PQ et QS : à quand un débat honnête et cohérent sur l’indépendance et l’avenir du Québec ?

Québec solidaire est donc une rupture avec la politique de tournage en rond dont les Québécois et Québécoises ont été témoins depuis 20 ans.

Tribune libre 2009


J’ai lu vendredi matin les plus récents textes de messieurs Serge Charbonneau et Michel Gendron, ainsi que les quelques commentaires laissés au bas de chacun, au sujet de ce débat sur deux axes d’analyse : souverainisme vs fédéralisme et Gauche vs Droite.

Je constate que le ton de ce débat est plutôt conflictuel, ce qui est bien dommage dans un contexte où les forces souverainistes sont divisées, désorganisées et souvent à bout de souffle au sein du Parti québécois. Mais c’est aussi dommage dans un contexte où le cynisme politique est à son paroxysme, puis que les moins de 30 ans ne vont plus voter et ont la nausée à force de voir nos soi-disant représentants du peuple (ie : le député / la députée) se chicaner incessamment sans jamais trouver de solutions aux problèmes… problèmes qui nécessitent souvent une comparaison et une confrontation des différentes idées, théories et valeurs de la Gauche et de la Droite pour être solutionnés.
Certains ont récemment reproché à monsieur Charbonneau son absence sur ce site Internet depuis un certain temps. D’autres ont voulu légitimer les propos discutables de monsieur Gendron par ceux tout aussi discutables de monsieur Montmarquette. Je suis désolé, mais tout ceci me semble incohérent, voire hypocrite.
***
Vigile.net est historiquement le site de prédilection des souverainistes, mais aussi, c’est bien connu, celui des péquistes, qui sont par définition de divers courants politiques (et fortement en désaccord les uns avec les autres, conséquemment). Ceci étant dit, je tiens à vous faire remarquer que les commentaires à propos de Québec solidaire, sur ce site, sont souvent exagérés et discutables (remarquez que je pèse mes mots…). Prenez par exemple le récent article de monsieur Frédéric Picard ([Le détourneur->23560], 17 novembre 2009) : ce texte n’est qu’une attaque gratuite contre Québec solidaire, se fondant sur plusieurs interprétations erronée, voire quelques phrases choc et un peu démagogiques… J’ai tenté de rectifier bien poliment les erreurs de monsieur Picard, mais je me demande si cela a eu une quelconque influence sur l’auteur? Je n’ai eu aucune réponse.
Le pattern de ce genre d’attaque est souvent le même : on reprend une phrase prononcée par un militant ou un représentant de Québec solidaire, on l’interprète à sa façon, on ne demande pas l’avis de l’auteur en question, ni la position officielle du parti, puis on publie un texte en concluant que QS (le parti) est dans l’erreur. Je suis désolé, mais cette façon de faire est peu honnête et respectueuse pour le lecteur. C’est même parfois bassement démagogique... Malheureusement, messieurs Gendron et Picard semblent être tombés dans ce piège simpliste, additionnant sophismes et conclusions exagérées avec peu de retenue…
Comprenez alors que certaines personnes ne veulent plus tenter de débattre sur ce site Internet, puis qu’elles remettent en question l’honnêteté intellectuelle de certains auteurs et tentent d’en rectifier les erreurs (et la confusion en résultant pour le lecteur). Ce fut mon cas, poliment, dans mon commentaire à monsieur Picard. Ce fut aussi le cas de monsieur Marc-André Pilon dans son commentaire à monsieur Gendron. Évidemment, il y a rarement une réponse, voire une rectification de la part de l’auteur…
Ceci étant dit, je voudrais maintenant donner brièvement mon opinion sur différents sujets qui me semble avoir été abordés incorrectement dernièrement. Il est facile de critiquer, mais plus difficile de construire, d’où l’importance de proposer des solutions pour y parvenir. Je ne crois pas que mes idées feront unanimité, mais j’espère que nous pourrons y réfléchir et en débattre respectueusement et d’une façon cohérente.
La laïcité
Comme le fait remarquer monsieur Charbonneau dans son texte, les délégués de Québec solidaire furent fort divisés lors de l’adoption de notre position sur la laïcité. Je suis du même avis que monsieur Charbonneau : une lacune dans les procédures a mené à une situation difficile que la grande majorité des membres auraient probablement préféré éviter. Il aurait effectivement été préférable que l’on puisse voter sur la mise en dépôt de la question, pour avoir la chance d’en discuter plus longuement à un autre congrès (et pour prendre le temps de s’informer et d’y réfléchir entre les deux congrès).
Néanmoins, je crois que la position adoptée par les délégués est quand même intéressante dans notre contexte québécois. Le port de signe religieux par les représentants de l’État, lorsque ça ne contrevient aucunement à leur devoir de réserve, me semble un compromis pouvant satisfaire tout le monde. Qu’un fonctionnaire ait une croix chrétienne autour du cou lorsqu’il me répond à un comptoir ou au téléphone d’un organisme de l’État ne me dérange pas vraiment. Cela dérangerait certaines personnes? Pourquoi? À mon avis, l’important c’est de respecter le devoir de réserve pour qu’il soit bien clair que l’État est laïque. De plus, il me semble important que le port de ces objets n’aille pas non plus à l’encontre des mesures de sécurité minimale. Je crois en la compétence des administrateurs de ces organismes pour fixer les règles et les meilleures façons de faire.
