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Jean-Marc Léger qui est mort à Montréal, le 14 février 2011, dans sa 84e année, était un journaliste et un intellectuel engagé en même temps qu’une personnalité attachante et d’une très grande distinction. Il était l'auteur de nombreux articles dans la presse quotidienne et dans l’excellente revue L’Action nationale et d’essais reflétant ses engagements fondamentaux : Afrique française, Afrique nouvelle (1958), La Francophonie, grand dessein, grande ambiguïté (1987), Vers l'indépendance ? Le pays à portée de main (1993), Le Temps dissipé (2000).
Il avait d’abord entrepris une carrière de journaliste (La Presse puis Le Devoir) qui le conduisit à diriger l’Union canadienne des journalistes de langue française entre 1955 et 1961, et l’Association internationale des journalistes de langue française, de 1960 et 1962. Il fut le premier dirigeant de l’Office de la langue française en mars 1961, et il commença à s’impliquer sur la scène internationale pour la promotion de ce qui deviendra la Francophonie.
Premier secrétaire général de l’organisation - connue alors sous le nom de l’Agence de coopération culturelle et technique - entre 1970 et 1973, il a impulsé les programmes de coopération en faveur du développement des pays francophones du Sud, autour de l’éducation et de la diversité culturelle. Il est considéré comme l’un des pères fondateurs de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). C’est à ce titre que l’OIF lui a rendu hommage en mai 2010 alors qu’elle célébrait le 40e anniversaire de sa création. Le secrétaire général, Abdou Diouf, déclarait à cette occasion :
Grâce à votre courage, à vos compétences et à vos profondes convictions, vous avez donné à notre institution des assises solides dont nous mesurons, encore quarante ans plus tard, la portée. La vivacité de notre mouvement, son rayonnement croissant à travers le monde, le rôle qu’il acquit comme un acteur des relations internationales à part entière, sont le fruit de quarante années de construction de la Francophonie internationale à laquelle votre contribution a été essentielle, parce que fondatrice.
L’autre grand combat de la vie de Jean-Marc Léger fut pour la souveraineté du Québec. Le souci de l’avenir de sa patrie québécoise guida toute sa vie. Il faisait montre sur cette question de cette « admirable intransigeance, devenue véritable vertu » qui est la marque des militants des grandes causes. D’ailleurs, il se plaisait à répéter « l'honneur de notre vie aura été de tenter l'aventure. Et d'autres viendront après nous qui la reprendront pour la mener à son terme. C'est la seule espérance qui illumine notre nuit ».
Jean-Marc Léger a été l’un de ces donneurs d’étincelles qui balisent le chemin en indiquant inlassablement que l’indépendance n’est pas seulement un droit pour une nation, mais c’est un devoir collectif tant il est vrai qu'elle est plus que jamais la condition première de la survivance.


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