Budget du Québec 63 $ milliards. La Caisse 120 $ milliards.

Où est l'erreur ?

Tribune libre 2009


Pour élire nos 125 représentants, je n'ai pas besoin de faire la démonstration de toutes les énergies qui sont investies.

Pour un budget de 155 $ milliards, on laisse le soin à un individu, de désigner un Président, si bon soit-il ! Et l'individu qui va nommer ce Président a des intérêts particuliers en plus d'intérêts publics à défendre. C'est ce même individu (Premier Ministre) en conseil ou non, va déterminer le rôle à remplir pour ce Président.

On ne cherche pas à faire consensus avec tous les partis politiques représentés en notre Assemblée nationale. On le nomme d'office.

Est-ce que cela ne nous fait pas allumer quelques lumières d'urgence ? N'y a-t-il pas DANGER en la demeure ?

Depuis quelques mois, on le sait, le Chef du gouvernement ne devait-il pas nommer un remplaçant à celui qui a démissionné avant la fin de son mandat ? Imbus et conscient de toutes ses responsabilités, il n'a nommer personne. Le niveau de responsabilité était entre les mains d'un Chef qui a préféré déclencher des élections pour servir ses propres intérêts au détriment des intérêts de tous les Québécois et Québécoises. Le budget de la Caisse est le double du sien. Quels intérêts sont-ils servis ?

Y a-t-il un manque à ses responsabilités ? Tous les délais pour mettre quelqu'un de responsable -- pas malade pendant trois mois -- avant de démissionner à son tour...

Pour administrer 63 $ milliards, on est dans le domaine politique. Pour administrer 120 $ milliards il faut être des banquiers ? Ceux qui étaient là, tous ces administrateurs qui ont pris des décisions, sont-ils mieux que les chefs des Enron de ce monde ? des Citigroup ? Aux États-Unis, n'ont-ils pas été poursuivis devant les tribunaux ? Certains ne sont-ils pas en prison ? Chez nous, on leur donne des primes de départ et une année de salaires ?

Bref : On laisse entre les mains d'un individu ou un petit groupe de non-élus l'administration de 120 $ milliards qui restent mais, on le sait, ils doivent rembourser des emprunts de près de 60 $ milliards.

Les lois sont-elles bien faites ? Quelle protection avons-nous, comme citoyens face à ce qui me semble un laisser aller inimaginable ?

Qui voudrait confier de l'argent pour investir à de tels courtiers ? Certains l'ont fait, et ils se sont retrouvés sans le sous. Est-ce que c'est cela que l'on veut ?
***
Comment il pourrait se faire que Standard & Poors ne savait pas que les dirigeants de la Caisse empruntaient jusqu'à 70 milliards. Ce ne sont pas des sommes d'argent sortant de la « petite caisse » d'un dépaneur, d'une épicerie du coin de la rue.

Les sommes d'argent de la Caisse de Dépôt sont les produits de petites sommes d'argent mises entre les mains d'administrateurs pour protéger leurs biens et les faire fructifier et non pas pour faire des placements des biens collectifs pour spéculer en fonction de rendements pour des bénéfices personnels !

Standard & Poors, présentement, serait-elle en conflit d'intérêts ? Quels sont les critères d'observations de Standard & Poors ? Comment n'ont-ils jamais réagi si on empruntait pour spéculer ? Cela dure depuis combien de temps ?

Qu'en est-il de toutes les autres caisses de retraite ? Les administrateurs agissent-ils de la même façon ? Empruntent-ils pour augmenter leurs propres salaires ?

Il me semble que Standard & Poors n'est pas sans faute, dans les circonstances. Est-ce que les PACC servaient leurs propres intérêts ? Qui avaient cotés les « papiers commerciaux » comme étant des valeurs bien correctes ? Les dirigeants de Standard & Poors possédaient-ils de tels investissements peu recommandables ? Se seraient-ils permis des bénéfices personnels ?

Un organisme que l'on surveille pour les coter et que l'on se rend compte qu'ils empruntent l'équivalent de la moitié de leur avoir en caisse pour spéculer... est-ce bien dans les normes ? Emprunter 70 $ milliards alors qu'ils ont en caisse 155 $ milliards, c'est dans les normes de Standard & Poors ?

Robert Bertrand


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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    6 mars 2009

    Lors de la démission d’Henri-Paul Rousseau, un journaliste de La Presse a calculé qu’à peine 15,7% de l’actif total des déposants gérés par la Caisse était détenu au Québec, dont près de la moitié portait exclusivement sur des obligations émises par le gouvernement et des organismes du secteur parapublic. En fait, seulement 8% des actifs de la Caisse étaient directement investis dans l’économie du Québec. C’était moins que les investissements de la Caisse en Russie !

  • Archives de Vigile Répondre

    6 mars 2009

    Au lendemain du référendum de 1995, de l’aveu même de Lucien Bouchard, la firme Standard & Poor’s l’a convoqué en secret à New York pour menacer le Québec de décote s’il ne réduisait pas sa dette

  • Archives de Vigile Répondre

    6 mars 2009

    Le véritable enjeu : le démantèlement de la Caisse de dépôt
    Pierre Dubuc, Marc Laviolette - SPQ-libre 6 mars 2009

    C’est ce triple rôle de la Caisse - préserver l’indépendance d’action du gouvernement, promouvoir l’économie du Québec et être un instrument d’émancipation dans la perspective de la souveraineté du Québec - qui en fait la cible des milieux financiers et des fédéralistes. (...)
    http://www.vigile.net/

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