Ceci étant dit, je comprends [la position de madame Michèle Sirois->23837]. Néanmoins, je déplore sa décision de quitter Québec solidaire pour différentes raisons. Premièrement, les délégués étaient très divisés sur cette question. Deuxièmement, QS reste le parti politique où ce débat pourra continuer de se faire le plus sereinement. Troisièmement, QS est le seul parti qui se préoccupe de ces questions, par exemple le port du voile, dans le but d’assurer le bien de ces femmes et des femmes en général : voilà pourquoi certaines positions peuvent parfois sembler non-stratégiques. Il serait bien plus facile de dire « non, nous sommes contre et c’est non-discutable », comme le font d’autres partis, que d’accepter de faire le débat et d’écouter le point de vue des différentes personnes concernées, comme cela se fait à Québec solidaire en ce moment. Ce serait beaucoup plus « winner » de surfer sur la vague, mais nous ne le ferons pas, car nous préférons prendre le temps nécessaire pour réfléchir et pour adopter la meilleure solution. Ce faisant, j’invite moi aussi madame Sirois à revenir en débattre au sein de Québec solidaire. Ayant été, encore récemment, un lecteur de son manuel de sociologie, je respecte son point de vue et apprécierais qu’elle continue de le partager avec les autres membres et militants.
Et finalement, je tiens à rappeler la sagesse du propos de monsieur Marc-André Pilon, commentant le texte de monsieur Gendron. Voici quelques petites citations : « J’aimerais que le voile disparaisse, j’aimerais que ces femmes ne vivent pas dans un modèle patriarcale, mais ce sont à ces femmes de faire leur lutte. On n’impose pas une émancipation. Croire enrayer le sexisme en retirant un vêtement, c’est aussi logique que de dire : "Les gens avec un coupe Longueuil ne sont pas éduqués. Donc, pour les instruire, coupons leur les cheveux." (désolé pour le ridicule de la chose, mais ça met bien le sophisme en lumière...) » et plus loin : « Également, il serait aussi temps qu’on réalise que, si on accepte des immigrants, ce n’est pas nécessairement par grandeur d’âme, mais bien pour des raisons économiques et démographiques. On les veut pour cela... eh bien ! ils viennent avec leurs différences. On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Maintenant, veut-on leur ouvrir les bras et les intégrer lentement à la majorité (statistiquement parlant, la 3e génération est habituellement presque totalement "intégrée", au point de perdre de nombreux caractéristiques propres à sa culture d’origine) ou les ostraciser et faire en sorte que, dans 50 ans, on n’aura pas avancé d’un poil sur cette question, seulement ghettoisé le territoire québécois. » Voilà deux commentaires qui me semblent mériter une vraie réflexion.
Pour plus d’informations, je vous suggère de lire le rapport d’un colloque du Conseil du statut de la femme, intitulé « Diversité de foi, Égalité de droits », qui eu lieu en 2006, où différentes positions d’experts sur la laïcité furent présentées et débattues :
http://www.csf.gouv.qc.ca/fr/publications/?F=affichage&ma=20&choix=1&s=10
La réforme du mode de scrutin
Comme je l’ai déjà précisé dans mon commentaire à monsieur Frédéric Picard, Québec solidaire ne propose pas de remplacer le mode de scrutin actuel par un mode de scrutin totalement proportionnel (ce que M. Picard affirmait).
Le mode de scrutin totalement proportionnel est connu en science politique pour être source d’instabilité politique. Le mode de scrutin uninominal majoritaire à un tour (notre mode actuel) est connu quant à lui pour favoriser le cynisme politique, pour être peu représentatif du choix des citoyens et citoyennes (un parti qui n’a pas la majorité peut former le gouvernement) et pour être anti-démocratique (il favorise le maintien de deux grands partis, empêchant fortement l’apparition de tiers partis, même si ceux-ci correspondent aux idées, valeurs et opinions d’une proportion importante de citoyens et citoyennes). Je rajouterais qu’au Québec, de la façon dont la carte électorale est divisée, les régions en difficulté sont les premières à être les victimes du mode de scrutin.
Et comme je le disais à monsieur Picard, si on analysait correctement la solution mise de l’avant par Québec solidaire, il apparaîtrait : « 1) que Québec solidaire propose un mode de scrutin mixte compensatoire, 2) que ce mode de scrutin est suggéré par le DGEQ, 3) que le Mouvement pour une démocratie nouvelle (MDN) soutient depuis très longtemps ce mode de scrutin, 4) que lors de la commission parlementaire sur la réforme du mode de scrutin la très grande majorité des participants ont supporté ce mode de scrutin, 5) qu’il assurait une place un peu plus importante aux régions, 6) qu’il serait bien plus favorable à une démocratie participative et citoyenne, puis 7) qu’il aiderait à réduire efficacement le cynisme politique au Québec, en faisant disparaître cet affreux discours sur le vote stratégique. »
Pour plus d’informations, je vous suggère de lire ce texte de monsieur Paul Cliche, spécialiste de la réforme du mode de scrutin, commentant la position de Québec solidaire et expliquant en quoi tout le Québec en profiterait énormément, particulièrement les régions en perte de vitesse :
