Un nouveau départ

OUI, jusqu'à ce qu'indépendance s'ensuive !

Vigile jouera son rôle

« On retrousse nos manches, on se crache dans les mains et on recommence ! »

Nous reconstruirons cet édifice pierre par pierre. Les travaux ont commencé. Les architectes et les maçons sont à l’œuvre. Le «champ de ruines» n’était en fait que le mirage d’un champ de ruines puisque les forces vives étaient là, en attente, trop longtemps muselées, prêtes à devenir les maîtres d’œuvre de demain. Nous avions oublié que «ces gens-là, monsieur», refusent de se laisser aller à de pleutres démissions morales.

«C’est un nouveau départ!», lançait Martine Desjardins ce dimanche 21 septembre au terme du grand rassemblement citoyen indépendantiste «destiNation» organisé par le Conseil de la souveraineté du Québec (CSQ) présidé par Gilbert Paquette. Le CSQ prendra d’ailleurs prochainement l’appellation d’Organisations unies pour l’indépendance du Québec (OUI), reflétant ainsi l’effort de cohésion et d’unification des militants indépendantistes venus de tous les horizons.

Ces états généraux ont été l’occasion d’une prise de conscience. Il y a là une sincère tentative de faire renaître le phénix de ses cendres; et j’ajouterais une tentative étoffée et sérieuse comme le démontrent les résolutions adoptées ce dimanche en plénière et qui élaborent en détail les multiples actions qui seront menées pour convaincre le peuple québécois que sa survie et son épanouissement ne sauraient se réaliser à travers le consentement à sa minorisation.

Traitement choc

Les oiseaux de malheur de la médiacrassie aux ordres ont bien tenté de mousser ces derniers jours une image apocalyptique du mouvement indépendantiste, ne réduisant le discours de Jacques Parizeau qu’à l’image choc du «champ de ruines», une hyperbole sans doute voulue – un procédé proche de l’emphase et de l’exagération diraient les rhétoriciens - pour administrer un traitement choc aux troupes réunies (un millier de militants) tout le weekend au Théâtre de l’Olympia à Montréal. Donc les scribes fédéralistes ont bien insisté sur le «M. Parizeau n’a pas mâché ses mots» pour noircir le tableau, passant ainsi, volontairement ou par facilité, pratiquement sous silence la véritable «destiNation» que le mouvement indépendantiste a décidé de se donner pour faire du Québec un pays.

Car si les mots de Jacques Parizeau étaient parfois et souvent durs à l’égard des dérives du mouvement indépendantiste – en particulier à l’égard de sa frange politique -, ils n’en contenaient pas moins un apport éminemment constructif, lucide et énergique pour la suite des choses. Et que l’on ne vienne pas me dire que Monsieur a vieilli!

Un parti du monde ordinaire

« Il faut un parti du monde ordinaire [...], notre chance nous n’est pas dans la division pour atteindre notre objectif, notre chance est dans l’harmonie, a-t-il notamment lancé, il faut que le monde ordinaire se retrouve dans le parti. » Autrement dit, à bas les apparatchiks! À bas ceux-là qui ont centralisé la dernière campagne électorale du PQ autour d’un petit cénacle sourd aux appels de ceux qui voyaient le navire filer droit sur les récifs. Pas étonnant que beaucoup («tous ceux qui avaient une contribution à apporter [...]»), comme l’a rappelé M. Parizeau, se soient éloignés du PQ et l’aient ainsi asséché sur le plan des idées.

«La politique ça se fait avec des idées claires. Je n’ai pas dit simplistes, mais claires», a renchéri un Jacques Parizeau encore estomaqué par les dérives du Parti Québécois depuis quelques années, outré par l’impression donnée au peuple de ne pas «savoir ce que l’on veut». «Quand on voit des gens qui se disent souverainistes, a-t-il dit, et qu’ils ne veulent pas faire de référendum, quelle conclusion peut-on en tirer? Ils n’en veulent pas de la souveraineté!»

Voilà qui a le mérite d’être justement clair et d’inviter les éteignoirs du mouvement indépendantiste à laisser la place à ceux qui ont le courage de leurs idées.

Passer par le politique

Si nos politiciens indépendantistes ont erré ces dernières années, cela ne dégage pas le mouvement de la nécessité de passer par le politique pour réaliser son objectif, pour avoir une véritable prise sur le réel. «Il ne faut pas oublier, a martelé M. Parizeau, que l’on ne peut pas changer les choses sans passer par la politique.»
L’ancien premier ministre a également appelé à recommencer les études sur les tenants et aboutissants de la souveraineté, à étudier Ottawa, «ses pompes et ses œuvres», à se camper dans l’actualité pour «frapper les gens» à propos des vicissitudes de notre dépendance à un autre peuple majoritaire qui met tout naturellement de l’avant les politiques de ses intérêts. Mais ces intérêts ne sont pas les nôtres!

Lorsque les résolutions élaborées la veille ont été votées dimanche matin, elles assuraient pour la plupart, sans préméditation, la continuité des paroles rassembleuses de Jacques Parizeau. Que ce soit la démarche vers le modèle républicain, celle de la constituante, que ce soit la réaffirmation et les moyens pour préserver notre langue et de notre culture, que ce soit pour la réalisation de la convergence de toutes les organisations indépendantistes, que ce soit l’arrimage du projet à la société civile ou encore l’élaboration de projets sociaux et économiques, le travail commence et il commence dans l’enthousiasme.

Vigile fera sa part dans ce renouveau. D’ailleurs l’ancien député bloquiste de Trois-Rivières, Yves Rocheleau, a lancé un appel aux participants à la rencontre à passer par Vigile pour déconstruire les inepties médiatiques quasi quotidiennes des «faiseux» d’opinion qui par leur malhonnêteté intellectuelle diabolisent la légitime aspiration de notre peuple à se gouverner lui-même. Vigile renouvelle l’invitation à ses lecteurs à s’investir dans sa Tribune libre pour tout particulièrement dénoncer au jour le jour les dérives de nos médias aux ordres.

Comme a déjà dit un ancien premier ministre du Québec il y a quelques années, «on retrousse nos manches, on se crache dans les mains et on recommence!». Car il n’y a pas de projet plus enthousiasmant pour une nation que de se donner un pays et d’assumer son destin par ses moyens propres.


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