http://www.lbr.ca/article-4-12527.html
De plus, je vous suggère d’étudier les communiqués et documents de réflexions que nous propose le MDN (Mouvement pour une démocratie nouvelle), organisme prônant l’adoption d’un nouveau mode de scrutin au Québec :
http://www.democratie-nouvelle.qc.ca/accueil.htm
L’assemblée constituante
Et pour ceux, finalement, qui pourraient vouloir accuser les membres de Québec solidaire d’être des obsédés de la critique, sans jamais avoir de solution concrète à proposer, l’adoption récente de notre position sur la meilleure approche pour accéder à l’indépendance du Québec devrait vous y faire réfléchir à nouveau.
Je ne reviendrai pas en détails sur la position de Québec solidaire, car plusieurs l’ont déjà fait avant moi. Par contre, je tiens à rappeler plusieurs éléments démontrant sa grande pertinence dans notre contexte québécois actuel.
Premièrement, ce processus permettra d’écrire la constitution d’un futur Pays du Québec avant un référendum pouvant mener à la création de ce pays. Ce sera beaucoup plus respectueux, car les citoyens et citoyennes sauront pour quoi ils et elles voteront lors du référendum sur la constitution. Ça évitera le dilemme du « chèque en blanc » (demander aux gens de voter pour un projet de pays insuffisamment définis).
Deuxièmement, ce processus favorisera la démocratie participative et citoyenne : les membres de l’assemblée seront élus au suffrage universel, proviendront des toutes les régions du Québec, les personnes élues proviendront de différents milieux socio-économiques, puis il y aura évidemment autant de femmes que d’hommes. En d’autres mots, ce seront des citoyens et citoyennes, représentatifs et choisis par le peuple, pour leurs compétences et idées, qui participeront à l’écriture de notre future constitution.
Cette approche est radicalement différente de l’approche péquiste qui favorise plutôt l’absence de débat. Elle est même très différente de la position élitiste de Daniel Turp, qui préfère laisser quelques constitutionnalistes écrire notre future constitution à notre place. L’assemblée constituante intéressera les citoyens et citoyennes, leur permettra de participer aux débats qui auront lieu dans toutes les régions, leur donnera les moyens de le faire. Le document final, la constitution, sera le résultat d’un travail collectif, ce qui favorisera l’adhésion du peuple et son acceptation populaire.
Troisièmement, étant extrêmement démocratique, la conclusion de ce processus aura beaucoup plus de chance d’être reconnu internationalement. Par exemple, si les citoyens et citoyennes participent massivement à l’écriture de cette future constitution, puis votent majoritairement lors du référendum pour l’indépendance du Québec, cette décision ne pourra être remise en question par les différentes instances internationales. Cette transparence et ce respect pour la démocratie ne pourra que faciliter notre accueil au sein de la communauté internationale.
L’assemblée constituante apparaît donc comme une rupture face aux stratégies et politicailleries de fausse gouvernance souverainiste du Parti québécois depuis les 20 dernières années, que vous êtes nombreux à critiquer sur ce site. Ce sera un processus ouvert, cohérent, participatif, respectueux, tout à fait compatible avec notre contexte actuel et qui favorisera plus facilement ce courage nécessaire à la création d’un pays.
Conclusion
Évidemment, je ne peux conclure autrement qu’en souhaitant une remise en question, voire une auto-critique personnelle, de la part de ceux qui écrivent sur Vigile.net.
Il me semble nécessaire de constater que plusieurs critiquent Québec solidaire sans vraiment prendre le temps de comprendre ce qu’ils critiquent, davantage pour nuire à ce parti et pour défendre certaines causes et intérêts. De ce point de vue, je ne peux que déplorer ce manque d’honnêteté intellectuelle.
Québec solidaire est très loin d’être un parti de communistes et de chialeux, comme quelques personnes l’affirment à répétition. Ce n’est que de la caricature, sans même l’aspect critique nécessairement à un éditorialiste. QS est en ce moment le seul parti pouvant se dire de centre-Gauche ou de Gauche au Québec. QS est aussi le parti qui favorise le plus les débats dans ses différentes instances, valorisant clairement la démocratie directe, participative et citoyenne. Nous n’avons pas de ligne de parti, si ce n’est que de suivre, de façon très générale, les grands principes déclarés lors de la fondation du parti en 2006. Québec solidaire se compose présentement d’un grand nombre de citoyens et de citoyennes qui militent avec conviction au sein de différents mouvements sociaux ; ce faisant, ce sont très souvent des experts dans leurs champs d’intérêts et leurs idées ont une grande valeur…
Par conséquent, Québec solidaire est peut-être le seul parti pouvant réfléchir différemment aux défis qui affectent et affecteront le Québec, en offrant des solutions innovantes et réalistes. Québec solidaire est donc une rupture avec la politique de tournage en rond dont les Québécois et Québécoises ont été témoins depuis 20 ans.
Merci.
Jean-Nicolas Denis

Étudiant en philosophie et science politique (Université Laval)

Squared

Jean-Nicolas Denis4 articles

  • 4 249

Porte-parole de Québec solidaire - Chaudière-Appalaches

Bac. en Philosophie et Science politique - Université Laval

Administrateur de la Coopérative Tendre Vert - Lévis

Membre de Québec solidaire - Campus Université Laval





Laissez un commentaire



7 commentaires

  • Christian Montmarquette Répondre

    13 décembre 2009

    @ Jean-François,
    J’ai commencé à moins écrire sur Vigile parce que je commençais à être rudement fatigué d’expliquer des choses qui me semblent pour simples à comprendre à un point tel qu’il est à se demander si certains participants n’étaient pas d’une complète mauvaise foi et d’une servile «partis-âneries».
    Québec Solidaire est un parti «ultra démocratique» et nous avons décidé d’avoir deux «porte paroles» justement pour ne pas avoir de chef et donc opter pour une «direction collégiale» plutôt que de nous mettre à la merci des sautes d’humeur ou des virages de capot et de girouettes comme ce fût le cas avec les petits despotes de droite à la Mario Dumont et autres énergumènes du même genre.
    Il y a plusse d’idées et de sagesse dans 16 têtes que dans une, et la forte popularité d’Amir Khadir en fait chaque jour une éloquente démonstration. –Car justement Amir Khadir, est bien «loin» d’être « seul» même s’il apparaît comme «solitaire» lorsqu’il est en chambre ; il a au contraire, une équipe autour de lui.
    En ce qui concerne la «priorité sociale versus la priorité nationale», cela m’a toujours beaucoup étonné que les membres et militants du PQ ne comprennent pas.
    Vraiment et TRÈS «HONNÊTEMENT» comment est-il possible qu’un parti comme le Parti Québécois ne soit pas capable de marcher et mâcher de la gomme en même temps ???
    Pourquoi ne serait-il pas possible par exemple d’augmenter la prestation de l’aide sociale de base à un montant «STRICTEMENT HUMAIN» en même temps que de promouvoir l’indépendance ???
    - Pourquoi faudrait-il «OPPOSER L’UN À L’AUTRE ?»
    ...Si ce n’est que de se positionner extrêmement à droite ?
    Car on est loin de parler de luxe, mais bien du strict minimum de survie ! Et le PQ s’y est toujours opposé ! Avouez qu'il y de quoi se poser de sérieuses questions sur la mentalité de ce parti soi-disant «patriotique»…
    En fait, Amir Khadir l’a bien dit vendredi dernier, la base militante du PQ est bien naïve de crois que le PQ serait le moindrement de gauche… Peut-être l’a-t-il déjà été quelque peu par le passé, et c’est ce qui cause la confusion. Mais c’est une époque bien révolue.
    D’autre part il est «complètement immoral» de demander aux plus démunis et aux plus nécessiteux de notre société, tel que l’a fait Pierre Falardeau et beaucoup d’autres :
    «D’ATTENDRE «APRÈS» L’INDÉPENDANCE» pour arrêter de crever de faim !
    Avec la venue de Québec solidaire sur l’échiquier politique, cette période est bel et bien résolue,m et c’est à la droite, et donc à la classe la plus riche du Québec, qui elle peut se le permettre, de désormais de faire certains compromis. D’autant plus, qu’elle n’est pas en état «d’urgence sociale et alimentaire» ELLE.
    C’est pour quoi j’ai affirmé et j’affirme encore que :
    «L’indépendance sera de gauche ou ne sera pas».
    Même Jacques Parizeau semble très bien le saisir, en appelant la droite des «lucides» des «déclinologues».
    D’ailleurs si la grande majorité des les gens de droite y voyaient le moindrement clair en politique, ils s’apercevraient rapidement qu’ils payeraient moins d’impôts et auraient plus de services, s’ils votaient à gauche plutôt que de continuer à voter pour enrichir d'avantage les «archis riches».
    Qui dit nationalisme dit : nationalisations et créations de nouvelles société d’État, pour un Québec plus fort, plus équitable, plus écologiques, plus en santé, plus éduqué et plus prospère.
    En espérant que cela ait pu éclairé quelque peu votre lanterne,
    Très sincèrement et très honnêtement,
    _______________________
    Christian Montmarquette
    Membre et militant de Québec Solidaire depuis des origines
    Courriel : chmontmarquette@yahoo.fr
    Références :
    «L’indépendance sera de gauche ou ne sera pas !»
    http://www.vigile.net/L-independance-sera-de-gauche-ou
    «Vive le Québec libre... Quelle liberté ?»
    http://www.vigile.net/Vive-le-Quebec-libre-Quelle
    «Jacques Parizeau attaque la droite» :
    http://www.vigile.net/Jacques-Parizeau-attaque-la-droite
    « Quand j’ai rencontré Madame Marois… » :
    http://www.pressegauche.org/spip.php?article2938
    «Un moteur vert pour un Québec solidaire !»
    http://www.cmaq.net/node/22679
    «Tous mes articles chez Vigile.net» :
    http://www.vigile.net/_Montmarquette-Christian_

  • Archives de Vigile Répondre

    12 décembre 2009

    @M. Gendron
    Je suis content de lire votre commentaire. Avec un peu de chance, nous pourrons donc discuter plus rationnellement dans l’avenir, ce qui me fera bien plaisir.
    Je suis content que vous et monsieur Pilon discutiez de ces questions à propos de la laïcité. Je crois qu’on a besoin d’un bon débat sur la question au Québec… Je suis de ceux qui pensent que des commissions comme celles sur les accommodements raisonnables ont un effet positif sur l’évolution de la société : ça sert de défouloir (eh oui, que ce soit bien ou mal!), mais surtout ça permet de donner la parole à des gens qui l’ont peu souvent, puis ça démontre à la majorité que certaines personnes traînent encore avec elles des opinions étonnantes et incohérentes, voire pire… Héhé.
    Pour ce qui est de la partisanerie, je suis d’accord avec vous. Ça me semble être un élément favorisant le cynisme. Pour s’en sortir, on aura notamment besoin de se débarrasser de la ligne de parti, donc de la « confiance de la chambre ». Comment? Sûrement qu’instaurer les élections à date fixe serait le moyen le plus simple, mais il y aurait peut-être d’autres moyens (ex : remplacer la « confiance » par un processus de renvoie du gouvernement, un peu comme « l’impeachment » du président aux USA, etc.). Mais présentement, les 2 principaux partis au pouvoir profitant de cette partisanerie et du cynisme au sein de la population, je doute qu’ils veulent vraiment mettre de l’avant ce genre de changements… mais bon, c’est toujours possible.
    @M. Picard
    Évidemment, monsieur Picard, vous comprendrez que votre commentaire me réjouit un peu moins que celui de monsieur Gendron. Vous semblez retomber sans hésitation dans ce que j’avais… décrit. Vous avez pris un commentaire isolé d’Amir Khadir, portant sur la position de QS qui est favorable à introduire des éléments de la proportionnelle dans notre mode de scrutin (ce qui est aussi mis de l’avant par de nombreux groupes citoyens, tout en ayant fait consensus lors de la dernière commission parlementaire à ce sujet, etc.). Par la suite, vous en interprétez un peu n’importe quoi sans preuve et arrivez à des conclusions sur des sujets qui n’étaient même pas concernés par le commentaire que vous dîtes analyser… Le lecteur est supposé en comprendre quoi si ce n’est que votre attaque est gratuite et exagérée?
    Bien que je suis d’avis que faciliter l’imputabilité et le remplacement des députés soit favorable pour en éviter la corruption, je ne crois pas que ce soit l’argument principal pour défendre une réforme de notre mode de scrutin. Et il me semble, si on prend les nombreuses interventions d’Amir Khadir sur le sujet, que ce n’est pas le principal argument pour lui non plus. Et pour ce qui est des « autres enjeux », sommes-nous obliger d’en parler tout en même temps? Vous vous exprimez comme si Amir Khadir ne s’intéressait pas à ces « autres enjeux »… voyons dont! Voilà ce que je décrivais comme un comportement problématique au départ.
    Vous dîtes aussi que QS défendrait un mode de scrutin qui va favoriser la concentration des votes? Je ne vois pas où est le problème : les votes sont ramenés à l’ensemble du résultat national pour en déterminer les compensations. Si d’avantage de citoyens votent pour un parti politique (ses idées, ses valeurs, ses propositions électorales, ses candidats et candidates sur une liste choisit en s’assurant de représenter toutes les régions du Québec), n’est-ce pas normal que ce parti ait d’avantage (proportionnellement) de députés et députées à l’Assemblée nationale? De plus, le mode de scrutin actuel fait en sorte que cette concentration du vote dont vous parlez ne donne aucune différence : en d’autres mots des votes se perdent. Ça c’est un gros problème de notre système : ça augmente le cynisme et ça donne le goût de rester chez eux plutôt que d’aller voter. Alors voilà un bon élément à incorporer dans une réforme, ne croyez-vous pas?
    Vous parlez plus loin de « fractionner le pouvoir horizontalement » ou « verticalement » et vous parlez aussi de conflit entre urbains et ruraux (comme si ces citoyens et citoyennes ne pouvaient pas avoir des opinions communes sur le féminisme, le développement des ressources naturelles, etc.). À ce sujet, je vous ferais remarquer que QS est présentement le seul parti à proposer une réforme du mode de scrutin pour augmenter le poids des régions, puis une décentralisation responsables des pouvoirs vers les régions et municipalités. Ça ne vous semble pas déjà un (gros) premier pas dans la bonne direction? Vous ne semblez pas vous êtes intéresser aux analyes de Paul Cliche et de Roméo Bouchard du groupe « Coalition pour un Québec des régions ».
    4 décembre : http://www.lbr.ca/article-4-12624.html
    24 novembre : http://www.lbr.ca/article-4-12527.html
    De plus, je vous informe qu’il a aussi été discuté lors du congrès de la possibilité d’augmenter l’importance du « territoire » dans les critères de la division de la carte électorale au Québec. En d’autres mots, cela permettrait de s’assurer que les circonscriptions soient plus petites (y facilitant la vie et les débats politiques) et que d’avantage de députés en provenance des régions siègent à l’Assemblée nationale.
    Et pour ce qui est des signes religieux, vous admettrez que les exemples que vous donnez sortent de nul part, n’y ayant jamais fait référence. C’est encore un bon exemple de ce que je déplorais au départ… Les questions qu’il faut se poser sont celles-ci : 1) Est-ce que le port de tel signe va à l’encontre du devoir de réserve? 2) Est-ce que le port de tel signe va à l’encontre des mesures de sécurité? Quand ces 2 conditions sont respectées, n’est-ce pas déjà fort satisfaisant? Sinon, quels pourraient être les critères de remplacement ou les critères à ajouter? Et ces critères seront-ils compatibles pour tous les organismes et pour toutes les facettes de l’État?
    Et pour ce qui est du voile, il me semble important de se poser cette question : si l’on veut vraiment aider ces femmes qui vivent déjà de grandes difficultés, les éloigner de la fonction publique (et des nombreux droits y étant assurés et discutés) et les éloigner de l’autonomie financière sont-elles vraiment de bonnes solutions? J’en doute et il faut donc trouver autre chose. Voilà ce qu’on cherche.
    Enfin… Vive la démocratie directe! La vie est belle! Et n’ayez crainte, monsieur Picard, car personne ne va remettre les Monseigneurs au pouvoir au Québec. Promis.

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    12 décembre 2009

    @ M. Christian Montmarquette:
    Merci beaucoup, monsieur Montmarquette. Je crois qu'il est fort important que plus de membres de QS s'expriment et participent aux débats sur Vigile. Cela nous permet de mieux connaître votre parti. En outre, je crois qu'il est essentiel que toutes les forces souverainistes, pour bien oeuvrer dans le même sens, apprennent à travailler les unes avec les autres. Et efficacement.
    Mais peut-être que nous pourrions profiter de votre présence sur Vigile, pour que soit éclaircie une chose... Vous voyez, vous avez non pas une, mais deux personnes, ex aequo, à la tête de votre parti. Et si je crois qu'Amir Kadhir est un souverainiste convaincu, en ce qui concerne Françoise David, je ne sais trop comment la situer, sur ce plan-là.
    S'il me semble clair qu'à l'époque où le PQ militait encore énergiquement pour l'indépendance du Québec, leur programme pouvait être décrit comme: la souveraineté d'abord, et la sociale-démocratie (ou un certain socialisme, disons) ensuite, j'ai bien l'impression qu'avec Mme David, c'est vraiment le socialisme d'abord, et la souveraineté, peut-être, ensuite...
    Comme si l'objectif principal de QS n'était pas de faire l'indépendance, d'abord et avant tout. Et il y a cette grande ouverture aux pratiques des nouveaux arrivants qui exigent des «accommodements raisonnables» (sic) qui pourrait en surface, ressembler à la doctrine multiculturaliste canadienne, qui m'inquiète un peu, chez Mme David.
    Je veux que nous nous comprennions bien: je ne suis certes pas contre le socialisme. Nous aurions bien besoin d'une nouvelle façon de gérer nos ressources, et de cesser de saigner la classe moyenne tout en accordant des abris fiscaux aux millionaires. Et il faudrait mieux s'occuper des Québécois qui sont dans le besoin, leur permettre de retrouver une dignité, bien avant d'enrichir les riches et\ou de songer d'abord aux pauvres du Tiers Monde, parce que c'est politiquement correct, et que ça fait plus «branché», plus ouvert, etc...
    Mais pourquoi ne pas faire tout ce que nous pouvons faire pour réaliser l'indépendance d'abord, et ensuite, dans NOTRE propre pays, arriver à s'entendre sur le genre de régime économique et de gouvernement que nous voulons?
    Entretemps, dans l'état actuel des choses, une coalition QS-PQ, par hypothèse, ne manquerait pas de foutre dehors du parlement Charest, alors qu'il est présentement vulnérable.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 décembre 2009

    M. Charbonneau, debout. La parlotte c'est assez à Radio-Canada Canada. :
    « Trois députés du PQ, le fondateur de l'ADQ, le chef du Parti Vert et un membre en vue de Québec solidaire s'unissent pour réclamer que la question nationale soit tranchée une fois pour toutes par les citoyens.
    «Il y a une majorité de gens en faveur de plus de liberté et d'autonomie politique pour le Québec, plaide le député péquiste Jean-Pierre Charbonneau. C'est dans cette talle-là qu'il faut travailler.»»
    BOIVIN, Simon Soleil (Le), 2006, 12 juin, p. 1

  • Frédéric Picard Répondre

    12 décembre 2009

    Je vais tenter d'être bref ici. J'espère que monsieur Gendron répondra également. J'espère que mon intervention sera publiée. Malheureusement, j'ai tenté de vous répondre sur mon enfilade, mais en vain. Quelques fois, ça arrive sur Vigile.
    Mes reproches sont envers le mode de scrutin proposé par QS, mais surtout envers les propos d'Amir Khadir. Je lui reproche de ne pas adresser les vrais enjeux et de cacher ces derniers sous le tapis. Soient ceux de la division des pouvoirs, de l'accès à l'information, de la transparence, de la démocratie directe, de l'unité du Québec.
    Monsieur Khadir a ainsi détourné l'agenda politique pour favoriser dans une partisannerie sans nom la réforme politique que QS propose. On met tout sous le tapis, d'un coup de baguette magique, avec la proportionelle à la mode QS va tout régler.
    Le mode que vous proposez ne protège pas des dérives communautaristes et urbaines. Si le vote d'une formation politique est concentrée dans quelques comtés (qui le cas de QS et du PLQ), ces dernières vont avoir plus de poid. Ce qui, forcément, va engendrer une minorisation des régions. Ce que vous proposez, c'est de donner plus de pouvoirs aux comtés concentrés.
    De plus, vous n'avez pas établit que le mode que vous proposez allait effectivement aider à la lutte contre la corruption. Le motif est la division du pouvoir à l'assemblée nationale sur une base horizontale. Les critiques que j'ai adressé, en comparant ce mode au mode israelien, tiennent. Fractionner le pouvoir horizontalement ne donne pas forcément des résultat.
    C'est pour ça que la constitution américaine fonctionne avec un collège électoral. Afin d'éviter qu'une poignée de circonscriptions ne dicte sa volonté au reste de la population.
    Le problème, pour QS, c'est que le mode actuel oblige d'aller convaincre la population dans les comtés banlieusards, voir ruraux. Dans le cas de QS, on voit clairement un conflit idéologique irréconcilliable entre ruraux (armes à feux, développement des ressources naturelles, conservation de la culture) et urbains (féministes, écologistes, multiculturalisme & communautarisme). Je passe outre les banlieues où, l'importance matérielle a un effet critique et où les taxes sont aussi honnies que les interdictions d'arroser (lire toute atteinte aux libertés individuelles).
    ***
    À propos de signes religieux ostentatoires dans la fonction publique. Toléreriez vous un juge en soutane? Voir un professeur en soutane et col romain ? Que neni, c'est UN professeur, un produit du patriarcat catholique réac... Une pauvre institutrice en voile sans repères dans notre odieux monde capitaliste, par contre, c'est correct.
    La révolution tranquille a démêlé la religion de l'état. Au nom d'un humanisme douteux, votre formation politique veut laisser la religion rentrer par la porte d'en arrière. Que dirait-on si j'étais professeur et que j'avais un T-shirt de Metallica, ceux avec les fameuses têtes de morts (Justice for all)? Voir un drapeau du FLQ sur mon T-shirt? Sûrement ma liberté d'expression prendrait le bord.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 décembre 2009

    Monsieur Denis,
    En dépit des apparences, je suis très heureux que vous ayez pris le temps d'intervenir. Je l'ait dit à d'autres, mon brûlot visait avant tout à provoquer... des réactions.
    Je comprends que mon ton vous a déplu, mais le PQ reste tout de même la "victime de choix" sur ce site. Mon approche était plus pamphétaire que polémique, j'en conviens, avec tout ce que cela a de démagogique. Plusieurs personnes ont fait des sorties pour critiquer Québec Solidaire suite à son Congrès du 21 novembre. Or, personne n'est venu commenter cela sur Vigile. Le constatant, je me suis permis d'écrire ce que j'ai écrit. Cela m'a valu une volée de bois vert de la part de monsieur Charbonneau, mais au moins quelqu'un de QS a-t-il réagi. Maintenant vous voilà, et c'est tant mieux.
    Dans un autre ordre d'idée, vous dites :
    «Comprenez alors que certaines personnes ne veulent plus tenter de débattre sur ce site Internet, puis qu’elles remettent en question l’honnêteté intellectuelle de certains auteurs et tentent d’en rectifier les erreurs (et la confusion en résultant pour le lecteur). Ce fut mon cas, poliment, dans mon commentaire à monsieur Picard. Ce fut aussi le cas de monsieur Marc-André Pilon dans son commentaire à monsieur Gendron. Évidemment, il y a rarement une réponse, voire une rectification de la part de l’auteur…»
    Je ne réponds pas à tout, bien entendu. Toutefois, monsieur Pilon et moi-même avons entrepris de discuter privément. Nos échanges sont cordiaux et instructifs. Vous avez raison: je n'ai pas répondu sur Vigile, mais nous avons pu échanger - positivement - ailleurs. Je crois que nous pourrons nous entendre sur plusieurs points.
    Enfin, sachez que ma réflexion va dans le sens de ce que suggère le titre de votre réplique. Mais pour ce faire, il faut accepter d'aller au-delà des lignes de partis, sans se sentir toujours obligé de se raccrocher au programme du parti auquel on adhère. Une vraie discussion ne sert à rien si elle ne sert qu'à proclamer les certitudes des uns et des autres. Nous aurons l'occasion dy revenir.
    Au plaisir de vous relire sur Vigile

  • Christian Montmarquette Répondre

    12 décembre 2009

    Merci Monsieur Denis,
    J'espère sincèrement que votre appel à l'honnêteté intellectuelle sera entendu ici chez Vigile et ailleurs.
    Car en termes de «fanatiques», «d'extrémistes», de «cryptos-communistes» et plus récemment de «collabos progressistes», j'en ai entendu pas mal depuis quelques années... Tant et si bien, qu'il en est parfois à se demander qui sont «les véritables fanatiques»?
    Mais comme vous le savez, j'ai toujours été le premier à regretter la faiblesse de la participation des membres et militants et militantes de Québec Solidaire sur la tribune de Vigile, et vous me voyez fort heureux de vous retrouver ici.
    Car il me semble «beaucoup plus sain» politiquement de faire entendre régulièrement le point de vue de «plusieurs membres de Québec Solidaire», plutôt que trop souvent ma seule et unique voix.
    La qualité de l'information, via l'expression de plusieurs points de vues ne pourra en être qu’améliorée.
    D’autre part, je suis parfaitement d'accord avec vous pour dire qu'il faut faire la différence entre l'opinion et l’action d’un militant et la position officielle du parti.
    Mais il m’importe d’informer les lecteurs, que j’ai toujours fait parvenir l’ensemble de mes publications autant à ma liste personnelle des membres de QS, qu’à la direction nationale de Québec Solidaire, qui par ailleurs, n’a jamais fait de démenti ou de remontrances, et a même appuyée certaines de mes positions les plus importantes et les plus fondamentales.
    En toute reconnaissance donc pour votre participation et pour cet article élaboré.
    Solidairement,
    _____________________
    Christian Montmarquette
    Membre de Québec Solidaire
    Militant pour l'éradication de la pauvreté et l’indépendance du Québec